Kona c’est le village dans la localité de Mopti qui marque la ligne de front. Les Jihadistes d’Ansar Dine ont quitté Tomboutou pour venir vadrouiller à quelques km de Kona au nez et à la barbe de l’armée qui n’a pas gobé. Des tirs à l’arme lourde de l’armée malienne ont été entendus par des habitants de Kona, qui ont remarqué un léger retrait des Jihadistes provocateurs. S’il est exagéré de parler d’accrochages, il y a quand même eu des tirs à l’arme lourde contre des Jihadistes distant d’une trentaine de km selon certaines sources. C’est dire qu’il ne manque plus que d’une petite brindille pour que l’embrasement soit une réalité, mais on n’est pas encore là. Pour certains, cette nuit sera déterminante, pour les deux camps qui se regardent en chiens de faïence.
La colonne de quelques dizaines de véhicules aurait tourné dans la zone toute la journée du lundi, sous les yeux de l’armée malienne qui est restée encore sur la défensive. Partis de leur base de Tombouctou le samedi, les Jihadistes d’Ansar Dine ont campé au village de Bambara Maoudé qu’ils ont gardé comme base arrière, avant de poursuivre leur avancée vers le sud du Mali. A Kona, le dispositif de combat de l’armée malienne serait réconfortant, avec des engins qui enlèvent toute envie de fuir l’ennemi, le moral des troupes serait au beau fixe, les soldats maliens seraient plus que jamais déterminés à en découdre avec les groupes armés qui occupent plus des 2/3 de notre territoire. Contacté au téléphone, un habitant de Kona nous affirmé que l’armée malienne avait tiré deux coups à l’arme lourde, ce qui a fait que les Jihadistes ont légèrement replié. Mais de quel repli s’agit-il ? Stratégique ou tactique ?
B. Daou