Pour le directeur du renseignement américain, James Clapper, des risques d’attentats pèsent sur le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie « en représailles à leur soutien à l'intervention militaire française au Mali ». Selon le Pentagone, la porosité des frontières et la circulation des armes accentuent la déstabilisation de la Libye.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les chefs des services des renseignements américains, auditionnés mercredi 29 janvier par la commission du Sénat américain chargé des questions de renseignements, ont fait le point sur les menaces terroristes qui pèsent sur les Etats-Unis.
L’Afrique subsaharienne est devenue un « incubateur » pour des terroristes qui mènent des attaques « de plus en plus meurtrières », décrit le directeur du renseignement américain (DNI), James Clapper, dans un document remis au Sénat américain. Les gouvernements de la région sahélienne, par leurs capacités réduites et la corruption, sont des cibles faciles, explique par ailleurs James Clapper.
L'impact de l'intervention française au Mali
Ce dernier a également mis l’accent sur les défis à relever par les gouvernements, qui ont soutenu l’intervention française au Mali. « Les gouvernements de la région du Sahel, particulièrement le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie, courent le risque d'attaques terroristes, essentiellement en représailles à leur soutien à l'intervention militaire française au Mali en janvier 2013 », a déclaré James Clapper devant les sénateurs américains.
Porosité des frontières
Comme les ministres américains et français de la Défense voilà quelques jours, les experts à Washington décrivent une vaste zone de non-droit qui va « de la Guinée-Bissau à la Somalie ». La situation dans l’Est libyen est particulièrement inquiétante, d’après le Pentagone, qui décrit des frontières poreuses. James Clapper estime que les « quantités massives d'armes en circulation déstabilisent davantage le pays, le Maghreb et la région sahélienne ».
La Libye, comme la Somalie, sont des « creusets terroristes », selon James Clapper, qui estime que des filières d’al-Qaïda - dont les capacités d’action ont été réduites, dans les régions qui constituaient jusque-là des sanctuaires – tentent de se reconstituer dans ces zones.... suite de l'article sur RFI