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Edito : Vers un scrutin sans le Nord?
Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Le 22 Septembre


Johnnie
© Autre presse par DR
Johnnie Carson, Secrétaire d’Etat américain adjoint chargé des Affaires africaines,


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«Le mieux ne doit pas être l’ennemi du bien». Cette phrase a été prononcée par le Secrétaire d’Etat américain adjoint chargé des Affaires africaines, Johnnie Carson, à la résidence de l’Ambassadeur de son pays à Bamako, au Quartier du Fleuve, en présence de nombreux responsables politiques, notamment du RPM, du CNID et de la CODEM.

Il a usé de cette formule alors qu’il échangeait avec ses hôtes sur l’organisation des élections. Il leur a clairement dit que la loi américaine obligeait le gouvernement des USA à suspendre son aide à tout pays dont les dirigeants ont été renversés par un coup d’Etat, à l’exception d’une assistance humanitaire, pour sauver des vies.

Johnnie Carson, à travers cette formule, a fait savoir à ses hôtes que les élections pourraient être organisées dans les zones non occupées, en attendant la libération du Nord – Mali, afin que la présidentielle et les législatives puissent être tenues d’ici 2013 et permettre, par la même occasion, le rétablissement de l’aide des USA au Mali. D’où son credo:«le mieux ne doit pas être l’ennemi du bien».

Johnnie Carson a rencontré également le Premier Vice-président de l’Assemblée nationale, assurant l’intérim du Président, Younoussi Touré et le ministre en charge des élections, le Colonel, Moussa Sinco Coulibaly, pour évoquer cette problématique des élections.

Il semble que les USA et les Britanniques plaident pour le scénario suivant: organiser les élections législatives d’abord dans les zones sous contrôle gouvernemental. Les circonscriptions du nord du Mali dans lesquelles il sera impossible de tenir le scrutin, seront représentées à l’Hémicycle par les élus qui y siègent actuellement (bien sûr, il s’agit de ceux qui n’ont pas rallié les différents mouvements sécessionnistes), en attendant que les conditions d’un scrutin transparent et apaisé soient créées.

Ensuite, la présidentielle sera organisée dans les mêmes conditions. Parce que, s’il faut attendre la libération du Nord du Mali, il n’y aura pas d’élections en 2013, ni même en 2015. En effet, pour libérer le Nord, rapatrier les réfugiés, redéployer l’Administration, reconstituer les données électorales, toutes détruites, il va falloir beaucoup de temps.

Mais, pour autant, le Mali doit-il organiser des élections sans le nord du pays? Les avis sont divergents. Pour certains, organiser des élections sans le Nord du Mali constituerait une victoire les mouvements rebelles, une partition de fait du territoire.

Pour d’autres, on peut bien tenir les scrutins sans le Nord du Mali, pour ne pas perdre le soutien des partenaires bilatéraux et multilatéraux, ce qui pourrait conduire à court terme à des retards des salaires et autres déconvenues.

Pour notre part, nous partageons l’expression de Johnnie Carson. «Le mieux ne doit pas être l’ennemi du bien», car à l’impossible nul n’est tenu. Ce qui est inacceptable, c’est la partition du territoire national. Si cela n’est pas remis en cause, il faut aller aux élections, doter un pays d’un vrai leadership, qui sera reconnu par toutes les instances nationales et internationales. C’est ce leadership qui va nous permettre de gagner la guerre du Nord.

Parce que les autorités de la transition (Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra et même le supposé dissous CNRDRE) ne peuvent pas libérer le Nord du Mali. Elles tergiversent trop et ne savent même pas où donner de la tête. Evitons donc le régionalisme, le communautarisme, le nationalisme exacerbé, ainsi que les jeux politiciens, pour être vraiment perspicaces. Evitons la politique de l’autruche. Acceptons la réalité telle qu’elle est, dans la mesure où nous n’avons pas les moyens de la changer. Soyons réalistes et faisons nôtre l’expression de Johnnie Carson: «le mieux ne doit pas être l’ennemi du bien».

Chahana Takiou

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