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Seydou Keïta en Chine : Pour un challenge sportif et financier
Publié le vendredi 20 juillet 2012   |  Match


Seydou
© Autre presse par DR
Seydou Keïta, footballeur international malien


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Après 4 ans de bons et loyaux services au FC Barcelone, l’international malien Seydou Kéita (32 ans) a signé un contrat de 2 ans et demi au club chinois de Dalian Aerbin pour un salaire annuel de 12 millions d’euros (environ 7 860 000 000 FCA). Le capitaine des Aigles du Mali nous parle de son contrat juteux, la perspective de la qualification des Aigles à la CAN 2013 et de la Coupe du Monde Brésil 2014 entre autres… Lisez cet entretien exclusif réalisé avec notre confrère de l’ORTM, Kalifa Naman Traoré à l’Hôtel Radisson Blue de Bamako le mardi 10 juillet dernier !

Seydou, vous quittez définitivement le FC Barcelone pour la Chine après avoir y passé 4 saisons et remporté 14 titres dont 2 Ligues des Champions. Quelles explications donnez-vous à ce choix ?

Tout simplement parce qu’on ne s’est pas mis d’accord. J’étais en fin de contrat avec deux ans d’option. Durant les 5 années passées en Espagne, j’étais imposé à 23% et après la 5e année, on passe à 56 donc ça fait une différence de 33%. Donc, on n’a pas pu se mettre d’accord et il y avait la proposition de la Chine 4 fois plus élevée que celle du FC Barcelone. Le choix était vite fait. Le football, c’est un métier comme un autre. On joue pour le nom, pour la gloire mais aussi l’argent. Malgré tout, j’étais en train de discuter avec eux pour trouver une solution.

Est-ce que le choix est financier, sportif ou c’est pour découvrir un autre championnat après ceux de la France et de l’Espagne ?

Je dirais que ce sont les 3. Ça ne sert à rien de mentir : on joue au football pour gagner de l’argent tout comme on travaille pour en gagner. Ca me permettra aussi de découvrir un autre championnat.

Quelle est la différence entre ces deux clubs sur le plan sportif aussi bien que financier ?

Sur le plan sportif, le FC Barcelone est le meilleur. Quant au plan financier, le montant est énorme. Et la proposition ne pouvait pas être refusée.

Et l’estimation ?

Je ne sais pas combien vous gagnez donc je ne peux pas vous dire combien je gagne. Mais le montant est 4 à 5 fois plus élevé que celui du FC Barcelone. A Barcelone, je gagnais un salaire de 5 millions brut, donc le compte est vite fait.

Il y a un an, vous avez traîné avec le FC Barcelone pour renouveler votre contrat. Aujourd’hui, vous quittez le club de façon inattendue… Votre signature à Dalian Aerbin en Chine a surpris plus d’un…

J’étais en discussion avec le FC Barcelone depuis l’année dernière pour renouveler le contrat. Après un moment d’interruption, on a repris les discussions. Finalement, on s’est pas mis d’accord car avec les impôts, mon salaire allait être réduit de 33%. Ce n’est pas la faute du Barça, mais c’est la loi en Espagne. Je ne peux accepter de réduire mon salaire de 33% pour jouer avec toute une famille derrière moi.

Vous êtes un garçon très respectueux. Vous écoutez beaucoup les parents. Selon nos sources, l’aspect a pesé dans la balance. Vous auriez signé les yeux fermés…

Non, je n’ai pas signé le contrat les yeux fermés. Les Chinois sont là il y a longtemps. Je sais que l’argent ne peut pas rapporter tout, mais il y a certaines choses que l’on ne peut pas refuser. Surtout quand il y a un désaccord avec ton ancien club. Il est vraiment difficile de refuser un tel contrat. J’ai bien réfléchi avant de signer. Même si la somme annuelle est colossale il faut reconnaître qu’il y a les impôts à payer que ça soit en Europe ou au Mali.

Est-ce que c’est la présence de Didier Drogba, Frédéric Oumar Kanouté et Nicolas Anelka en Chine vous a un peu motivé pour choisir ce nouvel eldorado : la Chine ?

Le fait qu’ils soient en Chine ne m’a pas du tout influencé. Je ne suis un Français encore moins un Espagnol. Je suis tout simplement un aventurier malien en quête d’argent et aider sa famille. Donc, l’aventure continue ! Maintenant, je suis un père de famille avec une femme et deux enfants. Vous comprenez que je ne suis plus un gamin. Comme par le passé lorsque je quittais le Mali pour Marseille (France) à 16 ans. Aujourd’hui, on ne peut pas parler d’influence.

Peut-on dire que le départ de votre ex-entraîneur Joseph Guardiola vous a également influencé ?

Pas du tout. J’entends souvent dire que Guardiola m’aime beaucoup. Comme il parle bien de moi, les gens font l’amalgame. En réalité, mon choix n’à rien avoir avec le départ de Guardiola. Le seul regret aujourd’hui est en rapport avec les propos qu’il a tenus envers moi. On a parlé entre hommes. L’affaire est close ! Elle appartient au passé. Je n’oublierai pas de sitôt mon passage au FC Barcelone. Je n’ai laissé que de bons souvenirs à Barcelone tout comme à Marseille, Lorient, Lens et Séville…

A l’annonce de votre départ du Barça, quelle a été la réaction de vos partenaires ?

Vous savez, l’émotion était grande. Je parle au téléphone tout le temps à Abidal. Il m’a dit qu’à 32 ans, ce n’est pas facile d’avoir ce genre de contrat. Il m’a félicité pour mon choix. En ce qui concerne les autres, plusieurs d’entre eux m’ont envoyé des messages sur Facebook et Twitter.

A Dalian Aerbin, ce sera un saut dans l’inconnu ?

C’est la volonté de Dieu. Je n’ai pas forcé d’aller en Chine tout comme quand j’étais à Marseille, Lens, Lorient et Séville. Je n’ai jamais forcé à quitter un club. Si Dieu a décidé que je parte en Chine, c’est peut-être là-bas que le bonheur m’attend.

Avez-vous des informations sur ce club chinois ?

Oui, je sais qu’Aerbin est un club de football et que la ville s’appelle Dalian. Il y a la mer. Mais avant tout je suis un aventurier.

En tant que capitaine des Aigles du Mali, quelle appréciation faites-vous de votre adversaire lors des éliminatoires de la Can 2013 ?

Je ne sais pas si le tirage est clément pour les Aigles du Mali ou pas. Le football réserve beaucoup de surprise. Le Mali peut se qualifier si nous faisons tout ce qu’il faut. En recevant le Botswana à Bamako, le Mali doit faire le plein avant le retour à Gaborone. On a envie de continuer sur la lancée de la dernière Can. J’ai confiance à cette équipe composée de jeunes. Et j’ai le pressentiment que les Aigles réaliseront quelque chose de grand. Peut-être avec ou sans moi.

Avez-vous discuté de ce tirage avec les autres Aigles ?

Non, on n’en a pas discuté. J’ai eu au téléphone Dri Ballon, Soumaïla, Samba Sow…. La conversation a tourné sur mon contrat. C’était pour me féliciter. Il n’y a pas de barrière entre nous. On se prend comme des frères.

Quel est votre avis sur l’instabilité de l’encadrement technique des Aigles du Mali à quelques semaines des éliminatoires de la Can 2013 ?

Je ne suis pas pour le changement de sélectionneur tout le temps. Parce qu’en football, la cohésion est très importante. Il faut donner du temps aux sélectionneurs y compris Amadou Pathé Diallo «Vieux». C’est dans la durée qu’on peut faire de bons résultats.

Mais en tant que capitaine, votre rôle est prépondérant…

Bien sûr ! Ce n’est pas moi qui choisis les sélectionneurs. Si la Fédération demande mon avis, je vais le donner dans le cas contraire, je ne vais pas forcer. Mon rôle, c’est de jouer.

Votre rôle est également de rassembler ?

C’est ce que j’ai dit. La plupart des joueurs sont mes jeunes frères. Je prends le cas de Samba. Quand il est venu à Lens, son père me l’a confié. C’est pour vous dire que l’équipe est soudée.

Avez-vous un appel à lancer à ceux qui auraient désisté ?

Personne n’a désisté après le départ de Giresse. L’absence de Cédric Kanté est justifiable. Il était en fin de contrat avec son club Panathinaïkos. Il était normal pour lui de s’occuper de sa carrière professionnelle. Je ne vois pas de problème en soi. Quant à Samba Diakité et Bakaye Traoré, l’un avait mal à l’œil et l’autre au foie. Personne n’a désisté après le départ de Giresse.

Une dernière question. Vous partez pour la Chine moins cotée que l’Espagne. Quel message avez-vous à l’endroit du public malien ?

J’aime mon pays, le Mali. Avec le Barça, le souci est de jouer un match pour être remplaçant durant 2 matches. Cela constitue un handicap au niveau du physique. En jouant en Chine, on peut combler le vide du physique. Je vais continuer de jouer pour mon pays chaque fois qu’on me convoquerait. Le Mali est tout pour moi.

Par Baba Cissouma

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