Suite de l’interview accordé par l’honorable Bajan Ag Hamatou, au Républicain
Récemment, les forces vives de la nation et la classe politique étaient à Ouaga. Votre point de vue sur Ouaga ?
Ouaga ou ailleurs, pourquoi pas ? Il faut aller à Ouaga, il faut aller ailleurs. Il faut aller partout. Partout où l’on doit. Quand ça ne va pas chez ton voisin, c’est toi qui dois pouvoir régler son problème. Je crois qu’aller à Ouaga ou ailleurs, c’est normal. L’essentiel c’est de trouver des solutions aux problèmes qui nous assaillent, tout le reste n’est que péripétie.
Donc, une force africaine, pour vous, ce sera normale ?
Mais bien sûr, s’il y a une force africaine, moi je trouve que c’est normal. En tout cas, moi personnellement, je souhaite que notre armée soit appuyée par une force africaine. Ou toute autre force placée sous le commandement de l’armée malienne.
Le Niger est un pays qui risque gros avec tout ce qui se passe dans le nord de notre pays !
Les Nigériens en sont conscients. Les Nigériens contrôlent avec la plus grande rigueur de leur territoire et connait beaucoup le terrain. Je crois que c’est ça qui fait la différence avec notre pays. L’armée nigérienne est sur le terrain à tout moment. elle en patrouille, partout, partout.
C’est la même chose en Mauritanie ?
Comme en Mauritanie aussi.
La Mauritanie soutenait le MNLA ?
Ça je l’ai appris, oui. Le chef du MNLA était en Mauritanie. Je ne sais pas s’ils les soutiennent oui ou non. Je ne suis jamais parti en Mauritanie.
Vous n’avez pas poussé la réflexion pour savoir pourquoi ?
J’apprends que les Mauritaniens chassent tout le monde. Est ce que c’est vrai, est ce que c’est faux, ça je ne le sais pas.
Tout le monde qui ?
Tous ceux qu’ils soupçonnent d’être, peut être, du côté d’Aqmi. Parce que la Mauritanie a des problèmes avec Aqmi.
Et le Président Blaise Compaoré a envoyé un hélicoptère récupérer à Gossi Ag Cherif , chef du Mnla !
Je l’ai lu dans les journaux. Mais je ne sais pas.
Pourquoi cela ?
Je ne l’ai pas appris avant de l’avoir lu dans les journaux.
Ça vous a choqué ?
Bon, je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Je l’ai appris comme ça.
Il va falloir que vous sachiez excellence ?
Je l’ai lu comme ça, est-ce que je crois à ça. Est-ce vrai ? Moi je ne pense pas que ce soit vrai.
Le président Macky Sall récemment élu dit que le Sénégal se considère comme un pays du front par rapport à la crise malienne et du nord?
Peut être qu’il l’a dit à cause de ses liens avec le Mali.
Est-ce que, il n’a pas dit ça parce que ça peut aller jusqu’au Sénégal ?
Quoi, les touaregs ?
Ce n’est pas les touaregs qui constituent la menace aujourd’hui, c’est Ansardine ?
Mais Ansardine, c’est qui ?. Peut être, il y a des islamistes au Sénégal. C’est possible.
Je veux dire que lui, il se sent partie prenante de cette situation !
Il se sent partie prenante, parce que son voisin le Mali a des problèmes. Si le Mali a des problèmes, certainement que les problèmes vont toucher le Sénégal, ne serait-ce qu’économiquement.
La Guinée lui a déjà envoyé ses troupes, pré-positionnées, au Sénégal?
Je l’ai appris comme ça aussi.
Vous n’avez pas appelé le Président Alpha Condé ?
Je ne connais pas Alpha Condé , je ne peux pas l’appeler.
Mais c’est l’occasion de le connaître ?
Non, non, non je ne peux pas l’appeler. Je n’ai aucun moyen pour l’appeler. Je ne l’appellerai pas aussi. Je ne sais pas ce que je vais lui dire.
Est-ce que vous parlez avec votre collège à l’hémicycle , Ibrahim Boubacar Keïta, pour échanger ?
On a beaucoup échangé à Niamey.
Et alors ?
On a dit tout ce qu’on pense de tout ça. Et puis c’est tout.
Il est partie prenante de la crise politique aujourd’hui, je veux dire, est ce que c’est un acteur important ?
Ah oui, Ibrahim Boubacar Keïta est connu de tout le monde. C’est l’un des grands leaders du Mali. C’est un homme qui occupe une grande place dans le pays.
On s’interroge sur son positionnement politique par rapport au coup d’Etat ?
Bon, chacun a son positionnement. C’est comme ça qu’il perçoit les choses.
C’est-à-dire comment ?
Moi je sais qu’Ibrahim Boubacar Keïta est un homme très intelligent. S’il a une position, il sait pourquoi. Je ne peux pas aller au-delà.
Vous avez des nouvelles de votre ami ATT ?
Non.
C’est quand même votre ami, vous confirmez ?
C’est l’ami de tous les Maliens. Mais, il n’est pas un ami particulier à moi. C’est un ami à tous les Maliens. C’est tout.
Il vous a aidé quand il s’agissait de défendre Ménaka ? Vous confirmez ?
Il est président de la République, il a envoyé l’armée, il a envoyé les avions.
Il a financé aussi vos groupes d’auto-défense , vous confirmez ?
Je ne connais pas de groupes d’auto défense à Ménaka. Non. Je sais que, quand l’armée était là, on a mis des hommes à côté de l’armée. Et puis c’est tout. Si non, on n’a pas de groupes d’auto défense à Ménaka.
Honorable souhaiteriez-vous aborder un sujet à laquelle je n’ai pas pensé ?
Moi je souhaite dire à tous ceux qui considèrent qu’ils sont en train de servir les populations touaregs au nord du Mali, je veux parlez des chefs de ces différents mouvements. Qu’il soit MNLA, Ansardine ou MUJAO, ceci ou cela, qu’ils ne le font, pas avec le consentement de la population. Et que, tout ce qu’ils ont fait au nord du Mali est de nature à détruire les populations du nord du Mali. Particulièrement les populations touaregs, mais aussi les sédentaires à la fois. Et que je pense que s’ils sont musulmans, ils doivent savoir qu’ils vont répondre devant Dieu et devant l’histoire sur les actes que chacun d’entre eux a posé, qui est de nature à déranger l’intérêt et la vie de ces paisibles populations. Tous ceux qui ont perdu leurs vies ou leurs biens, ils en sont responsables. Moi je leur demande d’arrêter, de grâce, d’arrêter de piller les tombes. C’est tout ce que je veux dire, et dire aux autorités nationales…
C’est derniers jours, des journalistes ont été inquiétés, enlevés, tabassés. Est ce que vous avez un commentaire ?
Je pense que si un journaliste est tabassé à cause de ce qu’il dit ou écrit, on a tort de lui faire subir ce qu’on a vu ces derniers jours. C’est inacceptable. La liberté comme par la liberté de la presse et dans le respect de leur déontologie je suis solidaire d’eux