L'ONG International Crisis Group (ICG) a présenté son rapport d'analyse d'Afrique n°210 sur la situation politico-sécuritaire du Mali à Bruxelles/Dakar, le 10 janvier. Le rapport ressort 18 recommandations qui renforceront la sécurisation du territoire et la protection des populations. Pour un retour à la paix au Mali, l'ICG recommande au gouvernement du Mali d'aller au-delà des déclarations d'intention et passer à l'action.
Les actions consistent, entre autres, au retour de l'Etat dans le Nord ainsi que l'instauration et l'amélioration des services (justice, éducation et santé) et non sur les seuls symboles de l'autorité centrale. L'institution basée à Bruxelles conseille au Mali de poursuivre le dialogue engagé dans le cadre de l'accord de Ouagadougou en ouvrant les pourparlers de paix inclusifs avec les représentants des communautés du Nord, y compris des groupes armés signataires de l'accord.
L'ONG demande aux groupes armés à se conformer de manière plus stricte au cantonnement prévu par l'accord de Ouagadougou, ou à défaut, seront tenus coresponsables des incidents qui se produiront dans les localités où ils sont présents A la Minusma et aux autorités françaises, le rapport recommande la sécurisation et le retour des réfugiés, y compris dans les zones pastorales, en renforçant sa présence en dehors des espaces urbains, le maintien sur le territoire malien des forces dotées de moyens de réaction rapide et de renseignement pour épauler le gouvernement et la Minusma.
A la Commission de l'Union africaine, aux Etats du Sahel, d'Afrique de l'Ouest et du Nord, il s'agit entre autres de participer à la relance de la coopération régionale en matière de sécurité et de développement économique en appuyant les cadres de concertation et de décision permettant de réduire progressivement les méfiances et les tensions entre les Etats concernés
Pour engager une réforme profonde de l'Etat et de la gouvernance, l'ICG, dans son rapport propose à la Minusma, aux médiateurs de la Cédéao, aux témoins de l'accord de Ouagadougou (UA, UE, Organisation de la coopération islamique) et au gouvernement français de faciliter les négociations tout en préservant une position de neutralité entre le gouvernement et les groupes armés du Nord.
Aux partenaires et aux bailleurs de fonds du Mali, l'ICG propose un examen lucide de l'échec des politiques d'assistance passées, en prêtant attention à leurs propres responsabilités autant qu'à celles des dirigeants maliens ; coordonner les interventions notamment à travers la création d'un forum réunissant régulièrement les pays contributeurs pour définir une assistance adaptée aux capacités d'absorption limitées du pays ; instaurer des mécanismes garantissant un meilleur contrôle de l'utilisation de l'aide et une réduction significative des détournements.