Grands producteurs de poissons et de viande, les maliens n’arrivent plus à consommer ces aliments de façon convenable à cause des prix prohibitifs. Dans le but de corriger cette incongruité, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, a initié du 19 au 21 juillet 2012, une rencontre d’échanges sur le prix de la viande et du poisson, avec les professionnels de la filière.
Selon les avis d’experts, depuis plus d’une décennie, le Mali assiste à une hausse cyclique du prix de la viande dans les marchés importants du pays. En certaines périodes de l’année, la viande malienne coûte moins cher chez nos voisins. Il y va de même du poisson. Devant une telle situation et à l’approche du mois de carême, le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, a décidé de rencontrer les acteurs intervenant dans les sous secteurs élevage et pêche, afin d’aboutir à une réduction des prix aux consommateurs.
<< Notre rencontre a pour objectif de convenir avec vous, les acteurs impliqués dans la production et la commercialisation de la viande et du poisson, des stratégies à mettre en œuvre pour lutter contre la flambée des prix de la viande et du poisson sur les marches intérieurs >>, a déclaré Moussa Leo Sidibé, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Le ministre a indiqué qu’avec plus de 9 millions de bovins, 12 millions d’ovins, 17 millions de caprins, 900 000 camelins et 36 millions de volaille, le cheptel malien est le plus important de l’espace UEMOA. << Malgré cet important effectif, l’élevage est loin d’extérioriser tout son potentiel et de combler toutes les attentes >>, a-t-il déclaré.
A titre d’exemple, le ministre a indiqué que le prix moyen du Kilogramme du capitaine est passe de 2 750 FCFA en 2011 à 3 500 FCFA sur les marchés de Bamako, soit une augmentation de 27%, d’une année à l’autre. Il a aussi ajouté que le kilogramme de la viande rouge avec os est passé de 1600 FCFA à 2000fcfa, soit une augmentation de 25%. << Ces augmentations des prix de la viande et du poisson, qui ne facilitent pas l’accès des populations à ces denrées, par conséquent une grave menace à la sécurité alimentaire, sont devenues une source de préoccupation pour le Gouvernement >>, a-t-il déclaré. Pour conforter ces déclarations, il a indiqué que le chiffre officiel de consommation de viande pour le Mali est de 17 kg par personne et par an contre la norme minimale de référence de la FAO qui est de 21 kg par personne par an.
Quand à la pêche, il dira que malgré une production moyenne de poisson estimée a 100 000 tonnes par an et faisant de notre pays le 3eme producteur de poisson d’eau douce en Afrique après l’Ouganda et le Tchad, la consommation de poisson frais au Mali est estimée a 7,6 kg par an et par personne. Cependant, il a estimé que les raisons de ces augmentations sont multiples. << Certaines d’entre-elles sont objectives, d’autres, par contre, le sont moins. Il y en a même qui frisent la subjectivité >>, a-t-il fait remarquer. Mais, sans occulter aucune raison, le ministre a tenu à indiquer que la rencontre a pour objectif de convenir avec les acteurs de stratégies à mettre en œuvre pour lutter contre la flambée des prix de la viande et du poisson sur les marches intérieurs. En plus d’échanger sur l’importance socio-économique des sous secteurs de l’élevage et de la pêche et de l’aquaculture, les participants à la rencontre devaient réfléchir sur la mise en place d’un dispositif de collecte des données statistiques et des prix sur les marchés et surtout l’élaboration d’un plan d’action consensuel pour la maitrise des prix de la viande et du poisson avec l’implication de tous les acteurs des sous secteurs concernés.