Le Dossier parait bloqué, immobile. Un mois après l’incarcération du président directeur général du Pari Mutuel Urbain collaborateurs pour « fraude et mauvaise gestion », il n’y a ni plainte, ni dossier dans cette affaire, qui continue de défrayer la chronique… judiciaire.
En effet, le rapport de synthèse, qui devrait prendre en compte les justificatifs versé au dossier et, du coup, permettre au Procureur de la République de lancer, ou non, les poursuites judiciaires, tarde à être rédigé par le Bureau du Vérificateur général.
Se sentant, visiblement, court–circuité, dans ce dossier, par son ministre de tutelle, le Procureur de la République aura, entre – temps, rendu se démission. Comme pour protester contre les irrégularités qui ont émaillé ce dossier. A en croire certaines indiscrétions, même le Bureau du Vérificateur général se dit surpris par la rapidité avec laquelle ce dossier a été enclenché.
« Dans ce dossier, le département de la justice a mis la charrue avant les bœufs », indiquent des spécialistes du droit. Avant d’ajouter : « c’est le Procureur de la République qui devrait lancer les poursuites. Mais avant cela, il devrait avoir le rapport de synthèse du Bureau du Vérificateur général, qui devrait reprendre les irrégularités reprochées au PDG du PMU – Mali et les justificatifs qu’il a versé au dossier. C’est à partir delà, que le Procureur de la République peut décider, ou non, de le poursuivre ». Ce qui est loin d’être le cas.
Soupçonnés de « fraude et de mauvaise gestions » par le bureau du Vérificateur général dans son rapport 2012, Mr Idrissa Haïdara PDG au PMU – Mali Moussa Dembélé financier et Sounkalo Doumbia son agent – comptable ont été interpellés, le 27 décembre 2013, au Pôle Economique et Financier où, ils ont été entendus, une semaine durant. A l’origine de cette interpellation, une simple lettre adressée au juge du Pôle Economique par le secrétaire général du ministère de la Justice sur instruction, dit –on, de Me Mohamed Ali Bathily, Garde des Sceaux. La suite, on la connaît. Une semaine après, le PDG du PMU – Mali et ses deux collaborateurs sont placés sous mandat de dépôt. Sans plainte, ni dossier. Car deux jours, seulement après, le Procureur de la République rend sa démission. Crée par la loi n° 94-021 du 6 mai 1994 autorisant le gouvernement à participer, pour le compte de l’Etat, à la création d’une société d’économie mixte, le Pari Mutuel Urbain du Mali (PMU – Mali) a pour objectif, l’organisation des paris sur les courses de chevaux hors des hippodromes et de certains jeux de hasard de 75%. Et le reste, par des investisseurs nationaux.
Selon le « mémo » de la séance contradictoire, entre le Bureau du Vérificateur général et le PDG du PMU- Mali, tous les montants – ou presque – reprochés à Mr Idrissa Haïdara sont justifiés. Sur les 34 milliards CFA, environ 4 milliards CFA (3,8 milliards CFA exactement) devraient être remboursés, selon le rapport du Vérificateur général, par le ministre de la Défense et les administrateurs du PMU – Mali. Car cette somme leur a été, irrégulièrement, versée. S’y ajoutent 19 milliards CFA attribués à Graphie – Industrie pour l’impression des tickets et des programmes des courses. Soit un total de près de 23 milliards CFA. Le reste, c’est-à-dire 11 milliards CFA, aurait servi – toujours le « mémo » de la séance contradictoire à l’achat d’hélicoptère, de v véhicules et d’armes pour l’armée. Ou à financer d’autre besoins de l’Etat. Comme en témoignent les correspondances de la présidence de la république. Ou du ministre de l’Economie et des Finances. Pour les analystes de la scène politique nationale, « l’incarcération précipitée » du PDG du PMU – Mali et ses deux collaborateurs a un seul but : Convaincue les bailleurs de fonds de la volonté farouche des nouvelles autorités maliennes de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Loin de nous, l’idée de vouloir jouer les ‘‘jacques Vergès’’ dans cette affaire. Notre objectif : le respect de la procédure. Afin de permettre à la justice de traiter les dossiers avec la sérénité requise. Et, aux prévenus, de se défendre. Conformément à la loi. C’est ainsi que la lutte contre la corruption et la délinquance financière portera fruits.
En attendant, l’affaire dite «PMU – Mali » reste un caillou dans le soulier de l’autorité judiciaire.