L’armée malienne a 53 ans, et cela se fête. Du moins, pour certains. Car, pour d’autres, l’heure est à la vigilance. Après le CENAS FASO HERE de Zoumana Sacko, c’est au tour du MP22 de se prononcer sur l’Accord de défense avec la France. Les responsables du MP22 ont organisé une assemblée le 20 janvier dernier pour dire non à cet accord.
Devant la Radio Kayira où, ils s’étaient donnés rendez-vous, la cérémonie a, d’abord, commencé par le discours de Modibo KEITA du 20 janvier 1961. Dans ce discours historique, le père de l’indépendance malienne ordonne à l’armée Française de quitter le Mali. Notamment, à Gao, à Kati et à Tessalit où, elle disposait de bases militaires.
Selon les organisateurs, l’intervention de la France le 11 janvier 2013, pour soi-disant libérer le Mali, n’est pas dénué d’intérêt. Tout ceci masquait un plan diabolique qui visait à faire de Tessalit une nouvelle base militaire française.
Pour preuve, les membres du MP22 ont brandi une série de quatre documents. Le premier est intitulé « La crise malienne et le rôle de l’impérialisme français ». Dans ce document de 16 pages, lu par Pérignama SYLLA, le MP22 pointe du doigt ce qu’il appelle la responsabilité de la France et la CEDEAO dans la crise malienne. « Autant le coup d’Etat fut accueilli dans le soulagement général par le peuple malien, autant il fut accueilli avec hostilité et incompréhension à l’étranger savamment manipulé par les forces les plus rétrogrades de notre pays, celles qui nous avaient précipités dans ce gouffre de misère et de déshonneur. En cela, elles trouvèrent un allié de taille : la France impérialiste et ses relais ouest-africains de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). En effet, depuis 2009, la France cherchait à intervenir militairement au Mali pour soi-disant combattre AQMI».
Le second document est une interview de Hama Ag Mahmoud, ex-chargé des Affaires Extérieures du MNLA, affirmant que la France avait donné son feu-vert pour la création de l’Etat de l’Azawad.
Dans le troisième document, intitulé « L’armée française hors de tout contrôle », le MP22 reprend les clauses sur l’opération SERVAL signé le 8 mars 2013 et qui accorde l’immunité aux militaires français de tout dommage dans le cadre de SERVAL.
Quant au quatrième document, un communiqué de presse d’une association dénommée SURVIE, il a pour titre : «L’accord de coopération de défense entre la France et le Mali ou le retour au temps béni des colonies ». Ce titre, à lui seul, évoque le contenu du document.
Selon Oumar MARIKO, la cérémonie qui a lieu à Radio Kayira est la seule et vraie fête de l’armée malienne. Tout le reste est une parade en l’honneur de la France.
Mamadou TOGOLA