Le président Ibrahim Boubacar Keita vient de prendre successivement son bâton de pèlerin pour se rendre en Mauritanie, en Algérie et au Qatar, des pays avec qui, pratiquement nous n’avions pas les meilleurs relations du monde par rapport à la crise du Nord et à la gestion de la rébellion touarègue, parce qu’ils étaient des soutiens des groupes rebelles en général.
C’est un revirement diplomatique du président d’IBK qui a toujours dénoncé l’accord d’Alger dans la résolution de la rébellion malienne. Mieux tout a été dit sur les opérations de l’armée mauritanienne au nord du Mali dans la lutte contre le terrorisme. Aujourd’hui avec ses tournées en Mauritanie et en Algérie, IBK donne raison à ATT qui a toujours soutenu que la solution des problèmes du nord ne peut être que régionale voire internationale.
Le voyage d’Ibrahim Boubacar Keita en Mauritanie a permis de réchauffer les relations qui étaient au point mort entre les deux pays et de signer une entente cordiale entre eux. Au menu des entretiens entre les deux présidents Ibrahim Boubacar Keita et Mohamed Ould Abdel Aziz, les relations de bon voisinage, la coopération économique et sécuritaire de surveillance des frontières pour faire échec au terrorisme transfrontalier qui menace directement les deux pays. Ainsi les deux délégations sont parvenus à un accord pour échanger des informations, chasser de leurs territoire tout groupe armé ou terroriste. La coopération entre les forces armées sera renforcée.
En ce qui concerne l’Algérie qui a bénéficié du soutien inconditionnel du Mali du président Modibo Keita pendant sa guerre de libération contre la colonisation française, elle a bien accueilli le président Ibrahim Boubacar Keita et sa délégation. Le président IBK qui a le dos au mur a fortement souhaité une telle reprise des négociations avec les groupes armés et avait clairement donné sa caution, pour que les groupes armés du nord du Mali aillent en conclave en Algérie sous l’égide de ce pays.
La reprise d’un dialogue inclusif tant recherché était souhaitée par la communauté internationale qui a compris enfin qu’une résolution définitive de l’irrédentisme touarègue au Mali ne sera possible qu’en associant la puissance algérienne. Ce qui n’avait pas été compris par certains, pensant que les seules déclarations et menaces peuvent résoudre la crise du Nord. La visite du président Ibrahim Boubacar Keita en Algérie, s’inscrit dans la reprise du dialogue et de concertation. Il y a désormais une parfaite entente et la ferme volonté des deux chefs d’Etat IBK et Abdel Aziz Bouteflika de relever des défis partagés, en matière de sécurité régionale et de renforcement de la coopération, dans la tradition de relations fraternelles, d’amitié et de coopération maliano-algérienne depuis leurs accessions à l’indépendance nationale.
Le dernier pays visité par IBK du 22 au 24 janvier 2014 est le Qatar dont les avions faisaient des rotations sécrètes et suspectes au nord du pays, lors de son envahissement par des islamistes d’Ansardine. L’Emir Cheikh Tamim Bin Hamad AL THANI a assuré le Président Kéita de la solidarité du Qatar et de sa pleine disponibilité à accompagner le Mali dans ses efforts visant à consolider la sécurité et la stabilité, à préserver l’intégrité territoriale du pays et à réconcilier tous les maliens, grâce au dialogue inclusif.