La problématique de l’excision de la jeune fille était au centre d’une rencontre qui a regroupé récemment à Niono les représentants de la Croix rouge malienne, du centre de santé de référence, du service du développement social et de l’économie solidaire, du service de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille ainsi que les leaders religieux et communautaires.
La rencontre était une initiative de la Croix rouge malienne en collaboration avec la Croix rouge espagnole, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme pour l’amélioration de la santé de la reproduction pour le bien-être de la femme, de l’enfant et de la famille dans les régions de Kayes et Ségou. Ce programme vise à améliorer les connaissances, les attitudes et les pratiques des leaders religieux et communautaires en matière de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (Mgf). Il entend informer aussi sur l’ampleur et la gravité des Mgf dans ses zones d’interventions et amener les leaders locaux à prendre des engagements contre ces mauvaises pratiques. Le programme ambitionne également de renforcer la collaboration entre les agents et les leaders religieux et communautaires.
Les échanges au cours de la rencontre ont beaucoup porté sur les conséquences liées à l’excision de la jeune fille, particulièrement les conséquences sociales qu’engendrent les complications découlant de l’excision. Les participants ont réfléchi aux stratégies permettant d’éradiquer progressivement cette violence faite aux femmes.
Le programme qui est en à sa 5ème phase d’exécution, comme l’a précisé sa coordinatrice Sokona Diarra, se poursuit dans les deux régions ciblées avec des activités de sensibilisation et de prise en charge médicale et psychosociale.
Faisant le bilan annuel des activités du programme en 2012-2013 à Niono, Mme Minta Binta Diarra, la représentante de la Croix rouge à Niono, a expliqué que plusieurs réalisations ont été faites précisément dans les Communes de Niono et Siribala en matière de lutte contre l’excision de la jeune fille. Elle citera à ce propos la formation de 23 volontaires, de 30 groupements de femmes, de 2 membres de la Coordination des Associations et Ong Féminines (Cafo), de 13 leaders communautaires, de 10 agents de la santé, de 11 enseignants, de 4 animateurs de radio. Il y a eu aussi 936 séances de sensibilisation auxquelles ont participé 11.855 personnes dont 9.729 femmes.
Les groupements de femmes, les agents de santé, les clubs de soutien scolaires et 2 radios de la place ont également animé des séances de sensibilisation contre la mutilation génitale féminine dans le cercle durant l’année 2012-2013. Par rapport à la prise en charge des victimes de l’excision, le bilan fait mention de 3 cas de fistule vésico-vaginale, 2 cas d’infibulation, 2 cas de kyste et 1 cas d’incontinence urinaire.
Pour renforcer ces acquis et réussir l’abandon de l’excision de la jeune fille à Niono, les leaders religieux et communautaires présents à la rencontre se sont engagés à aider la Croix rouge malienne pour mener à bien cette lutte de longue haleine. "Nous userons de tous les canaux de communication possibles pour véhiculer le message à travers le cercle". ont-ils promis.
Toujours dans le cadre de la lutte contre l’excision de la jeune fille à Niono, le comité local de lutte contre la pratique, présidé par le préfet du cercle, a déjà élaboré son programme d’activités de l’année 2014 qu’il a remis à la Croix rouge malienne à travers sa représentation à Niono pour accompagnement.
Le programme du comité local contient 16 activités au nombre desquelles le recensement des exciseuses dans les communes, la mise en place des noyaux d’exciseuses pour renforcer la sensibilisation des populations et la formation des animateurs de radio aux techniques d’information, d’éducation et de communication en matière de lutte contre l’excision de la jeune fille. Le coût d’exécution de ce programme est estimé à 12.270.000 Fcfa.
Source : Amap