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Immigration des maliens : Les Maliens de l’étranger sont-ils des proies ?
Publié le jeudi 16 janvier 2014  |  Le Prétoire




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La réponse à cette question est affirmative, après avoir récolté l’avis des Maliens immigrés dans les pays d’Afrique centrale (Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Gabon). Les Maliens résidant dans ces pays respectifs et ceux qui ont fait un passage sur ces tronçons en savent davantage. Ces braves hommes et femmes qui contribuent beaucoup au développement du pays sont victimes de traitement inhumain avant d’atteindre leur objectif.

Le Mali est un pays d’hospitalité reconnu par et de tous, du moins pour tous ce qui y ont effectué un tour. Cependant, les ressortissants de ce vaste pays d’Afrique de l’ouest sont aussi de grands migrants pour venir au secours de leurs familles. Toutefois, cette aventure se transforme en cauchemar pour les nôtres dans la plupart des cas, dans les pays d’Afrique Centrale. Nos compatriotes souffrent de ces sévices et traitements infligés par les hommes en tenue de ces pays en question. Et cela, même s’ils remplissent les conditions de séjour établies par les autorités compétentes. Pire, les représentations diplomatiques de l’Etat malien (consul, ambassadeur) dans ces pays ne se sentent pas concernés par le fléau qui gagne du terrain jour après jour.

Abdoulaye N’Diaye, malien résident au Bénin depuis 13 ans s’explique : « je n’ai jamais vu ici au Benin l’ambassadeur du Mali intervenir dans un seul problème sur le champ. Au temps de Modibo Keïta, de Moussa Traoré le Malien était respecté par tous au monde, mais dès lors ce n’est plus le cas. Aujourd’hui beaucoup d’entre nous n’a pas le même sentiment de fierté d’être malien à cause de l’incompétence de la diplomatie dans les pays d’Afrique centrale. Si on ne fait pas attention on risque de perdre des citoyens qui n’ont pas été encore dans leur pays. Ce n’est pas la pauvreté ou encore la richesse du pays qui fait que les citoyens du pays sont respectés mais surtout c’est la compétence et l’amour du pays par les diplomates qui est déterminant. J’avoue qu’en Afrique centrale, un malien c’est comme l’histoire de la chèvre et de l’hyène. J’exhorte les nouvelles autorités à prendre des mesures afin que l’honneur du Mali soit rétabli partout. Cela permettra aux Maliens de regagner la même fierté qui doit animer un bon citoyen. On met des Maliens en prison, on les frappe on les tue, il n y a même pas de réaction de nos autorités après. C’est inadmissible.».

Rappelons que dans la nuit du lundi 16 décembre au mardi 17 décembre 2013, un ressortissant malien du nom de Mady Keïta, en rentrant au Gabon, de passage a Cotonou a passé 48 h à l’aéroport de Cotonou. Bien que ce dernier soit muni de toutes ces pièces en cours de validité (passeport, carte de séjour du Gabon, billet d’avion, carte d’identité nationale, carnet de vaccination, billet d’embarcation plus le reçu de son passeport), il a été intercepté illégalement par la police béninoise, puis dépossédé de ces bagages et la somme de 150.000 FCFA. Ensuite il a été libéré 48 heures après, sans ses pièces. Mais grâce au courage et au dévouement de Amadou Baba Diallo, président des ressortissants maliens au Benin, Mady Keïta a pu percevoir ces pièces, ses 150.000 FCFA et ses bagages. De même le directeur de la Police béninoise s’est déployé en personne pour régler le problème le vendredi 20 décembre 2013 à 12 heures, heure locale. Le policier en question risque une sanction disciplinaire de 45 jours à 5 ans de suspension.

Le consul du Mali au Benin sur la sellette

M. Housseyni Koubouratou, consul du Mali au Benin informé du problème de Mady Keïta n’a pas bronché. Il a expliqué par téléphone qu’il est au marché pour acheter des condiments. Pire, Housseyni Koubouratou n’est jamais intervenu, comme s’il n’est pas à Cotonou pour les Maliens. Pour finir, il est important de noter que les Maliens de l’extérieur contribuent beaucoup au développement du pays, donc il est nécessaire que S.E Ibrahim Boubacar Keïta prenne des mesures pour rétablir l’honneur des Maliens partout où ils se trouvent.
Yacouba TANGARA,
envoyé spécialà Cotonou

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