Dans le nord Mali, les positions n’ont pas évolué ces derniers temps : le Mujao contrôle Gao, AQMItient Tombouctou et Ansar Dine la ville de Kidal. Discret et critiqué depuis les affrontements de Gao il y a trois semaines, le chef de ce groupe islamiste, Iyad Ag Ghali, cherche à redorer son image au sein de sa communauté et des instances africaines, mais apparemment sans grande réussite pour le moment.
Ces 10 derniers jours, Iyad Ag Ghali a effectué une grande tournée dans le nord du Mali. Avec un seul objectif : essayer de rallier les grandes familles touaregues, les chefs de factions, les marabouts importants à ses idéaux. « C’est un échec complet », affirme un doyen influent de la zone, qui ajoute : « les gens lui ont dit : tu ne fais pas l’unanimité chez toi à Kidal personne ne veut de ta charia ».
Ag Ghali est pourtant descendu dans les zones d’Ansongo, d’Andéranboukane et de Ménaka, non loin de la frontière avec le Niger. Même tonalité au sein du MNLA : « Depuis les affrontements de Gao où des Touaregs sont morts, Iyad est notre ennemi. Il cherche des alliances mais il n’a des liens qu’avec AQMI » affirme un chef militaire du mouvement de libération de l’Azawad.
Même dans son fief de Kidal, Ag Ghali est isolé. « Il y a beaucoup de défections dans son groupe, ça se voit. Il n’a plus d’argent » explique un jeune commerçant. « Il n’arrive pas à imposer ses idées, la charia n’est pas acceptée ici » ajoute une femme.
Reste que son nouveau drapeau : une arme automatique, un sabre et un coran sur fond blanc flotte sur le gouvernorat, le commissariat et sa maison de Kidal. Iyad Ag Ghali n’est pas surnommé « le stratège » pour rien. Il sait mieux que quiconque que depuis la nuit des temps les alliances évoluent sans cesse dans le nord du Mali.