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Nouvel Horizon N° 4547 du 16/1/2014

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Désignation de la chefferie : Des villages sous tension dans le cercle de Niafunké
Publié le vendredi 17 janvier 2014  |  Nouvel Horizon


© aBamako.com par DR
La scène du Festical au Désert, en 2010, à Tombouctou.


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Depuis un certain temps, dans le cercle de Niafunké, la nomination des chefs de village est devenue une affaire des politiques, provoquant beaucoup de divisions et de querelles internes dans les communautés. Les populations ne manquent pas de manifester leur mécontentement face à des situations qu’elles jugent injustes. Par exemple la semaine dernière, suite à la distribution gratuite des vivres dans le village de Niodougou, des jeunes et vieux, femmes et hommes, ont marché plus de 22 km pour se rendre à Niafunké afin de protester contre la gestion douteuse des vivres par le chef de village dont ils contestent la légitimité.

Dans le cercle de Niafunké, le phénomène prend une ampleur telle qu’il fait penser à la technique de « Diviser pour mieux régner ». Parmi les huit communes du cercle, rares sont celles où les villages ne sont pas en proie à des situations conflictuelles. Les villages de Nounou, Andiam, Arabébé, Gaoudel, Niodougou, Goubo, Niafunké dans la commune de Soboundou, sont connus pour être des foyers de tension.

Les conflits entraînent souvent des divisions jusque dans les familles. Des membres d’une même famille n’hésitent pas à se trainer devant la justice. Cette situation est aussi à la base d’une grande instabilité socio-économique de nos collectivités qui peinent à mobiliser les populations autour des enjeux de développement.

C’est pourquoi le préfet du cercle Alouseyni Maïga a décidé de ne pas rester les bras croisés devant la situation. Il a pris les taureaux par les cornes en s’opposant aux velléités des conseils de villages et des conseils communaux à régenter la nomination des chefs de villages. Ces instances de base sont des portes d’entrée des politiques pour imposer leur clientèle à la tête des villages. Sous prétexte de nommer les chefs de villages selon les us et coutumes, ils alimentent les divisions.

Le préfet explique que la nomination du chef de village, représentant de l’État à ce niveau, est bien réglementée par les textes de loi en vigueur. Selon lui, l’avis du conseil communal et des conseillers de quartiers et de villages n’est que consultatif en la matière. Nulle part dans la loi, précisera-t-il, il n’est stipulé que le vote est prévu pour désigner un chef de village. Dès lors qu’un chef est nommé, il le devient pour tout le village. Il devient aussi le représentant de l’Etat niveau du village.

Alors s’y opposer, revient à contester l’autorité d’un représentant de l’Etat. Ce qui est passible de poursuite judicaire, a expliqué le chef de l’exécutif local qui est passé à l’acte dans la foulée en nommant 3 chefs de village sur une décision datée du 31 décembre 2013. Pour Niafunké, il a nommé Babacar Aly Gatta dit Baba. A Nounou, Boubou Hameye Amgar est désormais le chef de village. Pour Sibo, Notè Samba Kaya a été désigné.

Pour le cas de Niafunké, la famille Gatta qui assure la chefferie traditionnelle des 50 villages de Soboundou, se déchire simplement parce que des frères n’ont pas réussi à s’entendre depuis le décès du chef Hamadoun Ibrahim Gatta en mars 2012.

A propos de ce conflit, le préfet Alouseyni Maïga explique que d’après ses investigations la procédure de désignation coutumière de Niafunké est claire. C’est le plus âgé des frères qui est automatiquement désigné après la révocation ou le décès du chef. Cette pratique qui était en cours depuis belle lurette, a été contestée par l’un des 11 frères héritiers.
S’agissant de Nounou, depuis plus de 10 ans, ce village connait des remous au sujet de la nomination de son chef. Deux demi-frères se battaient à coups de procédures judiciaires et d’attaques contre les décisions des préfets.

Les nouvelles décisions du préfet pourraient-elles mettre fin aux combines politiques qui pourrissent la vie des communautés ? Si c’était le cas, ce serait une bonne chose pour des populations qui n’aspirent qu’à la paix, à la réconciliation et au développement.
Le préfet Alouseyni Maïga promet de maintenir le cap de la fermeté dans le respect des lois. Il rappelle à ce sujet qu’à son arrivée dans le cercle de Niafunké deux principales instructions lui ont été données par le gouverneur de la région : bien organiser les élections et ramener l’autorité de l’État dans la légalité.

D’aucuns pensent que cette attitude de fermeté du préfet pourrait lui valoir l’inimité des politiques qui ont réussi à écourter le séjour de biens des administrateurs rigoureux.
Source : Amap

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