Les usines Pile Mansa et les Grands Moulins du Mali devront accompagner les initiatives de salubrité et aménager une déchar- ge finale. La presse écrite et audiovisuelle et les communicateurs traditionnels ont pour tâches de jouer leur rôle d’information, d’éducation et de sensibilisation.
La gestion des déchets solides à Koulikoro continue de préoccuper les autorités com- munales et les citoyens. Pour une population de 43 000 habi- tants, «il est inadmissible qu’il n’existe encore pas de dépôts de transit et de décharge fina- le», déplore un citoyen choqué par l’existence d’une montagne de déchets derrière un Centre de santé communautaire. La croissance démographique associée au développement socioéconomique et les activités de consommation ont conduit à entasser d’énormes déchets dans les dépotoirs anarchiques en raison de 0,7 kg par jour et par habitant.
Ces déchets, qui ne sont pas évacués et traités, représentent un danger pour la santé et à l’environnement. «La décompo- sition de ces déchets au niveau des dépotoirs anarchiques dégage des gaz à effet de serre comme le méthane (CH4), le gaz carbonique (CO2) qui peuvent entraîner le réchauffe-
ment de la terre. Ce qui a des conséquences désastreuses sur l’environnement», révèle le Dr. Sidiki Gabriel Dembélé, pro- fesseur à l’IPR/Ifra de Katibougou. Aussi selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 80 % des maladies en Afrique sont liées à l’insalubrité.
A Koulikoro, malgré l’existen- ce d’un schéma directeur d’as- sainissement, d’un cadre de concertation sur les questions d’assainissement, d’une poli- tique communale de gestion des déchets, des comités de salubri- té dans les quartiers et des GIE pour le ramassage des ordures, la problématique de la gestion des déchets solides demeurent un casse-tête pour les autorités et les populations de la commu- ne urbaine de Koulikoro. Même si le premier dépôt de transit de la ville est en chantier depuis novembre dernier grâce au jumelage entre Koulikoro et Quetigny, une ville française (voir l’Essor du 5 novembre
2013).
Selon l’animateur du groupe
thématique environnement de la coordination régionale des ONG (CR-ONG) de Koulikoro Youssouf Fomba «si aucune disposition urgente n’est prise, nous arriverons inévitablement à une situation de catastrophe économique et sanitaire, de pol- lution de l’environnement, des épidémies graves, d’inondation et d’écroulement des habita- tions».
Pour éviter ce scénario, un plan de campagne de plaidoyer pour une gestion durable des déchets solides dans la commu- ne urbaine de Koulikoro est nécessaire. C’est à cela que le groupement thématique envi- ronnement de la coordination des ONG de Koulikoro s’est attelé. Il a organisé récemment une table ronde des partenaires techniques et financiers (PTF) pour une gestion des déchets solides dans la Commune urbai- ne de Koulikoro avec l’appui de la GIZ (une structure allemande
de développement). Entre autres objectifs visés par cette table ronde : attirer l’attention des PTF et autres acteurs sur la problématique des déchets solides, obtenir l’engagement des acteurs pour la réalisation des activités du plan de plai- doyer.
Le partenariat entre la CR- ONG et GIZ, rappelle Youssouf Fomba, a conduit à ce plaidoyer qui a pour objectif : «Une ville de Koulikoro propre où il fait bon vivre». Le but est de contribuer à mettre en place un mécanis- me opérationnel dynamique et durable dans la gestion des déchets solides dans la commu- ne de Koulikoro d’ici fin 2016. L’objectif est d’amener les auto- rités communales à prendre des dispositions pratiques pour créer et aménager des dépôts de transit et rendre fonctionnel le dépotoir final d’ici fin 2015.
A l’issue de la table ronde, les participants de prendre des engagements. La coordination des GIE s’engage donc à éva- cuer les dépôts anarchiques avec l’appui des industries. La mairie est chargée de l’aména- gement deux dépôts de transit et la décharge finale, le service des eaux et forêts va assurer la fixation biologique des berges.
Quant à l’APDF et la Cafo, elles s’engagent à mobiliser les femmes lors de la journée com- munale de salubrité. La direc- tion régionale de l’assainisse- ment, du contrôle de la pollution et des nuisances va jouer son rôle d’appui technique.
Les usines Pile Mansa et les Grands Moulins du Mali devront accompagner les initiatives de salubrité et aménager une décharge finale. La presse écri- te et audiovisuelle et les com- municateurs traditionnels ont pour tâches de jouer leur rôle d’information, d’éducation et de sensibilisation.
Le groupe thématique envi- ronnement est un instrument de mise en œuvre de la politique de renforcement des capacités des organisations de la société civile au sein de la CR-ONG de Koulikoro dans le secteur de l’eau potable et de l’assainisse- ment. Il a pour mission de mettre en place un mécanisme de réflexion et d’échanges sur les problématiques relatives à la protection de l’environnement en vue de faire des propositions alternatives aux pouvoirs publics aux niveaux local et national.
|AmADOU mAïGA (Amap/Koulikoro)