L'Association malienne pour le suivi et l'orientation des pratiques traditionnelles (Amsopt) avec l'appui de ses partenaires a organisé le lundi 13 janvier à Bamako une soirée dite de mobilisation en faveur des jeunes filles et adolescentes. Mme Cournba Touré, représentante du ministre de la Promotion de la famille, de la Femme et de l'Enfant a présidé la rencontre dont l'objectif est de mobiliser les décideurs administratifs et politiques et d'autres acteurs au développement à travers un événement sur la santé sexuelle des jeunes filles adolescentes particulièrement l'abandon de l'excision, des mariages et grossesses précoces des adolescentes.
Il s'agissait de réunir des décideurs de haut niveau comme le ministre de la Promotion de la famille, de la Femme et de l'Enfant, le ministre de la Santé, le ministre de la Justice, le ministre de l'Education nationale, l'ambas-sadet» ;e France, les partenaires tt/cnniquos et financiers membres du sous-groupe PTF/Excision, la societé civile malienne et les médias au cours d'une soirée mobilisatrice encourageant l'action en faveur de la promotion de la santé sexuelle des adolescentes. L'accent a été mis plus particulièrement sur l'abandon des mutilations génitales féminines/excision, les mariages et grossesses précoces.
Un sketch introductif joué par le Centre Africa Obota sur la santé sexuelle des filles, témoignages des victimes de violences faites aux filles, présentation des chiffres clés sur la situation des jeunes et adolescentes, échanges sur la problématique de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescentes ont été les points saillants de la rencontre.
Mme Coumba Touré, au nom du ministre de la PFFE, a dénoncé les violences faites aux femmes, notamment les jeunes filles et adolescentes qui, à l'en croire, sont de nos jours violentées et font l'objet de discrimination qui les expose à des vulnérabilités comme l'excision, les mariages précoces et ou forcés, les viols, l'exploitation sexuelle... ?
'Les facteurs contribuant à l'expansion de cette situation sont multiples et sont liés à la démission des parents, des éducateurs, aux conflits sociaux, au travail et trafic des enfants, à l'exploitation sexuelle, à l'effritement de la cellule familiale, à la faiblesse de notre arsenal juridique contre les violences faites aux femmes".
Le représentant de l'UNFPA au Mali a dépeint la situation non enviable au Mali selon un rapport de l'UNFPA sur le mariage des fillettes en 2013. "Au Mali, la situation est la suivante : Kayes : 87 %, Kidal : 84 %, Koulikoro : 78 %, Mopti : 74 %, Sikasso : 73 %, Gao 71 %, Ségou : 65 %, Tombouctou : 64 % et Bamako : 54 %".
Quatre interventions sur (a problématique de la santé sexuelle des adolescentes ont été focalisées sur le lien entre la santé sexuelle des adolescentes et l'atteinte des OMD 4 et 5 par Mme Kéita Joséphine Kéita du Programme national de lutte contre la pratique de l'excision (PNLE), Dr. Lamine Boubacar Traoré de l'UNFPA du représentant du GP/SP et de l'imam Doumbia.
il est apparu que le Mali ne serait au rendez-vous de l'horizon 2015 quant aux OMD concernant la réduction de la mortalité infantile et l'amélioration de la santé maternelle si une attention particulière n'est pas accordée aux jeunes filles et adolescentes qui sont négligées pour la plupart par les programmes en matière de santé sexuelle et de reproduction.
"Nous avons certes initié des actions à leur endroit, mais elles ne sont pas assez pour couvrir les gaps concernant ce groupe spécifique qui a besoin de l'appui et l'accompagnement d'adultes", ont-ils clamé.Le représentant de l'ambassadeur de la France a salué l'initiative et encouragé les autorités à intensifier la lutte contre les pratiques néfastes contre les femmes, notamment le mariage précoce et l'excision qui, selon lui, hypothèquent dangereusement l'avenir des jeunes filles et adolescentes.