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Me Tall et le procès des généraux : « Que Amadou Haya Sanogo nous dise qui étaient ses visiteurs nocturnes » « ATT doit dire sa part de vérité pour qu’on sache ce qui s’est réellement passé
Publié le jeudi 16 janvier 2014  |  Le Matin


© aBamako.com par A S
Voeux du Congrès National d`Initiative Démocratique (CNID, « Faso yiriwa ton ») à la presse
Bamako, le 08 janvier 2013 à la Maison de la Presse. Me Moutaga Tall a, au nom de son parti le CNID, adressé les voeux de nouvel an à l`ensemble de la presse malienne.


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Le nouvel an est une occasion où l’on procède à la présentation des vœux –officiellement- dans tous les sens : des plantons au petit chef du personnel, des chefs de division et leur suite à celui de service, de ces derniers et subordonnés au directeurs, des directeurs et les autres au ministre, du gouvernement au Pm et du gouvernement au chef de l’Etat. Il y a aussi les vœux de chaque religion céleste, des diplomates, de la nuée de segments de la société civile. Bref, ça va à tort, à travers et en diagonal. Mais dans le tohubohu de présentation de vœux, seul Me Mountaga Tall pense à la presse. A chaque janvier, il se retrouve avec les hommes de médias pour leur présenter ses vœux, leur brosser un tableau de l’année écoulée, ébaucher un esquisse de la présente et aussi répondre à leurs questions. Cette année, le 9 janvier, il y’en eu trois tours de questions ; tant les journalistes avaient soif de savoir.


Me Tall lors d
Me Tall lors d
C’est ainsi qu’un journaliste a demandé à Me Tall de répondre ‘’franchement’’ à cette question : « Etes-vous favorable à ce que ATT soit jugé ? ». Un autre journaliste a aussi demandé au visiteur du jour à la Maison de la presse « sa position » sur les procès contre ATT et Amadou Haya Sanogo. D’autres le relanceront sur le cas de ATT ; qui semblait plus retenir l’intérêt des hommes de médias comme si Sanogo méritait son sort.


Ne pas séparer les deux cas
Dans ses vœux, Me Tall avait consacré huit paragraphes au retour de la République, la lutte contre la corruption et la justice égale pour tous. Il avait terminé le chapitre avec ce passage : « le procès des généraux Amadou Toumani Touré et Amadou Haya Sanogo interpelleront fortement la justice. L’honneur de notre justice serait qu’ils (les juges) soient exemplaires en devenant des moments de vérité pour notre peuple qui doit savoir ce qui lui est arrivé. La presse évidemment ne se satisfaisait pas de cela quant on sait la tension que crée l’éventualité d’un procès contre ATT. Eventualité qu’IBK a déjà envisagée.


En effet, c’est surtout sur le cas de l’hôte de Macky Sall que Me Tall était attendu, au tournant, peut-on dire, par la presse. Et c’est surtout sur son cas que portait la majeure partie des interrogations. Mais si les médias ont tendance à classer le cas de Sanogo dans la case « c’est bienfait pour sa gueule » ou ce qui lui arrive est tout à fait normal, Me Mountaga Tall, lui, pense qu’il vaut mieux « de les mettre ensemble ». Pour lui, les deux cas se retrouvent. La question lui avait été posée de savoir s’il était « favorable » à une poursuite contre ATT, et il a indiqué qu’une procédure était déjà bel et bien engagée contre l’homme du ‘’26 mars’’ et que cela ne changeait rien à ce que, lui, y soit favorable ou pas : « la justice est saisie dans les deux cas(…) Amadou Haya Sanogo est déjà sous mandat de dépôt. Il ne sera pas questions pour moi de m’exprimer sur une procédure judiciaire en cours… ».


Un journaliste lui coupe la parole pour crier : « mais, nous sommes en débats politiques… ». Me Tall répond après avoir demandé qu’on lui permette de terminer que propos, que les procédures étant engagées, il faudrait veiller sur un certain nombre de chose : le souci de l’honneur de la justice, le respect des règles de l’art, que les droits de la défense soient reconnus, que la présomption d’innocence soit respectée, et l’absence totale de complaisance.

Par ailleurs, Me Tall pense que les Maliens veulent savoir, qu’ils doivent savoir qu’est-ce qui s’est passé pour que l’on se retrouve aussi bas : « oui, pour moi c’est l’occasion pour ATT de venir dire sa part de vérité et nous dire ce qui s’est réellement passé. Pour le général Sanogo, « il serait bon aussi qu’au delà des supputations Amadou Haya Sanogo nous dit qui étaient ses visiteurs nocturnes, avec qui il a fait ça et qu’est-ce qui s’est passé. » Son souci dans tout cela est d’éviter la répétition car, connaître les causes, tenir les tenants et posséder les aboutissements permet d’éviter que les mêmes causes n’induisent les mêmes effets. Le devoir de vérité est là et les Maliens doivent savoir, a-t-il conclu.

La mort naturelle des observateurs des élections
Me Tall a répondu également à plusieurs autres préoccupations de la presse nationale. Va-t-il arrêter de faire la politique ? « J’ai l’impression que c’est un requiem pour un défunt…je suis là moi, je suis bien vivant » ; répond t-il avec un brin d’humour. Non, l’Adema est tombé de 55 à 15 députés, l’Urd de 24 à 17 députés et la montée spectaculaire du Rpm montre que si IBK avait abdiqué au début de ses défaites, il ne serait pas là aujourd’hui. Mountaga Tall pense également que cela n’est pas sérieux d’abandonner l’idéal pour lequel l’on a sacrifié les plus beaux jours de sa vie et ceux qui vous font confiance parce que l’on a perdu une élection.

Et les observateurs des élections ? Me Tall espère qu’ils mourront de leur belle mort naturelle, eux « les seuls à ne rien voir, à ne rien entendre » sur les irrégularités lors des élections. Et Tall de renvoyer la question à la salle : y’a-t-il des observateurs pour les élections aux Etats-Unis ou en France ? Donc, le jour où nous arriverons nous-mêmes à organiser des élections propres et acceptées de tous, nous n’aurons pas besoin d’observateurs. Ce serait leur « mort naturelle ».

Enfin le Cnid Fyt est droit dans ses bottes dans la majorité présidentielle : ce sont les faits qui mènent à l’opposition ou à la majorité ; le fait électif. Le Cnid ayant soutenu le candidat IBK au second tour, et qui a gagné les élections, sa place naturelle est dans la majorité.

Chacun de nous, Malien, doit comprendre qu’en 2002 si l’Adema était parti dans l’opposition, l’on ne serait pas là où nous sommes aujourd’hui.

Amadou Tall

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