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Interpellation annoncée du président ATT : Cherche-t-on à distraire le peuple ?
Publié le mercredi 15 janvier 2014  |  Le Flambeau




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«Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens», le président de la République démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Kéïta, avec plus de 77%, a engagé une lutte farouche contre l’impunité et la corruption. Déjà, il aurait remis au Procureur de la République plus d’une centaine de dossiers pour étude. Celui de l’ancien de l’Etat, Amadou Toumani Touré, serait également en étude pour voir sa faisabilité. Un dossier sulfureux au regard de sa teneur. Ce qui laisse perplexe le citoyen lambda quant à son aboutissement.


L’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré (ATT), serait dans le collimateur de la justice malienne. Sur décision du gouvernement et sur instruction de son successeur, IBK, il risque d’être poursuivi pour avoir contribué au délitement et à l’enlisement du pays, ainsi qu’à l’effritement de l’armée. Toute chose qui aurait permis aux rebelles et autres bandits armés, revenus de la Libye avec armes et bagages, à installer leur bastion dans le septentrion du pays. On se rappelle encore qu’à leur retour de la Libye avec la guerre et la mort du Guide Mouammar Kadhafi, ils avaient été accueillis par trois ministres de la République à Kidal et avaient été reçus à Koulouba comme des roitelets par l’ex-président de la République ATT. C’était sans compter sur leurs velléités sécessionnistes et terroristes.


Ainsi, à la faveur du coup d’Etat perpétré le 22 mars 2012 par le putschiste qui est aujourd’hui détenu, Amadou Haya Sanogo, et ses acolytes, ces apatrides ont révélé leurs vrais visages en occupant les trois régions du Nord du Mali (Kidal, Gao et Tombouctou). Renforcés par la fébrilité de l’armée et appuyés par les jihadistes de tous acabits, ils prirent Konna et tentèrent d’avancer vers le Sud pour mettre une croix rouge sur la République du Mali.


Fort heureusement – et on le sait déjà – leurs ambitions machiavéliques ont été stoppées nettes par la France de François Hollande à travers l’Opération Serval, sur appel au secours de Dioncounda Traoré, alors président de la République par intérim du Mali. Ayant accompli les deux missions qui lui étaient assignées, à savoir la récupération de l’intégrité territoriale et l’organisation de la présidentielle, Dioncounda se barra de Koulouba.


Une fois devenu homme fort du pays au terme de la présidentielle, IBK ouvre un grand chantier, la lutte contre la corruption et l’impunité, qui lui tenait à cœur durant la campagne à travers son slogan : «Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens». Et ce grand chantier, il l’a déjà entamé avec des interpellations çà et là, en «commençant par le commencement» : l’arrestation et l’incarcération du tombeur d’ATT, le capitaine-général Amadou Haya Sanogo. Depuis lors, des juges, des opérateurs économiques, des officiers supérieurs …sont interpellés.


Ce qui défraye actuellement la chronique, c’est l’interpellation et le jugement annoncés de l’ex-président ATT pour «haute trahison». Une interpellation et un jugement qui ne pourront aboutir qu’avec la nouvelle Assemblé nationale dont la rentrée parlementaire est attendue, la mise en place de la Haute Cour de justice, l’installation des membres de cette Haute Cour et une longue procédure judiciaire, étant donné qu’ATT n’est plus au bercail et qu’il est en exil à Dakar au Sénégal.


Maintenant, question : les autorités sénégalaises accepteront-elles d’extrader leur hôte désormais «encombrant» afin qu’il réponde devant la justice malienne ? Rien n’est moins, même si on susurre qu’ATT se dit prêt à revenir au Mali. Mais, selon nos informations, ses proches s’y opposent farouchement.


Toujours est-il que si ATT doit répondre devant la justice malienne, la vérité sera connue et nombre de barons dont certains président aujourd’hui aux destinées de ce pays, seront entendus à la barre puisqu’ils sont aussi comptables de son règne.


Par ailleurs, on sait que l’arrestation de Sanogo n’avait pas fait l’unanimité au sein de l’opinion nationale et que ce capitaine-général déchu a de fervents «supporters» qui n’entendent pas le lâcher de si tôt. De ce fait, d’aucuns estiment que cette décision hâtive de juger ATT pour «haute trahison» qui tombe comme un couperet, n’a autre but que de calmer les fans de Sanogo, en amusant ainsi la galerie.


De toutes les façons, l’Etat aura-t-il les moyens de juger ATT ? Pour beaucoup de Maliennes et de Maliens, cela semble relever pour le moment de l’utopie.
Bruno LOMA

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