Drapeaux en bernes sur toute l’étendue du territoire malien, des prières collectives dans les lieux de culte…rien n’a été oublié pour rendre hommage aux soldats maliens massacrés le 24 janvier 2012 à Aguelhoc.
Sauf, bien sûr, l’impérieuse nécessité de faire toute la lumière sur le massacre de ces vaillants soldats tombés sur le champ de l’honneur. « On ne peut pas soigner une plaie sur du pus », dit l’adage. Le Mali post-crises a besoin de cohésion sociale et de réconciliation. Mais cette dernière va de pair avec la justice. Les responsabilités doivent être situées et les coupables de cette honteuse barbarie doivent être poursuivis devant la justice. L’instauration d’une justice impartiale et équitable est la seule démarche indispensable pour permettre aux parents des victimes de se reconstruire et favoriser des relations apaisées entre les maliens.
C’est la condition sine-qua-none pour une véritable réconciliation des cœurs et des esprits. On ne doit pas demander aux parents des victimes de pardonner, sans rien exiger des bourreaux. Deux ans depuis la perpétration de ces crimes abominables et d’une barbarie inouïe, ces dignes fils du « Maliba » méritent la reconnaissance éternelle du pays. Mais des « actions spectaculaires » ne doivent pas nous distraire et nous enlever la soif de la justice afin d’aller vers une vraie réconciliation.
Madiassa Kaba Diakité