Le montage est allé très vite, les objectifs étant clairs, pour tous et les hommes mûrs et pratiques. Cela donne une alliance de 112 députés.
Le second tour de la présidentielle avait déjà tracé une frontière entre ceux qui ont soutenu le candidat de l’Urd et ceux qui avaient roulé pour ‘’IBK Mali 2012’’. Ecarté au moment des votes des bulletins au projet du Rpm. La logique voulait que le camp du gagnant gouverne avec lui et que celui du perdant aille à l’opposition. Comme dit le juriste chevronné Me Mountaga Tall, ce sont les faits (électifs) qui consacrent l’appartenance à la majorité présidentielle ou à l’opposition. On passera sur le comportement honteux, non patriotique et démocraticide de ceux qui ont accompagné Soumaila Cissé et l’ont abandonné par le goût de l’argent. Pour aller se faire enregistrer du côté de IBK. C’est ainsi que l’Adema avait couché la démocratie malienne par terre avant de l’égorger par la nuque. Retournons à nos moutons.
Une fois que la cour constitutionnelle avait proclamé les résultats définitifs des législatifs, IBK avait à se construire une majorité parlementaire, étant entendu que son parti n’avait pas eu la majorité absolu (ce phénomène est du reste répandu dans le monde de nos jours : difficile pour un parti d’avoir à lui seul la majorité absolue).
C’est sur le talent d’architecte du montage organisationnel et fonctionnel des structures de grande taille du genre Oumar Tatam Ly que IBK a compté pour mettre en place l’attelage devant l’accompagner. Tout est allé très vite. C’est à la fin de la semaine écoulée que 13 partis politiques ont été invités à se présenter. Un draft de contrat de législature leur a été remis, un document de plusieurs pages pour étude et amendements. Ils avaient le week end pour ce faire. Et ils étaient invités le mardi 14 à soumettre leurs réactions et se mettre d’accord sur un projet d’alliance. C’est ainsi que le vendredi 17- une date historique ? L’avenir nous le dira. Les partenaires se sont trouvés au Cicb pour parapher devant témoins l’acte de naissance de l’alliance pour le Mali, dont Oumar Ibrahim Touré, ancien ministre, est le président de l’acte de concertation.
Ce sont donc 112 députés (sur 147 élus) qui sont engagés dans cette alliance par leurs représentants légitimes. Ce chiffre est-il destiné à manger et à grossir ? Là, se pose le problème épineux du « est-ce qu’on va retourner à l’unanimisme et à la banalité du pouvoir ? » D’ores et déjà Soumaila Cissé a courageusement décidé de se « sacrifier » pour la République et la démocratie en allant diriger l’opposition. C’est un acte de patriote, démocrate et d’homme d’honneur qui doit susciter le respect et la reconnaissance de la nation. Beaucoup espère que IBK va vider l’Adema de son camp et l’oblige ainsi à aller rejoindre l’Urd dans l’opposition. En admettant les frelons dans son atelier de Tisserands, IBK sait-il qu’il cohabite avec la vipère ?
Amadou Tall