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Les médicaments parterre : L’inaccessibilité aux soins de santé et la pauvreté comme facteurs de l’automédication
Publié le mercredi 15 janvier 2014  |  Le Matinal




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La vente illicite des médicaments est la contrefaçon de produire. Le marché illicite est, lui, l’ensemble des transactions illicites commerciales opérées par des vendeurs ambulants ou structures non agréées. Il s’agit des médicaments parterre vendus en dehors des officines privées ou autres organismes autorisés. Vu l’ampleur du phénomène, le gouvernement doit intervenir pour soulager les couches les plus pauvres puisque les médicaments des pharmacies ne sont pas à leur portée.

On se rappelle que la vente illicite des médicaments fut l’objet de sensibilisation de la part de la Cellule de décentralisation/déconcentration du ministère de la santé lors de l’Atelier sur le rôle et la place de la communication dans la gestion du PRODESS II et les orientations des résultats de l’enquête démographique et de santé Mali IV tenu à Tabakoro les 07 – 13 août 2011.

Selon nos enquêtes, la vente illicite rapporte plus de 20 milliards de dollars dans le monde, chaque année. Toute chose qui constitue un manque à gagner pour les structures légales. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt.

Face à la pauvreté croissante, les populations de divers continents préfèrent s’abonner en médicaments chez les « pharmaciens ambulants ». Pour ceux-ci, même les pharmacies se ravitaillent chez eux. Ce qui pose la problématique de la sécurité des médicaments vendus dans les officines.

Selon nos sources, les facteurs favorisant la vente illicite sont la perméabilité des frontières d’Etat. A titre d’exemple, le Mali est vaste de plus d’un million de Km2 avec 7 pays frontaliers. Il y a aussi l’accès limité aux soins de santé, le faible pouvoir d’achat des populations.

Aujourd’hui, la politique pharmaceutique du Mali est menacée. On constate avec amertume le retard dans le processus de privatisation et d’installation des jeunes pharmaciens en raison du manque à gagner, la banalisation du médicament, la détérioration de l’image du professionnel, la vulgarisation de l’automédication. Alors que faut-il faire ?

Selon nos informations, il faut renforcer les moyens légaux de lutte, mettre en œuvre la pharmacovigilance, suivre la qualité des médicaments, développer ou renforcer des programmes d’information, développer des actions pour améliorer l’accès à des soins en service de santé. A ceux-ci, s’ajoutent, l’application de la législation (textes de répression) et la mise en route des plans d’harmonisation.

Notre pays dispose d’un système national de réglementation basé sur les structures techniques. « La bataille ne sera gagnée que dans la conjugaison des efforts aux niveaux national, sous régional et international » indique un responsable sanitaire. Toute chose qui implique des acteurs comme la justice, les médias, la police, les professionnels de la santé, les douanes…).

Mais au Mali, la lutte risque d’être vaine si l’on sait que quelque 30 millions de FCFA seulement sont seulement versés pour la lutte contre la vente illicite sur toute l’étendue du territoire national.

Il faut savoir que le médicament est une denrée spéciale qui mérite protection. Car les médicaments sont aujourd’hui vendus sans respect des normes. Pour résoudre cette équation, il convient pour le gouvernement de trouver une solution à la cherté de la vie et des médicaments. Les populations s’appauvrissent et il est difficile pour un Malien d’acheter un produit en pharmacie à 2.500 FCFA alors que son équivalent se trouve dans les pharmacies parterre à 200 ou 400 FCFA. Et on dit beaucoup de biens des médicaments comme « Fatokèni », « Bérébila », « Mixagrip », des produits très prisés des Maliens.

Aussi, le gouvernement doit s’impliquer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, laquelle constitue un des vecteurs de l’automédication.

Modibo Coulibaly

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