Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, était arrivé, samedi après-midi, à Alger dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié, à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Accompagné d’une importante délégation. La visite de deux jours, qui a pris fin dimanche en début de soirée, "s’inscrit dans le cadre de la tradition de dialogue et de concertation qui unit les deux pays", selon un communiqué de la présidence de la République, qui ajoutera qu’elle a été l’occasion d’"évaluer les relations entre l’Algérie et le Mali".
En outre, le président malien a rencontré le président algérien, dimanche dernier. Au cours de cette entrevue, sanctionnée par un communiqué commun, les deux chefs d’État ont eu à évaluer "les relations entre l’Algérie et le Mali, dégager les voies et moyens à même d’assurer leur élargissement et leur renforcement et aborder les questions régionales et internationales d’intérêt commun".
Par ailleurs, ils ont "jugé nécessaire de renforcer les relations de coopération algéro-maliennes, par la création d’un comité bilatéral sur le Nord-Mali, qui se réunirait une fois par mois, pour suivre la mise en œuvre des décisions en vue du règlement pacifique du problème du Nord du Mali". Aussi, les deux parties ont convenu de "l’élaboration et de la mise en œuvre d’arrangements de sécurité commune, prenant en considération le renforcement de la coopération militaire, sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et les trafics en tous genres". Ils ont réitéré, dans le même ordre d’idées, leur "ferme condamnation de la pratique de paiement des rançons qui participe au financement du terrorisme" et réaffirmé leur "volonté de contribuer à la libération des otages".
Pour ce qui a trait aux dénis des droits à l’autodétermination et à un État souverain des peuples sahraouis et Palestiniens, et la crise syrienne, les deux présidents ont réaffirmé, s’agissant de la question du Sahara Occidental, leur soutien aux efforts du Secrétaire Général de l’Onu, M. Ban Ki Moon et son Envoyé personnel, M. Christopher Ross, visant à trouver une solution politique mutuellement acceptable, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Évoquant la crise syrienne, ils ont exprimé leur préoccupation devant la grave détérioration de la situation, humanitaire et sécuritaire, ainsi que sur les risques de déstabilisation qu’elle fait peser sur l’ensemble de la région. Ils ont réitéré leur soutien aux efforts en cours, notamment ceux du représentant spécial, M. Lakhdar Brahimi, pour la tenue de la Conférence de Genève II, en vue de définir les contours d’une solution politique consensuelle entre toutes les parties syriennes. Ils ont également réaffirmé leur soutien au peuple palestinien pour la satisfaction de ses droits légitimes, y compris l’établissement d’un État indépendant et souverain avec pour capitale El-Qods, conformément à la légalité internationale.
D’autre part, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont animé une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle M. Ramtane Lamamra, côté algérien, a tenu à préciser que "ce que l’Algérie n’a jamais fait, c’est de douter un seul instant que l’avenir du Mali est dans son unité nationale, son intégrité territoriale et dans la réconciliation nationale et la démocratie". Interrogé sur la présence en Algérie de forces étrangères, M. Lamamra a fait savoir qu’il n’y avait pas de forces étrangères sur le territoire algérien.
Source : La Dépêche de kabylie 2 (Algérie) du 21 janvier 2014