A Daoubougou, près de l’ASACODA, ce sont cinq frères, chefs de familles qui ont été expulsés de leur concession malgré l’incohérence des numéros de la parcelle incriminée (N°L Y 6 et L A 6). Les familles voisines étaient surprises le vendredi dernier de les voir expulsés de leur maison par une quinzaine d’éléments de la garde nationale. Or, ils occupent cette maison depuis une vingtaine d’années. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus sur les lieux hier afin d’écouter les versions des faits.
Muni de gaz lacrymogènes des gourdins et armes aux mains, ces éléments n’ont pas donné le temps aux occupants de la maison de faire sortir leurs bagages. Ce sont eux-mêmes accompagnés d’un groupe de jeunes ‘’pousse-poussetiers’’ qui se sont donné la tâche de tout jeter dehors. C’était en l’absence des chefs de familles qui se trouvaient déjà au travail. Pire, sans présenter aucune grosse ou autre document quelconque, prouvant l’autorisation de faire sortir de force, les membres de la dite famille.
Tout est parti une affaire de litige foncier entre les membres de la famille Togola et un Abdou Cissé. Cela depuis trois ans.
Le 17 janvier dernier, sans avertissement, la famille Togola a subi une humiliation sans précédent. Une confusion totale pour cette famille qui, depuis les années quatre-vingt, occupe cette maison payée par leur père à Amadou Bassoum à travers un vieux répondant au nom d’Adama Doumbia, tous deux demeurant en vie. Ainsi, c’est Amadou Bassoum qui a remis le permis authentique de la parcelle à Adama Doumbia pour le nouvel acquéreur feu Bréhima Togola. Mais, le sieur Doumbia indique qu’il a perdu le papier. Le vendeur A. Bassoum fut obligé d’établir un duplicata pour le désormais propriétaire, aux dires de Siaka Togola, fils héritier, un commerçant au grand marché de Bamako. Or, celui-là qui a mis les occupants de ladite maison est le fils à l’ami du sieur Doumbia qui dit avoir perdu les papiers originaux de la maison. Au début de l’affaire il y a 3 ans, c’est l’avocat d’Amadou Bassoum en la personne de Maître Sall
qui défendait le dossier. Ce dernier étant décédé, les propriétaires n’ont plus été convoqués à la justice. C’est à leur grande surprise que la décision est tombée pour les expulser.
Ainsi donc, certains vieux du quartier ont démarché le chef de quartier et ont formé une délégation pour rencontrer celui qui a commis ce forfait ainsi que le nommé Adama Doumbia. Ce dernier est désormais entre les mailles de la justice. Il est convoqué aujourd’hui par la justice et risque de se faire condamner. Car, selon les constats, c’est lui qui est à la base des confusions. La maison reste fermée et gardée par une demi-douzaine de loubards. Les femmes de la famille sont allées au ministère de l’urbanisme et de la politique de la ville pour rencontrer Moussa Mara, mais n’ont pas pu le voir.
Signalons que la première fois qu’ils ont été convoqués au tribunal de la commune V, le juge a constaté que leur numéro (L y 6) était différent de celui du plaignant (L A6). Ce même juge aurait demandé que le plaignant choisisse le bon numéro pour que jugement puisse avoir lieu. Où est passée la loi ?
Acte émouvant
Ils étaient là, femmes enfants et chefs de famille au nombre d’une quarantaine entre les ustensiles de cuisines, meubles et autres objets étalés dans la rue en attendant de trouver un refuge. Les yeux grandement ouverts, les habitants de ladite localité située entre le centre de santé ASACODA et le marigot, ont dû assister impuissants, cette scène horrible. Puisqu’ils voyaient déjà cette famille plongée dans un danger.
La loi du plus fort est toujours la meilleure, dit-on. Et cette loi de la jungle vient d’être appliquée à ces quatre frères et les familles en pleine journée.
Avec l’aide de certains habitants et voisins du quartier, ils ont pu trouver des lieux pour se mettre à l’ abri en attendent, mais jusqu’ici, les bagages demeurent dans la rue. A suivre !
Mariétou Konaté