Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



Dernières dépêches



Comment

Politique

Enlèvement et séquestration des hommes de medias : Pourquoi s’en prendre aux journalistes?
Publié le vendredi 20 juillet 2012   |  Aurore




Vos outils
height=28

PARTAGEZ


Videos
Dossier

Presse 2012
Durant ces derniers temps, où sévit la terreur des putschistes de Kati, les actes de torture et d’intimidation contre les journalistes se sont multipliés dans notre pays, plus que pendant les dix dernières années. Le tableau est affligeant: enlèvement, séquestration, torture et extorsion crapuleuse de fonds appartenant aux journalistes. C’est le triste spectacle produit par la junte militaire, qui a choisi ses ennemis parmi les journalistes; des faits qui les rattraperont au détour de l’histoire dont le jugement est implacable pour ceux qui ne respectent pas le travail des journalistes.

Enlever, molester, torturer et détrousser les biens des journalistes: les putschistes de Kati n’ont rien trouvé de mieux, depuis qu’ils sont entrés par effraction dans l’histoire du pays, en cette triste soirée du 22 mars 2012, pour faire taire, à leur manière, les journalistes qui ne font d’ailleurs que leur travail. Depuis deux à trois mois, le nombre de journalistes interpellés, enlevés, torturés ou spoliés de leurs biens s’est multiplié dans le pays.

Le mode opératoire est le même: c’est un groupe de militaires armés jusqu’aux dents qui fait irruption devant le journaliste qui est ainsi capturé, jeté dans un véhicule et conduit en dehors de la ville. Il est séquestré, insulté et dépouillé de ses biens avant d’être abandonné à son triste sort. Le dernier exemple en date, c’est le cas de notre doyen, Saouti Haïdara, qui a été enlevé, brutalisé et violenté par des agents en uniforme lourdement armés. C’est un scénario digne d’une série hollywoodienne. Saouti se trouvait dans son bureau, loin de la clameur quotidienne, entrain de donner les derniers réglages à des articles phares de la rédaction, lorsqu’un groupe de militaires a fait irruption au journal, pour s’emparer de lui.

La tension est vive, car les journalistes et les voisins, alertés, tentent de s’opposer. Surexcités, les militaires tirent en l’air pour disperser la foule. Depuis longtemps, c’est leur moyen d’intimidation sur de paisibles citoyens qui sont ainsi traqués et torturés. C’est la deuxième fois que notre doyen fait les frais de son engagement professionnel. La première fois, il y a quelques semaines, il avait été interpellé, sans raison, à la police politique du régime.

Cette fois-ci, il a été enlevé manu militari par des hommes en uniforme qui l’amenèrent loin de la ville, quelque part sur la route de Ségou; à plus de 40 kilomètres de la ville, pour être torturé, agressé et brutalisé. Il s’en sort avec un dommage corporel terrible, avec une fracture de l’avant-bras et de graves blessures à la tête.

Pour faire taire les journalistes; ces témoins de l’histoire, dont le rôle est de s’en tenir à la vérité des faits ( comme la question de savoir si oui ou non le coup d’Etat des mutins du 22 mars dernier a été désastreux pour le pays), la junte militaire a choisi la pire des méthodes; celle révolue des temps anciens et des impuissants, qui consiste à agresser les hommes de médias dans l’exercice de leur travail. Pour ce cas horrible, et pour d’autres qui l’ont précédé, comme l’enlèvement du journaliste Abderhamane Keita de Aurore, il y a quelques jours, il y a eu des condamnations à travers le monde. Car la conscience civilisée ne saurait s’accommoder de ces dérives contre les journalistes, à plus forte raison quand cela devient, comme c’est le cas au Mali, la règle chez une junte honnie, disqualifiée et hors jeu.

Mais, au-delà de la condamnation unanime de l’agression de journalistes, il y a celle de l’histoire qui rattrapera au tournant les bourreaux de la presse: tôt ou tard et tous les agresseurs de journalistes. Ceux qui ne reconnaissent pas le travail des journalistes, qui les accablent et les poursuivent sans répit de leur inimitié, l’apprendront à leurs dépens, de manière inéluctable et implacable.

Les putschistes de Kati ne feront pas exception. Déjà, en dehors de tout le mal qu’ils ont commis à leur pays, la communauté internationale retient à leur encontre qu’ils sont des bourreaux de la presse, car réfractaires au devoir de vérité que les journalistes ont face à leurs actes décriés et vilipendés par la communauté internationale qui ne retient plus du coup d’Etat, en ces temps modernes, que régression, recul et forfaiture.

C’est dire alors qu’à l’heure du compte, il n’y aura point de circonstances atténuantes…

F.M

LIENS PROMOTIONNELS