Le Plan d’Actions de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière, qui couvrait la période 2009 – 2013, a connu des résultats mitigés dans son exécution, en raison notamment de quelques incohérences, de la non appropriation par les points focaux et d’un accompagnement insuffisant des autorités. C’est ce qui ressort du Forum sur la corruption et la délinquance financière tenu la semaine dernière.
Organisé par le Comité de Suivi et d’Evaluation du Plan National d’Actions de Mise en Œuvre des Recommandations, en collaboration avec la Primature, ce forum de deux jours a dressé un diagnostic sans complaisance de l’état d’exécution des recommandations issues de ces assises.
Et le bilan est très mitigé. De 2008 à nos jours, seulement 20% des recommandations de ces Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière ont été mises en œuvre. Ce qui fera dire au Premier ministre, Oumar Tatam Ly «nous n’avons pas de respect pour les institutions que nous avons mises en place».
Pour le chef du Gouvernement, la persistance de la corruption dans notre pays ne doit pas et ne peut pas nous conduire à considérer le phénomène comme une fatalité. «L’inaction serait suicidaire pour notre pays» d’après Oumar Tatam Ly, qui a ajouté, au cours de cette rencontre, que le Gouvernement s’était doté d’un Programme d’actions pour la période 2013 – 2018, visant à prendre en charge les priorités du Président de la République.
Ce programme, selon lui, a comme axe premier la mise en place d’institutions fortes et crédibles. Ce forum, qui se tient à un moment où le gouvernement a annoncé les couleurs de la lutte véritable contre la corruption et la délinquance financière, avec des arrestations au PMU – Mali, ambitionnait de relancer le processus de mise en œuvre des recommandations des Etats Généraux sur la corruption et la délinquance financière, tenus du 25 au 28 novembre 2008, et d’évaluer l’état de leur mise en œuvre.
Regroupant des représentants des institutions de la République, des points focaux des départements ministériels, des représentants des structures de contrôle et ceux des Collectivités décentralisées, entre autres, le présent forum a fait des recommandations pour remédier aux insuffisances constatées jusqu’ici dans la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux.
Ainsi, il s’agissait d’actualiser le Plan National d’Actions et son chronogramme de mise en œuvre pour la période de 2014 à 2018. Le forum se voulait aussi une tribune pour relancer le processus de mise en œuvre des recommandations des Etats Généraux sur la corruption et la délinquance financière et faire la relecture des textes portant création du Comité de Suivi et d’Evaluation de la mise en œuvre dudit Plan actualisé, pour un meilleur suivi-évaluation de la lutte contre la corruption et la délinquance financière dans notre pays.
Autres objectifs de la rencontre, actualiser le Plan National d’Actions, en vue de le rendre plus opérationnel et renforcer les capacités du Comité de Suivi et d’Evaluation, partager avec les différents acteurs une vision commune sur la transparence, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, l’enrichissement illicite et l’impunité et réorienter le Plan National d’Actions pour une meilleure appropriation par les différents acteurs.
Yaya Samaké