Je voudrais commencer, chers lecteurs, par des excuses à votre endroit pour m’être momentanément éloigné de vous et ce, pour des raisons indépendantes de ma volonté.
Chers lecteurs, avec vous, je pousse les mêmes cris d’orfraie que j’entends s’élever, comme une clameur, de la part d’autres citoyens indignés par la tenue de la réunion du groupe de contact au niveau des chefs d’Etat de la CEDEAO sur le Mali à Ouagadougou et à laquelle nos forces vives ont été conviées. C’est vrai, y’a en marre des discussions sur le Mali en dehors du Mali, y’ a en a marre des erreurs de communication calamiteuses du médiateur sur les questions relatives au destin de notre Maliba.
Cependant, je voudrais vous inviter, chers lecteurs, et à travers vous, tous nos compatriotes à méditer ce proverbe bamana qui dit » Mieux vaut s’en prendre à l’endroit où l’on a trébuché qu’à celui où l’on est tombé ».
En effet, je voudrais vous inviter à vous remémorer que c’est nous Maliens qui avons un certain jour de Mars ou d’Avril 2012 empêché les mêmes chefs d’Etat d’atterrir à Sénou dont la piste avait été occupée par des badauds chauffés à blanc la veille par des appels sur des radios libres de la place. Le même genre d’appels qui a abouti au lâche attentat commis sur la personne du président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré. Je suis certain que ces chefs d’Etat seraient heureux de fouler le sol malien, si, et seulement si, nous arrivons à les convaincre que leur sécurité ne sera en aucun cas menacée à Bamako, où l’on a pris l’habitude de violenter nos plus hautes autorités.
Hypocrites Professionnels
Je vous invite à vous démarquer des hypocrites professionnels, ces marionnettistes d’un autre genre, dont l’engagement en faveur du boycott de la réunion du 7 Juillet 2012 de Ouagadougou cache mal leur agenda politique post transition. Il est fort connu qu’il est dangereux, très dangereux de flatter la passion des peuples, et surtout celle du Malien qui s’articule autour de sa fierté, de son orgueil et de sa dignité. Méfiez vous de certains politicards, syndicalistes et religieux qui sont passés maîtres dans l’art de la manipulation et de la roublardise. Ils n’ont pas souci du Mali, mais plutôt de leur carrière.
Je ne pense pas qu’ils aient le droit de manquer de respect à des chefs d’Etat qui se déplacent à Ouaga, délaissant en cela les affaires de leur pays dont les ressources sont dépensées en carburant pour nous accompagner. Il s’agit tout de même de six (6) chefs d’Etat. N’oublions pas que notre situation a largement débordé sur la sécurité de l’ensemble des autres Etats de notre région Ouest Africaine et par delà, celle de tous les Etats de la bande sahélo-saharienne.
S’ils sont aussi pugnaces, s’ils sont aussi dignes qu’ils veulent le faire croire, je me demande alors que font encore à Gao, Kidal, Tombouctou, le MNLA, Ançar-Dine, le MUJAO, AQMI et BOKO HARAM, alors qu’ils sont encore et toujours vivants et bien vivants à Bamako, ces biens pensants qui ont signé l’accord de refus de se porter à Ouagadougou, en ce 7 Juillet 2012.
Sont- ils seulement conscients, au delà de leurs gesticulations de grand boulevard, que cette réunion est la résultante de la position constante de nos partenaires au développement et des Nations Unies? Ils savent bien qu’il s’agira bien de discuter à Ouagadougou de questions de principe, de possibilité d’élargissement du gouvernement à toutes les sensibilités, pour une transition plus apaisée, à travers l’engagement de tous les segments de la nation derrière le gouvernement qui en résultera.
Liste de noms punissables
Ils savent bien que c’est bien à Bamako que les autorités feront une analyse intelligente et conséquente des recommandations issues de la réunion du 7 Juillet 2012 de Ouagadougou et de la résolution du conseil de sécurité des Nations Unies qui a demandé sans ambages, au delà du silence de l’ORTM sur le sujet, la dissolution pure et simple du CNRDRE dont les membres, associés et soutiens divers, sont désormais punissables dès présentation d’une liste de noms. Vous vous rappelez sans doute, chers lecteurs, que j’avais indiqué, bien avant le récent sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro et la résolution du conseil de sécurité, que la libération du Nord du Mali passera obligatoirement par l’ouverture du gouvernement de transition qui n’avait rien de légitime, à cause de cette tare congénitale qu’il traîne et qui trouve son origine dans la non implication de la classe politique, de la société civile, des communautés Touareg et arabe.
S’il n’est pas demandé à » faden » de sortir obligatoirement quelqu’un de son gouvernement, il devra cependant se résoudre à trouver d’autres ministères à Sadio Lamine Sow et Hamadoun Touré, dont la présence dans son gouvernement passe mal auprès de l’opinion nationale qui les considère comme des chevaux de Troie des gouvernements du Faso et de la Côte d’ivoire, surtout à cause de la trop grande visibilité qui est la leur au sein de l’actuel gouvernement.
Chers lecteurs, je prends encore le risque de vous dire que dès la mise en place du nouveau gouvernement d’union nationale, tant demandé par la communauté Internationale, les partenaires au développement délieront les cordons de leurs différentes bourses. Ceci aura un fort impact sur la situation socio- économique qui prévaut en ce moment, et contribuera au déblocage des grands fonds financiers et matériels indispensables à l’engagement militaire dans notre septentrion national, pour le libérer de l’emprise des terroristes, des narco trafiquants et des auteurs des crimes d’autres genres.
La guerre est inéluctable
Les négociations miroitées ne sont pas à notre avantage. Ceux qui les sollicitent avec insistance veulent ramener dans le jeu des acteurs tel le MNLA, désormais hors jeu par la réalité du terrain au profit d’Ançar-Dine et de ses alliés d’AQMI et du MUJAO. Ceux du MNLA auxquels incombe toute la responsabilité de notre odyssée, par le déclenchement de leur forfaiture du 17 Janvier 2012, n’ont d’autre choix que de retourner dans la république, sans aucune contrepartie. Leur affaire a fait » pschitt « , comme l’aurait dit le président Jacques Chirac. Les autres occupants que sont AQMI, Ançar-Dine, MUJAO et BOKO HARAM, ils ne connaissent que l’argument de la force en lieu et place de la force de l’argument. Vous le voyez bien, chers lecteurs, la guerre au Nord du Mali est inéluctable.
Nos ennemis ne sont pas invincibles. Ils ne connaissent pas plus le terrain que nos soldats loyalistes. Ceux qui emploient cet argument facile sur les médias étrangers veulent décourager les forces en attente de la CEDEAO et sont au service d’autres pays qui veulent toujours garder sous le coude certains Maliens qui ont vendu à jamais leur âme au diable, contre espèces sonnantes et trébuchantes et avantages divers, mais douteux, et qui sont en complot permanent contre leur pays, le Mali.
Quant à Ubu Haya Sanogo et ses sbires, ils nous doivent une bien belle revanche. Au lieu des conforts du PC et des 4X4 ; de la griserie que procure la sensation de pouvoir, de la puissance à travers armes et argent facile ; de l’agression de pauvres journalistes, notre confrère, le dernier en date, et toujours alité, crie justice ; des promenades champêtres à Ségou et à l’office, ils seraient bien inspirés de se rendre au Nord du Mali, pour nous débarrasser de ceux à qui ils ont permis d’occuper sans coup férir Kidal, Gao, et Tombouctou, avec tous les désagréments qui en ont découlé pour tous les Maliens touchés dans leur chair et dans leur dignité. Surtout d’ailleurs qu’ils s’y étaient engagés le 22 Mars 2012, au contraire du rôle sans danger quelconque d’obscurs consultants en amélioration de conditions de vie de soldats imméritants qu’ils jouent en ce moment.
Trahison du peuple
Quel parjure et quelle trahison du peuple malien de la part d’officiers qui se veulent pourtant des hommes d’honneur. Autrefois à Ségou, quand on prenait publiquement un engagement, on l’honorait au péril de sa vie. Oh ! C’est vrai j’oubliais, le capitaine Amadou Haya Sanogo, quoique natif de Ségou, a cependant formulé son serment à Bamako, à la télé dirigée par le lieutenant Diakité et sa troupe. Ceci expliquerait cela, mais je suis sûr que les » Niaré » n’apprécient nullement une telle couardise, même si elle est le fait d’un sénoufo transplanté à Bamako. A moins qu’il ait fait lesdites déclarations à l’insu de son plein gré. Les Maliens sauront, j’espère, apprécier. Peuple du Mali, tu n’as ni pétrole, ni l’importance d’Israël, alors tu n’auras pas ton club des amis, mais si tes gouvernants consentaient, un tant soit peu, à raisonner, loin d’émotions vaines nourries au lait de l’orgueil mal placé, tu rentreras très vite en possession de l’intégrité de ton territoire.