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Bureau de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali : Les perdants de 2006 veulent prendre leur revanche comptant sur l’appui du ministre Ahmadou Touré
Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Le Prétoire


Ahmadou
© Autre presse par DR
Ahmadou Touré, Ministre de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali


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Refusant d’appliquer la jurisprudence qui sied en de pareilles circonstances, le ministre Ahmadou Touré court le gros risque de se voir désavouer par la frange la plus importante du monde des opérateurs économiques maliens. De même que par la justice que le bureau sortant a décidé de saisir au cas où une décision unilatérale lui sera parachutée.
Lorsque dans un même pays, avec les mêmes lois et les mêmes principes, les citoyens d’une même corporation ne s’entendent pas sur le minimum en période de crise, c’est que les intérêts particuliers sont placés au-dessus de l’intérêt général. Si des gens condamnés à vivre ensemble ne réalisent pas que leur force réside dans l’union et la solidarité, ils ne peuvent qu’aller à leur perte, croyant faire perdre x ou y.

Pitié pour ces commerçants, hier capables de tout dans ce pays, mais aujourd’hui sans poids. Où sont-ils, que peuvent-ils faire pour ce pays en bien, si ce n’est de nous offrir d’abord une Chambre unifiée regroupant toutes ses compétences ? Que vaut Jeamille Bittar ou Malamine Tounkara sans Bakoré Sylla et Mandjou Simpara ? Que vaut Modibo Kéïta ou Babou Yara sans Amadou Djigué et Cheickna Hamala Bathily ? Ils n’ont jamais été les hommes valeureux qu’ils prétendent être et ne le seront que le jour où ils s’uniront.

Ils doivent tirer les enseignements de leur désunion et parvenir au consensus durant cette phase transitoire, car sans consensus, il n’y a pas véritablement de transition, et sans solidarité il n’y a pas de progrès dans la vie collective. Il suffit d’offrir dans le bureau des places aux perdants de 2006, et qu’ils l’acceptent ou se mettent à l’écart jusqu’à nouvel ordre. Il n’y a pas deux chemins pour les unir et réussir à relever les défis. Alors le ministre qui ne pourra pas unir mais contribuera à séparer davantage le monde des affaires doit se savoir l’ennemi de ce peuple.

En tout cas, en plus de l’augmentation du prix de certaines denrées de première nécessité, en ce saint mois de ramadan, une grève des commerçants détaillants et des transporteurs ne saurait être qu’insupportable pour les populations de Bamako. Or, la puissante Coordination nationale des commerçants détaillants du Mali, jusque-là, peu active dans les négociations pour un bureau consensuel à la CCIM, menées sous l’égide du ministre du commerce, se veut maintenant un acteur incontournable. En pesant de tout son poids afin que le bureau sortant de la CCIM puisse voir son mandat prorogé, avant la date limite du 28 juillet 2012, par le ministre de tutelle.

On sait que depuis le coup d’Etat du 22 mars, les adversaires malheureux de Jeamille Bittar, qui se retrouvent au sein du Groupement des commerçants du Mali, ont repris service afin de déloger celui qui a été élu, en 2006, pour diriger la CCIM. Un mandat qui n’a pu démarrer qu’en 2008 suite aux nombreux procès qui ont été intentés par les adversaires de Jeamille Bittar. Le mandat de cette équipe terminant le 28 juillet prochain, le ministre de tutelle, Ahmadou Touré, a voulu mettre un bureau provisoire composé des membres des deux tendances, à savoir le camp du Groupement des commerçants du Mali et les membres du bureau sortant.

Face à la réaction des deux groupes qui continuent à se regarder en chiens de faïence, le ministre est en train de faire marche arrière tout en nourrissant le vœu d’aller dans le sens de désigner un non élu président pour diriger la CCIM. Pourra-t-il s’arroger ce pouvoir qu’aucun texte ne lui donne ? Il est permis d’en douter. En tout cas, nous lui conseillons de savoir où mettre les pieds. Il a, en tout cas, d’autres chats à fouetter en cette période de crise. Il ne faudrait pas qu’il en rajoute. Les élections à la CCIM pouvant bien être organisées après le retour de la paix dans notre pays. En attendant, le ministre devait se mettre dans la seule logique de proroger le mandat de l’actuel bureau. Toute autre décision contraire équivaudrait à jeter de l’huile sur le feu.

A bon entendeur, salut!

Mamadou DABO

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