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L’Essor N° 175103 du 24/1/2014

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Forum national sur la corruption et la délinquance financière : Un plan national d’actions à réajuster
Publié le vendredi 24 janvier 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par mouhamar
Forum National sur la corruption et la délinquance financière au Mali
Bamako, du 23 au 24 janvier 2014 au CICB. C` est ouvert ce jeudi, le Forum National sur la corruption et la délinquance financière au Mali, sous le haut présidence de Oumar Tatam LY, Premier ministre, Chef du Gouvernement.


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La modestie des résultats obtenus par le Comité de suivi et d’évaluation incite à rechercher une plus grande efficacité dans la lutte contre le fléau.

La lutte contre la corruption et la délinquance financière constitue l’une des grandes priorités de nos nouvelles autorités. Elles l’ont confirmé par une voix autorisée à la cérémonie d’ouverture d’un forum national sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière, dont les travaux ont débuté hier au CICB sous la présidence du Premier ministre, Oumar Tatam Ly. L’événement a enregistré la présence des présidents des institutions de la République, de membres du gouvernement, du gouverneur du District de Bamako et des gouverneurs de régions, du Maire du District, des représentants des PTF, des organisations de la société civile et du secteur privé.

A cette occasion, la présidente du Comité de suivi et d’évaluation des recommandations du Plan national d’actions de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière de 2008, Mme Sy Aminata Konaté, a fait le point de la situation des résultats de la mission qui a été confiée à la structure qu’elle pilote. Elle a ainsi rappelé que le Comité de suivi et d’évaluation a été créé en 2010, suite à l’organisation des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière. Ses membres ont été nommés en janvier 2011 et dès mars 2011, le comité est devenu opérationnel. Il s’est doté d’un bureau, d’un règlement intérieur, d’un programme annuel d’activités et d’un projet de budget triennal. Il a ensuite commencé son travail par une série de rencontres avec les cabinets ministériels pour recueillir les rapports sectoriels de ceux-ci sur la mise en œuvre du Plan d’actions.

La présidente a dressé un constat négatif des contacts établis. « Quelle ne fut notre surprise de constater que l’écrasante majorité des départements ministériels ne disposaient même pas des textes du Plan et en ignoraient le contenu. C’est ainsi que nous avons demandé au Premier ministre de l’époque de nous aider en instruisant à chaque ministère de désigner un point focal pour coordonner nos activités. Après deux ateliers de formation et de mise à niveau, ces points focaux ont commencé à nous faire parvenir leurs rapports sectoriels. Mais certains ne l’ont pas encore fait », a déploré Mme Sy.

Au terme d’une synthèse des différends rapports sectoriels, le comité a établi un taux de réalisation du plan d’actions à hauteur de 20%. « C’est dire que l’Administration malienne n’a pas bien accueilli ce plan d’actions. Chose paradoxale au vu des multiples déclarations des différents gouvernements sur le phénomène de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Aussi, nous membres du Comité de suivi et d’évaluation, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi ? Pourquoi l’administration n’a pu exécuter de 2009 à 2013 que 20% des activités que le plan national a programmées ? Et surtout que faire pour remédier à la situation ? », a-t-elle ajouté. Telle est la problématique que la structure entend soumettre au forum, car une telle situation ne saurait perdurer si nous voulons vivre dans un Mali stable, apaisé et prêt à prendre le train pour son développement économique social et culturel, a t-elle souligné.

D’ABORD LE CHANGEMENT INDIVIDUEL. Le chef du gouvernement attirera de prime abord l’attention sur le fait que le présent forum sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière n’est pas le premier du genre. En effet, il fait suite à d’autres rencontres sur le même thème qui se sont tenues dans notre pays. Oumar Tatam Ly a mis l’accent sur la persistance et l’aggravation du phénomène ainsi que la nécessité de le combattre.

Commentant les méfaits de la corruption, il dira que sous ses différentes formes de manifestation, la corruption est une des composantes majeures et un facteur aggravant de nos problèmes de développement économique et social, singulièrement lorsqu’elle s’étend, comme dans notre pays, à l’ensemble de la société (Etat, société civile, secteur privé). Elle nuit à l’efficacité économique et à l’affectation des ressources. Elle fausse l’affectation des ressources et les règles sur la base desquelles celles-ci sont affectées. Elle décourage les investissements notamment étrangers, accroit le coût des projets, prive les citoyens les plus pauvres des services sociaux, aggrave la pauvreté et les inégalités, contribue à la perte des valeurs et des repères sociaux et culturels. La corruption mine la confiance des citoyens dans les institutions et déstabilise l’Etat de droit, elle empêche un fonctionnement démocratique des institutions et constitue un facteur de menace à la stabilité sociale et économique du pays. « Si la corruption se maintient, nous ne parviendrons à rien », a prophétisé le chef du gouvernement.

Oumar Tatam Ly soulignera que collectivement les Maliens veulent changer et veulent une correction des comportements. Mais qu’individuellement c’est plus compliqué et que personne ne change. « Or, a-t-il insisté, il n’y aura de changement collectif que s’il y a des changements individuels. Le changement collectif ne sera que la somme, la juxtaposition des changements individuels ».

Selon lui, de nombreuses initiatives ont déjà été entreprises pour lutter contre la corruption dans notre pays. Les résultats de la mise en œuvre du plan d’action évoqués par la présidente du comité de suivi sont assez édifiants. De tels résultats traduisent l’incohérence dans le plan, sa non appropriation par les points focaux et un accompagnement insuffisant des autorités.
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