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Mali/Senegal/crise: La crise malienne au centre du sommet de la Cédéao à Dakar
Publié le jeudi 3 mai 2012   |  RFI


Crise
© Reuters par DR
Crise malienne / Médiation : Blaise Compaoré en réunion avec des représentants de l`ancienne junte militaire.
Mercredi 2 mai 2012. Ouagadougou, Burkina Faso


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La situation au Mali sera abordée ce jeudi 3 mai à Dakar lors d'un sommet extraordinaire de la Cédéao, (initialement prévu pour se pencher sur la crise en Guinée-Bissau). Une délégation malienne, composée du président Dioncunda Traoré, du Premier ministre Cheik Modibo Diarra et du ministre des Affaires étrangères Sadio Lamine Sow, est présente dans la capitale sénégalaise. L’issue de ce sommet est très attendue, après le tollé provoqué au sein de l’ex-junte par les mesures adoptées lors du précédent sommet d’Abidjan.

Toute la question est de savoir si l’organisation ouest-africaine va confirmer ou non, les décisions prises il y a une semaine à Abidjan. Des mesures rejetées par l’ex-junte qui n’avait pas apprécié que la Cédéao, Comission économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, revienne sur les dispositions prévues dans l’accord cadre du 6 avril, signé par le représentant du capitaine Amadou Sanogo.

La Cédéao va-t-elle aujourd'hui lâcher du lest pour contenter les militaires? Elle devrait être en tout cas certainement très inspirée par la situation volatile qui règne à Bamako depuis plusieurs jours.

Hier soir, des tirs nourris étaient encore entendus, et des ratissages étaient signalés dans le quartier de Djikoroni para qui abritait il y a deux jours encore des bérets rouges. Toute la journée, la tension a été palpable.

Depuis l’offensive menée par les parachutistes lundi, et la contre-attaque des hommes du capitaine Sanogo, la capitale malienne tourne au ralenti, la situation n’est pas encore stabilisée. Le Premier ministre l’a d’ailleurs reconnu lui-même dans un discours. Les écoles ont du fermer hier dans la matinée tout comme l’administration.

La crise malienne évoquée à Ouagadougou

La situation au Mali a été aussi évoquée mercredi à Ouagadougou où le médiateur Blaise Compaoré a reçu une délégation de la junte (la rencontre d'abord prévue mardi avait été annulée en raison des affrontements à Bamako). Les participants ont évoqué les points de blocage. Le 28 avril dernier le capitaine Sanogo avait rejeté les décisions des chefs d’état de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, notamment sur la fixation de la période de transition à douze mois, et l’envoi de soldats au Mali. Les discussions d'hier ont été jugées utiles, mais en partant, la délégation de la junte s'est contentée d'indiquer qu'elle devait « revenir à la base ».

Cet exercice d’explication de texte a duré quatre-vingt-dix minutes. Autour de la table, le médiateur, ses collaborateurs et les membres de l’ex-junte qui a renversé le président Toumani Touré le 22 mars dernier. À la fin de la réunion, certains malentendus ont été dissipés selon Djibril Bassolet, le ministre burkinabè des Affaires étrangères :

« Les décisions des chefs d’Etat n’avaient pour seul but que de stabiliser les institutions militaires au Mali, de les rendre aptes à coopérer efficacement avec la communauté internationale. C’est normal que nous puissions donner ces explications à nos partenaires du CNRDE », Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat.

Pour l’ex-junte, il s’agissait de mieux comprendre les décisions prises par les chefs d’Etat de la Cédéao. Pour le commandant Abdoulaye Moukalout, le chef de la délégation de l’ex-junte, l’objectif a été atteint : « s’il y a des points d’incompréhension, c’est notre devoir le plus absolu de venir à côté de nos aînés, de leur exprimer nos sentiments vis-à-vis de cela. Ils nous ont déjà répondu de la manière la plus correcte. Donc de cette manière là, nous allons une fois de plus revenir à la base, échanger sur comment nous allons adopter une stratégie commune avec la Cédéao ».

Djibril Bassolet a également insisté sur le fait qu’il faut vite consolider les institutions maliennes pour éviter que le Mali revive l’incident survenu lundi dernier.

La crise vue du Nord

La situation tendue à Bamako ces derniers jours montrent à quel point la crise politique est grande. Ce climat de crise, qui bloque également toute évolution de la crise au Nord, est différemment perçu par les groupes armés qui contrôlent cet espace du Mali.

Les troubles à Bamako retardent, tout début de négociations officielles avec le MNLA, mouvement national de libération de l'Azawad, et Ansar Dine. Et puis, chaque jour, ces deux mouvements s'implantent un peu plus dans la zone. Pour Moussa Ag Achratman, l'un de fondateurs du MNLA, la crise actuelle dans la capitale est révélatrice de la fin d'un système politique :

« C’est la fin d'un cycle politique. Une politique essentiellement basée sur la corruption et le laxisme. Nous, ce qui nos intéresse, c’est de pouvoir discuter tranquillement autour d’une table et qu’on puisse engager bien évidemment des discussions avec eux. Donc nous sommes des observateurs très attentifs. Nous suivons de très près ce qui se passe à Bamako ».

Ansar Dine ne demande pas l'indépendance de l'Azawad mais l'application de la charia dans tout le Mali. Et pour le porte-parole du mouvement à Tombouctou, Sanda Ould Boumama, cette crise au Sud complique surtout la vie des populations du Nord :

« Notre inquiétude c’est cela. Maintenant, ce n’est même pas qui dirige le Mali (...)».

Isolées au Nord, en brousse comme en ville, des milliers de personnes vivent dans des conditions difficiles depuis des mois. Le Mali est toujours coupé en deux et faute d'accalmie au Sud, le ravitaillement du Nord reste aujourd'hui très compliqué.

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