Décidément, le ridicule fait vivre au sein du landerneau politique malien, où il y a des acteurs politiques qui ne sont mus que pour des strapontins- postes ministériels au détriment, naturellement des intérêts collectifs. Parmi ces politiques, l’histoire a donné au Mali un certain Tiémoko Sangaré.
Selon de sources proches de la ruche, ce double transfuge de l’ADEMA-PASJ serait aujourd’hui à la tête d’une fronde très active, prompt à soutenir IBK, même s’il faut fouler au pied les principes qui fondent le parti. Ses détracteurs le soupçonnent de sacrifier les intérêts fondamentaux du parti sur l’autel de ses intérêts personnels. Selon nos sources, il court éperdument derrière un poste ministériel avec IBK. Après le retrait du président du parti, Dioncounda Traoré, pour le fauteuil présidentiel de la République, pendant la transition et la démission du 1er vice-président du parti, Ibrahim N’Diaye, l’ancien ministre de l’Environnement et de l’assainissement du dernier gouvernement d’ATT, se trouve propulser au devant de la scène en sa qualité de 2ème vice-président des Abeilles. Du coup, il devient le porte-voix des rouges et blancs. Aussi, utiliserait-il cet instrument au seul bénéfice de sa promotion politique. Parviendra t-il à sa fin ? L’avenir nous dira. Déjà, il fait face à une grande résistance à l’intérieur du parti. Des figures et pas les moindres y veillent au ‘’grin’’.
Tièmoko en deux mots…
Il est bon de rappeler que le natif de Manankoro, dans le cercle de Bougouni fait partie des premiers députés de l’heure démocratique. Il a été élu sur la liste ADEMA-PASJ pendant la mandature 1992 – 1997. A la faveur de la crise qui a ébranlé l’ADEMA en 1994, l’honorable Tiémoko Sangaré a suivi Mohamed Lamine Traoré, 1er vice-président et président par intérim du parti après l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République. Suite à des divergences très profondes, ayant conduit à l’élection d’IBK, alors tout puissant Premier ministre d’alors, à la tête du parti comme successeur d’Alpha Oumar Konaré, à l’issue du congrès ordinaire de 1994, Mohamed Lamine Traoré et ses partisans, dont Tiémoko Sangaré, se retire de l’ADEMA et démissionne de son poste de ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, dans le gouvernement dirigé par IBK.
Mamadou Lamine Traoré et les siens vont créer le MIRIA, qui appartient à la Mouvance présidentielle. A l’hémicycle, Tiémoko Sangaré alors président du groupe parlementaire ADEMA, mais démissionnaire et trois autres députés, vont constituer un nouveau groupe parlementaire avec les couleurs du MIRIA et animèrent l’opposition contre leurs anciens camarades de l’ADEMA. Après les élections générales de 1997, le MIRIA qui a boycotté les scrutins présidentiel, législatif et municipal perdra ses sièges à l’hémicycle. L’heure de la disette politique et économique sonna. La galère n’épargne aucun cadre du MIRIA. C’est durant cette période de vache maigre, qu’arriva le scrutin présidentiel de 2002. Le MIRIA soutien la candidature d’ATT dès le 1er tour du scrutin. Suite à la victoire de leur candidat, le président du parti, Mohamed Lamine Traoré, signe son comeback dans le gouvernement de mission, en qualité de ministre de l’Education nationale, que le vainqueur a formé aussi tôt après son investiture.
L’entrée dans le gouvernement du philosophe n’a pas été du goût de Tiémoko Sangaré, alors secrétaire général du parti. Il garda cette rancune tenace et profite des démarches entreprises par Soumeylou Boubeye Maïga, alors 2ème vice-président de l’ADEMA, auprès du MIRIA pour reconstituer la grande famille ADEMA-PASJ, pour prendre sa jambe au cou avec son ami Mamadou Pléa et d’autres camarades pour atterrir à l’ADEMA. Aux élections présidentielles d’avril 2007, Tiémoko Sangaré a particulièrement été très actif dans la campagne d’ATT à Bougouni. Dès sa réélection, ce dernier le nomma au département de l’Environnement et de l’Assainissement. Poste qu’il occupa jusqu’à la chute d’ATT le 22 mars 2012. Quatre ans dans le gouvernement a certainement créé de nouveaux vices chez l’ancien étudiant de gauche. Car, il aurait mal digéré sa mise à l’écart dans la constitution des gouvernements successifs de la transition et même du régime d’IBK. Mais, on annonce qu’il a reçu une promesse d’être nommé ministre, à condition de maintenir l’ADEMA au sein de la majorité présidentielle.
Selon nos sources, à la veille du scrutin législatif passé, le Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ a eu une séance de travail avec l’ancien président de la Transition, non moins baron président de fait de l’ADEMA, Dioncounda Traoré. L’objet de la rencontre a porté sur la stratégie à adopter pour faire face à cette échéance. L’objectif était de jauger la capacité de mobilisation du parti et se positionner après, en fonction du nombre des élus obtenus. Et, qu’au cours de cette réunion, Dioncounda Traoré a clairement demandé aux cadres du parti de se préparer à animer l’opposition, s’ils veulent garder encore un brin de crédibilité aux yeux de l’opinion publique nationale.
Mais malheureusement, Dioncounda Traoré n’avait pas les mêmes lunettes que ses interlocuteurs. Car, sur le chemin du retour, certains de la délégation ne cachaient pas leur colère en réaction à la position de Dioncounda Traoré, dont Tièmoko Sangaré.
C’est dire que les jours à venir risque d’être très mouvementés à l’ADEMA-PASJ.