La France a toujours eu des positions divergentes voire ambigües dans la gestion du septentrion de notre pays. Des positions qui tirent leur origine dans la recherche d’une vraie identité paternaliste par la métropole en vertu de ses ambitions expansionnistes pour le Sahel. Et ce, en fonction des jeux d’alliance politique noués avec le Prince du jour et selon les régimes. Si jusque – là le colonisateur a échoué dans son entreprise d’annexer le Sahel, c’est en raison du dévouement patriotique des pères de l’indépendance malienne.
Feu François Mitterrand, Garde des sceaux, président de l’UDSR, évoquant la question du Sahara malien disait ceci : « J’aurai souhaité un territoire du Sahara plus autonome, dans sa gestion à l’égard de l’Algérie et des territoires de l’Afrique noire qui le bordent au sud », un extrait de cette déclaration a été rapporté par le quotidien national, « L’Essor » dans sa livraison 2447.
Côté malien, Fily Dabo Sissoko a mis le doigt dans la plaie lorsqu’il déclarait : « Nous nous opposerons à cette amputation » avant que Hammadoun Dicko dénonce en ces termes : « Nous devons cependant être vigilants et ne pas accepter, les yeux fermés, une décision dont les conséquences pourraient être terribles pour l’avenir de nos populations ».
La France a pété dans le cendrier car le projet Jully n’avait d’autre objet que l’annexion pure et simple du Sahara qui devrait être rattaché à l’Hexagone. Mieux, « L’Essor » dans sa parution N°2640 révèle la tendance constante du gouvernement de l’époque qui a battu en brèche « toute thèse visant à faire du Sahara une entité se rattachant à la France ».
La France a conscience que l’attitude irrédentiste et belliqueuse d’une certaine communauté rend difficile sinon impossible toute velléité de compromis. Pour preuve, un des administrateurs des colonies, en l’occurrence, Angoulvant, cité dans le rapport sur la Révolte des Touaregs en 1914-1916, écrivait : « Les Touaregs ont toujours montré des hésitations et une mansuétude qui n’étaient pas faites pour attirer le respect, ne s’inclinant que devant la force et la nécessité… Jamais en un mot nous n’avons conquis le pays ». Le mot est lâché…
Il faut donc l’usage de la force pour faire fléchir la rébellion. Et croire aujourd’hui que la même France veut imposer la négociation, sans interlocuteur valable, il faut penser qu’on veut tordre la main au gouvernement malien. Or, ce qui reste de cette rébellion n’est pas représentatif à l’échelle du pays. Du coup, le dilatoire ne survivra pas face à l’option de dialogue inclusif proposé par les autorités maliennes. Puisque la légitimité de ceux qui prétendent être les représentants des forces rebelles est mise en doute.