Lex dura sede lex ‘’ : ‘’ la loi est dure mais c’est la loi ‘’
On serait presque tenté de suivre la clameur des soutiens, j’allais dire des inconditionnels et complices, du Président ATT qui avouent avec gêne dans un élan de grande fébrilité que leur maître n’est certes pas exempt de reproches, qu’il est loin d’être blanc comme neige, mais qu’aujourd’hui les urgences du Mali sont ailleurs. Cela d’autant plus que ce peuple, au nom duquel la Justice doit être rendue, est enfin venu à bout du régime d’ATT et de ses sbires grâce à Dieu, aux nombreuses prières des populations et à leur détermination. Mais aussi et surtout qu’un procès public contre ATT étalerait au grand jour et au niveau de l’opinion publique nationale et internationale, les monstruosités inimaginables et inqualifiables d’un régime cachotier à dessein dont les affaires nauséabondes et les comportements infectes de ses animateurs, risquent de ternir à jamais l’image déjà profondément écornée du Mali. La pudeur républicaine pencherait pour que certaines oreilles sensibles, certains cœurs fragiles de maliens, ainsi que certains ennemis du Mali, ne sachent jamais ce que le régime du Président ATT a accompli comme abominations en cachette. Les premiers s’en relèveraient difficilement tandis que les seconds s’en délecteraient allègrement. Mais hélàs, ‘’ DURA LEX SED LEX : ‘’LA LOI EST DURE MAIS C’EST LA LOI‘’.
Certains n’hésiteront pas certainement à m’accuser de vouloir absoudre ATT et son régime, de leur tailler un large drap d’impunité, alors que le Président Moussa Traoré et sont régime avaient été attraits publiquement en Justice sans que cela ne dérangeât personne. Et que par conséquent ce serait faire deux poids deux mesures; ce qui serait, selon eux, une dangereuse promotion d’une Justice à double vitesse. Tout en leur concédant la pertinence de leur raisonnement, je tiens à attirer leur attention sur le fait que les chefs d’inculpation contre le Président Moussa Traoré et sont régime s’appuyaient sur des assassinats commis au cours de manifestations populaires très médiatisées. Il n’était donc pas possible de cacher quoi que ce soit. Tout était connu avant même le procès. Tandis que dans le cas du Président ATT et de son régime, il s’agit de faits d’une gravité insoupçonnée qui vont des assassinats maquillés en accidents, d’adversaires potentiels ou imaginaires, aux entreprises criminelles de trafics d’otages, de drogue et de ressources minières, en passant par des affaires invraisemblables de mœurs légères et déviantes allant de l’adultère à l’inceste, jusqu’aux réseaux mafieux de recyclage des ressources de l’Etat dans le secteur privé, à travers des entreprises fictives, des prête-noms dont les rapports du Vérificateur Général font état depuis une décennie. Autant de faits d’une extrême gravité et d’une abondance ahurissante pour lesquels l’Etat a réuni suffisamment de preuves avant d’émettre la demande d’inculpation du chef de gang auprès de la Justice. C’est pour toutes ces raisons qu’il ne serait pas insensé que la Justice privilégie le jugement à huis-clos pour la sauvegarde de l’honorabilité de la République et de la nation et pour prémunir certaines familles d’un éclatement certain si certaines informations privées venaient à être publiques.