Après Toumani Diabaté et sa kora, Bassékou Kouyaté et son n’goni, Baba Sissoko et son tamani, voici Cheickné Sissoko dit Binké avec ses 5 tamans. Un seul homme qui joue cinq tamans. Issu d’une famille de griot, Cheickné Sissoko est méconnu du grand public. Mais il se bat avec ses moyens pour se faire connaître.
Il vient en effet de finir avec son nouvel album intitulé «Somané», du nom de son groupe. Pour la dédicace du vendredi 10 janvier 2014 à l’Institut français de Bamako, Binké ne sera pas seul. Il a fait appel à Bassékou Kouyaté, Madina N’Diaye et Sidy Maïga, avec des surprises au programme. Cette dédicace est sponsorisée par l’Institut français de Bamako, Acte Sept, Maestro Sound, EMS-Samsung Mali, Diago, Ortm, TM2, RFI et Le Reporter. Avant ce grand show, nous avons rencontré Cheickné Sissoko dit Binké au siège d’Acte Sept où il répète avec son groupe au grand complet.
Le mari de Yah Kouyaté ne veut rien négliger pour faire connaître son premier album qui sera bientôt sur le marché. Il est seul à jouer 5 tamans dans son groupe. D’autres personnes jouent la flûte, la calebasse et le balafon. Cheickné Sissoko est originaire du Mandé, plus précisément de Madina Sacko dans la région de Koulikoro. «Très tôt, j’ai commencé à jouer le taman ; j’ai appris ça avec mon papa. Je suis issu d’une famille griotte, c’est un héritage», nous confie-t-il.
Il faut souligner que son père était grand joueur de taman, instrument qu’il a introduit dans la musique moderne au Mali, à travers l’Ensemble instrumental national. C’est avec 6 autres instrumentistes que Cheickné Sissoko a créé son groupe «Somané». Binké, comme l’appellent les intimes, a accompagné son épouse Yah Kouyaté au lead vocal. C’est vrai que c’est de la percussion totale, mais la voix de Yah donne un autre goût aux multiples instruments. «Le groupe a été créé en 2005 mais depuis 1999, je tourne avec mon groupe. Je joue le taman, je fais des tournées dans les pays européens. C’est ainsi qu’en 2005, je me suis dit qu’il faut créer un groupe. Je l’ai créé avec mon frère Moustapha Dramé. On a répété avec les autres artistes ; on a fait des séances de travail plusieurs fois et on a commencé avec un premier concert à Acte Sept, puis au Musée national et dans d’autres lieux de culture», révèle-il. Voilà que c’est parti pour une carrière musicale.
Le CCF l’a invité pour 3 shows qui ont été bien appréciés par le public bamakois. Cheickné Sissoko dit Binké et ses hommes font du bon travail avec les instruments traditionnels. La percussion est basée sur les 5 tamans, la flûte, le n’goni, Yabara, le balafon et la belle voix de sa femme Yah Kouyaté qui, comme toutes les autres griottes, chante pour son mari, en lui dédiant des morceaux dans une prestation en live.
Yah Kouyaté a le répertoire musical de Ségou mélangé à celui du Méguétan d’où est originaire son mari. Le premier projet de Binké était de faire l’opéra Tamanba pour faire connaître le tamamba. Car, le tamani est très connu dans le milieu des artistes. Cet opéra n’a pas pu avoir lieu à cause du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012. Mais, le jeune artiste tient à le faire, tout comme son album produit au studio Bogolan. Et qui sera présenté au public ce vendredi 10 janvier 2014 à l’Institut français de Bamako.
Ce grand show attendu a des marraines comme Kadi Kanouté, Wassala Soumano, Mme Baby Aïcha Haïdara et Mme Diop Aïda Sissoko. Les parrains sont Salia Baby, chef d’antenne de G.I.Z à Diré ; Boncana Maïga, Bassékou Kouyaté ; Adama Traoré, metteur en scène et consultant. «Venez le 10 janvier 2014 à l’Institut français de Bamako pour savourer une mise en scène et un arrangement exceptionnel des douces mélodies du taman, du n’goni, du balafon, de la flûte, du chant et de la danse de mon groupe», lance Binké Sissoko. En tout cas, Binké est déterminé à faire la promotion de son taman à travers le monde.
Kassim TRAORE