Pour remédier le problème sécuritaire que connait le Mali depuis des décennies dans sa partie septentrionale, les nouvelles autorités ont jugé nécessaire de signer un nouvel accord de défense avec la France. Sans connaître ses vrais tenants et aboutissants, comme lors de l’arrivée de la force Serval dans notre pays, comme une trainée de poudre des voix dissidentes commencent à s’élever pour jeter de l’opprobre à cet acte historique avec des arguments dénudés de tout bon sens.
L’armée malienne fêtera ses 53 ans, le 20 janvier prochain avec fierté mais dans la plus grande sobriété, à en croire le ministre de la Défense, Soumbeylou Boubeye Maïga. Crise oblige ! Mais l’événement qui retient l’attention et suscite des polémiques chez presque tous les Maliens c’est bien cet accord de défense qui sera probablement scellé entre le Mali et la France dans la mouvance de cette fête anniversaire de l’armée nationale. Un accord dont la pierre d’achoppement sera l’installation d’une base militaire française dans le septentrion Malien, plus précisément à Tessalit. Reputé zone stratégique, convoitée depuis longtemps par les puissances étrangères. Il est bien de noter que les autorités d’alors ont refusé l’installation d’une force étrangère dans cette Zone essentiellement pour ne pas froisser le voisin, Algérie, un pays ami historique du Mali qui est défavorable d’avoir ses « ennemis » d’hier à sa porte.
Le Mali a-t-il d’autres choix ?
Après « l’humiliant » épisode que le Mali vient de traverser tous les esprits avertis ou presque sont unanimes que le monde a changé. Le contexte géopolitique du 21ème siècle est bien différent de celui du 20 siècle. Et le terrorisme né ou fabriqué en 2001 par Al Qaïda et ses alliés a pris des proportions inquiétantes, dont aucun pays africain seul ne peut y contenir.
Face à ces facteurs non moins importants, les Maliens doivent ménager leur orgueil pour accepter cet accord de défense. Car même si le Mali ne manque pas d’hommes dévoués, toujours prêts à faire face aux terroristes de tous bords, il est indéniable que l’orgueil national seul ne suffit plus. La guerre moderne exige des moyens matériels conséquents qui coûtent chères. Or, le Mali n’a pas les moyens de se l’offrir dans l’immédiat. Et les douloureux événements que nous avons connus entre 2012 et 2013 prouvent cela à suffisance.
En toute vérité, la sécurité du septentrion Malien passe par la signature de cet accord. Et loin de compromettre notre souveraineté déjà en souffrance, il permettra probablement de la réconforter. En bénéficiant de l’apport avec promptitude de l’armée française, le Mali doit son salut aux bases militaires installées dans certains pays africains comme : le Sénégal, le Tchad, le Gabon et la Côte d’Ivoire.
Certains détracteurs de cet accord affirment que la France a un probable projet d’avoir une main mise sur les richesses que le sous sol malien regorge dans cette zone. Des discours anti impérialistes et altermondialistes qui ne rapportent aucun plus value à la démocratie d’un pays pauvre comme le nôtre.
En toute vérité, le Mali est condamné à s’adapter au nouveau contexte géostratégique pour ne pas risquer d’être englouti par la déferlante vague du terrorisme international. Qui n’ont pas d’oreille pour les idéalistes de 25ème heure.