NEW YORK - Le Conseil de sécurité de l’ONU a invité le gouvernement malien à accélérer la réconciliation politique avec les groupes touareg et arabes du nord du pays, dans une déclaration adoptée jeudi.
Exprimant son "inquiétude à propos de la sécurité fragile dans le nord du Mali", le Conseil a aussi demandé que les effectifs de la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) soient rapidement complétés.
Le Conseil "réitère son appel en faveur d’un processus de négociations crédible et sans exclusion ouvert à toutes les communautés du nord du Mali, avec pour objectif d’assurer une solution politique durable à la crise", indique cette déclaration unanime mais non contraignante.
Le gouvernement malien a signé en juin 2013 avec les groupes armés du nord les accords de Ouagadougou, qui ont permis l’organisation de l’élection présidentielle sur tout le territoire, mais ils tardent à être appliqués. A cet égard le Conseil demande que les dispositions de l’accord "soient rapidement et totalement appliquées", dont le cantonnement des groupes armés et le "lancement urgent de négociations de paix crédibles".
Le Conseil souligne que "de récents incidents ont montré que les terroristes et autres groupes armés se sont réorganisés et ont regagné une certaine capacité à opérer" dans la nord du Mali. Il "souligne l’importance de réaliser sans délai supplémentaire le déploiement opérationnel complet de la Minusma afin de stabiliser les centres urbains et de protéger les civils, en particulier dans le nord".
La Minusma a pris le relais de la Misma, force panafricaine qui avait été déployée à la suite d’une intervention militaire française (opération Serval) déclenchée en janvier 2013. Cette intervention franco-africaine, toujours en cours, a été décidée pour aider Bamako à reprendre le contrôle du nord du Mali, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes islamistes armés.
Ces jihadistes ont été affaiblis mais demeurent actifs, commettant à intervalles réguliers des attaques meurtrières. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé jeudi que les forces françaises présentes au Mali avaient mené dans la nuit de mercredi à jeudi deux opérations de "contre-terrorisme" dans le nord du pays.
Selon un rapport de l’ONU, les effectifs militaires de la Minusma s’élevaient fin 2013 à 5.539 soldats, sur les 11.200 autorisés par le Conseil de sécurité.
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