« …Le dialogue avec la classe politique est bien enclenché et dans les jours à venir, les forces vives seront conviées à un forum d’échanges sur les grandes préoccupations de la Nation », s’est prononcé le Premier ministre (PM), Cheick Modibo Diarra, le lundi 16 juillet, lors de son discours à la Nation.
C’est après moult pressions, extérieure et interne, et près de trois mois «d’essais cliniques» d’exercice du Pouvoir que notre PM est enfin descendu sur terre pour comprendre les véritables enjeux de notre Transition (très complexe). Il a finalement pu présenter au Président de la République sa feuille de route très attendue par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et l’ensemble de la Communauté internationale. A l’en croire, le nouveau Gouvernement qu’il s’engage à former, conformément à cette feuille de route, avec l’aval du Président de la République, sera d’union nationale, inclusif et ouvert à tous les partis politiques, toute la société civile, tous les courants religieux et représentatifs de l’ensemble du pays.
Tout cela est bien beau, même s’il arrive tard. Reste à présent à prier pour que cette feuille de route, qui se trouve déjà sur la table de l’hémicycle, bénéficie de la caution des députés frustrés d’avoir été longtemps ignorés par le PM. Quelle va être leur attitude lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale que ce dernier envisage de convoquer, dans les jours à venir, pour la Présentation de sa feuille de route ? Vont-ils y adhérer ? Le futur Gouvernement reflétera-t-il simplement le paysage politique actuel de l’hémicycle ou l’ensemble des composantes politiques d’un pays où existe plus d’une centaine de partis ? Quels seront alors les critères de choix ?
Voilà autant de questions suscitée par la feuille de route dans le climat politique délétère que connait le pays. Très amplifié par l’amateurisme politique que l’actuelle gouvernance nous a montré depuis qu’elle a été parachutée par le fameux « Accord cadre Cedeao-Cnrdre ».
Si le PM avait au début consulté les forces vives, même sans tenir compte de leurs préférences, pour composer son équipe, nous n’en serions certainement pas là. Malheureusement, en l’état des choses, nous risquons de connaitre de nombreuses agitations politiques lors des consultations en cours entre le Gouvernement et les forces vives.
L’Assemblée nationale va-t-elle désormais jouer pendant cette période son rôle de sentinelle pour surveiller l’action gouvernementale ? Les députés vont-ils exiger du futur Gouvernement la Présentation de sa Politique Générale, après son investiture, ce qu’ils n’ont pu avoir de l’actuel ? Sans risque de se tromper, nous nous dirigeons à nouveau vers l’incertitude.