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Médiation ouest africaine dans la crise malienne : Voilà pourquoi Alassane Ouattara s’en prend au Mali
Publié le lundi 23 juillet 2012   |  Le Prétoire


S.E.
© Autre presse
S.E. Alassane Dramane OUATTARA, Président de la République de Côte d`Ivoire et Président en exercice de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des États l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)


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Il nous revient que les armements que le Mali devrait recevoir par les ports d’Abidjan; de Dakar et de Conakry sont bloqués à l’initiative d’Alassane Ouattara, au motif que le Mali ne devrait pas lancer seul les offensives militaires destinées à libérer le Nord du pays, alors même que les ressortissants du Nord et une partie non négligeable des forces politiques piaffent d’impatience pour la libération du Nord.

En réalité, la vraie raison de ce blocus est enfouie dans le subconscient d’Alassane Ouattara. Il s’agit pour lui d’éviter que l’armée malienne ne devienne une des plus puissantes de la sous région après sa victoire inéluctable sur les Ancar-dines et autres rebelles indépendantistes. Alassane redoute qu’après une victoire de l’armée malienne, elle ne confisque à nouveau la pseudo démocratie. Auréolée de sa victoire, l’armée deviendra aux yeux des Maliens, l’institution qui aura réunifié le pays. La junte sortira grandie de l’épreuve et ses succès militaires vont faire oublier les déboires de l’armée dans le Nord.

C’est la raison pour laquelle ADO milite pour une intervention de la Cédéao, qui serait venue avec ses troupes et leurs armements et les rapatrieraient après la campagne militaire au Nord Mali.

Il s’agit pour Ado de ramasser les fruits d’une victoire sur les islamistes et se donner à moindre frais, une stature de président artisan du retour à l’ordre constitutionnel et de la réunification du Mali. Que des lauriers pour lui et des épines pour la junte et le Pm, le président par intérim ayant été dépouillé par la Cédéao de tous les pouvoirs. C’est pourquoi des le 22 mars, Ado a chargé la junte de tous les pêchés d’Israël. Il n’est pas sûr qu’Ado fut d’accord avec Blaise sur les dispositions qui ont permis de faire baisser les tensions à Bamako. Il s’est servi de Blaise, puis a ensuite torpillé les accords obtenus par le médiateur au point de faire capoter la transition. Il n’est pas sûr qu’il porte Blaise dans son cœur, parce que à ce stade de responsabilité, seuls comptent les honneurs. Il n’a jamais oublié que Blaise est le seul chef d’Etat militaire dans la galaxie Cédéao.

Que nul ne se trompe, sa phobie des régimes militaires n’a d’égale que la crainte que lui inspire sa propre armée.

Le Guinéen Alpha Condé est dans la même logique qu’Ado. Lui aussi à une sainte horreur des régimes militaires dont il a souffert la persécution durant les 30 dernières années. Il est un allié objectif d’Ado. C’est un renversement d’Alliance auquel on assiste dans la sous région. Par le passé, l’axe Conakry Bamako Accra était cité en exemple avec Modibo Keita, Sékou Touré et Kwame Nkrumah comme protagonistes. C’étaient les pères fondateurs des indépendances. Cinquante ans après, arrive une nouvelle génération de dirigeants formés dans les écoles occidentales avec comme idéologie, l’argent et la démocratie de façade à tout prix. Ado et Condé, même classe d’âge, sont de cette génération. Ce sont des idéalistes qui ont pris le pouvoir en marchant sur les cadavres et mesurent le fossé entre la réalité de la gouvernance dans des pays pauvres très endettés et l’idée qu’ils se faisaient du pouvoir. Les deux ont des problèmes avec leurs oppositions qu’ils frappent d’ostracisme.

Le Mali d’Att était issu d’élections truquées que la Cour constitutionnelle avait qualifiées de frauduleuses à tous égards et à tous les échelons. Qu’importe, tout le monde s’en accommodait. Dès que des institutions issues d’élections frauduleuses s’installent au pouvoir, elles deviennent légitimes. Lorsqu’elles sont renversées, on crie à la dictature.

Regardez autour de vous. Combien de pouvoirs renouvellent leur bail avec le peuple dans la transparence des scrutins électoraux ? Très peu en Afrique. On triche pour se maintenir au pouvoir. Quelle différence y aurait-il entre un dirigeant issu d’élection frauduleuse et un autre qui arrive au pouvoir par la force des armes ? Aucune, le premier viole les consciences, le second viole la constitution. Le résultat est le même, c’est à dire prendre le pouvoir par des moyens non démocratiques.

Nouhoum DICKO

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