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Le Mali après Serval : éviter la rechute
Publié le mercredi 29 janvier 2014  |  Jeune Afrique


© Autre presse par DR
Le général Jean-Jacques Borel, un dirigeant de Serval


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ean-Hervé Jezequel est analyste principal pour le Sahel de l’international Crisis Group (ICG).
L’opération Serval, déclenchée en janvier 2013, a eu un impact décisif au Mali. Alors que ce pays était au bord de l’implosion, l’intervention française lui a permis de retrouver son intégrité territoriale. L’État malien a également franchi une série d’étapes importantes avec le retour à l’ordre institutionnel et le renforcement d’un exécutif longtemps intérimaire.

L’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 a permis un cessez-le-feu puis l’élection à une très large majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en août 2013. Comparée à celle qui prévalait il y a un peu plus d’un an, la situation du Mali s’est donc améliorée. Mais le pays est toujours en proie à une crise profonde que l’intervention militaire française ne règlera pas sans que s’y ajoutent des décisions politiques fortes du chef de l’État et de son gouvernement avec l’appui des partenaires internationaux.

La question du Nord est, à l’évidence, la plus urgente à résoudre. Détonateur de la crise, elle reste la menace principale qui pèse sur son règlement. La reprise des attentats dans les villes du Nord depuis l’automne dernier, les tensions entre les différents segments de la population qui y vivent, la présence de groupes armés de nature communautaire et le retour difficile de l’État dans les régions septentrionales sont autant de défis à surmonter.

Le président IBK s’est impliqué avec volontarisme dans la relance du dialogue national, élément clef de la réconciliation entre le nord et le sud. Son gouvernement a organisé des États généraux de la décentralisation, des assises nationales du Nord à Bamako et des assises régionales à Gao. Cette démarche est apparue comme une tentative intéressante d’engager un dialogue qui n’enferme pas, comme jadis, le gouvernement dans un face-à-face exclusif avec les groupes armés. Des organisations de la société civile, en particulier du Nord, ont été associées aux débats à Bamako et Gao.

Cependant, ces initiatives apportent une réponse encore insuffisante à la question du Nord. Le Mali a déjà connu à plusieurs reprises de semblables conférences d’envergure nationales dont l’impact sur le terrain fut ensuite très faible par manque de suivi politique. Par ailleurs, la volonté d’avancer rapidement sur le dossier du Nord a conduit le gouvernement à piloter entièrement le processus depuis Bamako. Désireuses d’imposer leur agenda, les autorités maliennes n’ont pas cherché une véritable concertation avec les groupes porteurs de revendications différentes des leurs. En conséquence, les groupes armés présents au Nord ont majoritairement refusé de participer à ces rencontres, reprochant au gouvernement d’en maîtriser les modalités et de fermer la porte à un dialogue réel.

Surtout, ces rencontres ne doivent pas se substituer à de véritables pourparlers de paix incluant tous les représentants du Nord, y compris les groupes armés. Selon l’accord de Ouagadougou, de tels pourparlers inclusifs de paix devaient s’ouvrir 60 jours après la formation du gouvernement. Ce délai a expiré début novembre.

Le comité de suivi et d’évaluation de cet accord, prévu pour offrir un cadre de concertation dans lequel devaient se retrouver chaque mois les parties impliquées et les différents modérateurs internationaux, ne s’est plus réuni depuis octobre 2013. La relance de l’accord de Ouagadougou et le respect de ses principales dispositions doivent être l’une des priorités du gouvernement malien. Pour le moment, celui-ci s’est engagé sur une voie bien différente.

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