La promotion du genre féminin est un combat de longue date au Mali. Mais malgré les efforts ça et là, « nous ne sommes pas remerciées à hauteur de souhait… », tranche Mme Traoré Nana Sissako, présidente du Groupe pivot droit et citoyenneté des femmes (GP/DCF) au Mali.
Les femmes maliennes ont joué un rôle prépondérant dans les combats démocratiques. Mais malgré cet engagement sans faille, reconnu par tous, elles ne se réjouissent pas de leur situation sociopolitique dans notre pays. Elles se trouvent marginaliser non seulement pour les postes électifs, mais aussi pour les postes nominatifs. « Nous ne sommes pas remerciées à hauteur de souhait, malgré notre participation à tous les combats démocratiques », regrette Mme Traoré Nana Sissako.
Les femmes maliennes ont toujours mené des combats pour l’amélioration de leur statut, mais le bilan reste amer. Malgré tous les textes sollicitant l’amélioration du statut de la femme, il n’y a pas d’avancée significative. « Ce n’est pas l’homme à la place qu’il faut, mais juste un jeu d’intérêt », précise-t-elle.
Une réalité qui vient d’être prouvée par les élections législatives. Les femmes envisageaient 30 % de l’effectif des députés avant le scrutin. Les sensibilisations, les formations, les informations et autres activités ont été menées dans ce sens. Mais en fin de compte, pour 147 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale, les femmes ne sont que 14 à l’arrivée. Une situation inadmissible après des décennies de combat pour la promotion du statut de la femme. Pour elle, c’est plus qu’un problème des femmes seules. Il demande l’implication inclusive de tout le monde, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Au sujet des législatives, la présidente du GP/DCF dénonce la lutte illégale à l’encontre du genre féminin. « Les élections au Mali sont un combat du plus fort. Il faut avoir de millions pour prétendre à être candidat dans un parti politique. Les femmes et les jeunes sont exclus d’avance ». Elle trouve aussi que les rudes combats menés par les hommes politiques n’est pas pour le pays, mais pour des intérêts personnels.
Elle déplore une grande amertume pour non prise en compte des préoccupations des femmes. Ce qui, pour elle, stagne leur position quant à la promotion de la femme au Mali. Cependant, elle nourrit l’espoir que les femmes seront mises dans leur droit surtout avec les propos du président de la République qui promet de mettre chaque Maliens dans ses droits.
Les femmes vont devoir encore se battre pour relever leur quota aux élections communales. Elles ne sont que 700 sur 10 000 élus communaux.
Mais les difficultés, Mme Traoré se félicite des défis relevés par les femmes et promet que les femmes ne vont pas baisser les bras. « Elles continuent de mener leur combat pour avoir les mêmes droits que les hommes. Et pour cela le soutien des femmes élues à l’hémicycle serait d’une grande utilité ».
Youssouf Coulibaly