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L’Indépendant N° 3420 du 17/1/2014

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Recrudescence de l’insécurité routière à Bamako : La cupidité de certains policiers véreux favorise le fléau
Publié le vendredi 17 janvier 2014  |  L’Indépendant




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On ne le dira jamais assez. L’insécurité routière à Bamako est devenue un véritable casse-tête chinois. En effet, chaque année ce sont des centaines voire des milliers de personnes qui perdent la vie sur la route et des bras valides qui deviennent inaptes. Malgré les mesures prises par les autorités, rien n’y fait. Le phénomène va crescendo. Les responsables de cette situation désastreuse arrivent toujours à se tirer d’affaire. L’un des facteurs qui la favorisent le plus c’est la corruption qui mine le secteur de la police. Que vous soyez en infraction ou en règle, il faut toujours sortir un billet pour espérer s’arracher des griffes des flics.


Décidément, la solution pour freiner la montée de l’insécurité routière est devenue plus qu’une nécessité. L’indiscipline qui caractérise les conducteurs et souvent même les piétons est préoccupante. Pas un seul jour ne passe dans la capitale malienne sans que l’on assiste à un accident.


La situation est devenue telle que certains ne savent plus à quel saint se vouer. Les conducteurs doublent comme ils le veulent et brulent souvent les feux de signalisation sans se soucier du Code de la route. Les piétons dont le comportement frise l’indiscipline marchent comme ils veulent ou traversent n’importe où, comme s’il n’existait pas de passage pour piéton ou de passerelles. L’autre cas le plus effrayant c’est le comportement indécent des motards qui circulent sans casque de sécurité et sans assurance. A cela s’ajoute le piteux état de certaines routes qui dégrade les voitures et cause des accidents. S’adressant aux enfants lors des assises du parlement des enfants du Mali qui se sont tenues au début du mois au CICB, le président IBK s’est longuement appesanti sur le port du casque. Mais rien n’y fait, le mal est si profond que lui-même semble dépassé. Par ailleurs, il faut aussi dénoncer l’attitude des policiers de la Compagnie de la circulation routière (CCR) qui ferment les yeux sur toutes les infractions à condition d’avoir les poches bien garnies. Cette situation a permis à des véhicules hypersurchargés de passer devant eux sans qu’aucune sanction ne leur soit infligée.


Il suffit juste de glisser un billet entre leurs mains pour qu’ils vous laissent passer sans ambages. Une situation inquiétante et qui dénote tout le danger qui nous guette. Pour certains, c’est en raison de la précarité de leurs conditions de vie, qu’ils sont obligés de demander des pots de vin, pour passer sous silence les nombreuses infractions commises par les conducteurs. En moyenne, un policier malien est payé moins de 100 000 francs CFA par mois. Ce qui ne lui permet pas de couvrir toutes ses charges. Raison pour laquelle ils s’adonnent à cette forme de racket pour arrondir leur fin du mois. C’est dire la responsabilité des policiers dans les accidents de la circulation.


Dans cette corporation, il existe donc des flics ripoux qu’il serait plus judicieux de mettre à la porte. Dans ce cas, l’idée émise par certains de reprendre la régulation de la circulation pour la confier à une brigade plus spécialisée, semble la solution appropriée pour mettre fin à ce cycle infernal d’accident de la route. Récemment, une vidéo avait circulé sur la toile montrant des policiers en train de réclamer des sous à un conducteur pour le laisser passer. L’image a tellement fait débat qu’elle a été diffusée à l’émission les Observateurs de France 24.

Rappelons que le dernier rapport établi par Transparency international, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, a fait dégringoler le Mali qui passe de la 105 à la 127e place. Ainsi, pour réduire le nombre d’accidents de la route, il serait judicieux de s’attaquer à la corruption qui gangrène le secteur de la police et qui est l’œuvre d’une poignée de ripoux. A l’heure où les nouvelles autorités du pays font de la lutte contre le terrorisme leur cheval de bataille, laisser le mal de la corruption faire sa route risque de mettre du plomb dans l’aile de cette campagne.

Massiré DIOP

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