Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Matin N° 181 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Accord de défense : Et pourtant, la France a besoin d’un cadre pour agir
Publié le jeudi 30 janvier 2014  |  Le Matin




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Il s’agit d’un cadre légal et formel pour ‘’héberger’’ ses interventions. Pas seulement au Mali !

Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maïga
Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maïga
Le Mali n’est ni le centre du monde, de l’Afrique ou même du Sahara du nord du continent. Les islamistes n’agissent pas seulement au nord de l’Afrique et la France doit intervenir dans au moins quatre pays de la bande dite ‘’ Sahélo-Sahélienne. Les soldats sous casques bleus sont déjà sur place d’un certain nombre de ces Etats (Mali, Rca,…). L’idéal aurait été que le gouvernement français accepte de placer ses soldats sous le drapeau des Nations-Unies. Mais, Paris veut absolument que son contingent reste commandé depuis la place du colonel Fabien à Paris (Ministère de la Défense). La France tient à garder toute sa liberté de manœuvre et de décision. Certes, le Conseil de sécurité de l’Onu lui offre le cadre légal pour intervenir à travers une résolution bien explicite. Tel fut le cas en Lybie hier et au Mali aujourd’hui. Toute fois, si les Nations Unies offrent le cadre légal, si la France tient à ce que, ses soldats puissent intervenir sans dépendre du commandement Onusien et si le théâtre d’intervention se situe à l’intérieur des frontières d’un Etat indépendant et souverain, alors Paris a besoin d’un cadre spécifique négocié avec les autorités en question pour légitimer son action et avoir la liberté de mouvement de ses troupes. L’efficacité et la sureté de ses soldats est à ce prix.


Vouloir ou ne pas vouloir, telle est la question
Le Mali se trouve exactement dans un tel cas de figure avec Paris depuis janvier 2012. La France est déjà en opération sur le sol centrafricain et elle est dans le besoin des bases sûres pour abriter ses soldats, héberger leurs arsenaux et garantir leur liberté de mouvement d’une frontière à une autre. C’est une question de mobilité qui exige le feu vert de souveraineté pour être conforme avec la légalité et le respect de la souveraineté des peuples, mais aussi qui, à son tour (la mobilité) au nom de l’efficacité.


La question devient alors : le peuple malien veut-il de l’intervention de l’armée française pour résoudre la crise du Nord ou pas ? Car, nous avons la liberté de dire à la France que nous ne voulons pas de son aide. Le chef de l’Etat du Mali a fait sortir l’armée française du Mali en 1960. En 2014, cela est encore possible ? C’est une question de choix. Un choix certes assorti d’implications, mais un choix. Cela ne dépend que de nous. En janvier 2012, les Nations-Unies avaient ouvert, légalement, la porte pour porter secours au Mali. Avec tout cela, la France a demandé à Bamako de la solliciter pour pouvoir sévir contre les ‘’Djihadistes’’. Et c’est seulement munie d’une lettre de demande, à elle adressée par Dioncounda Traoré président par intérim, que Paris a libéré ses engins de combat et ses hommes pour sauter sur l’armada raciste et colonisatrice.


En son temps, nous avions sorti le drapeau tricolore pour saluer « Tonton François » avec allégresse. Depuis à Bamako, nous respirons à pleins poumons. Une fois encore : voulons-nous (nous Maliens mais aussi les autres) de l’accompagnement des troupes françaises sur nos sols ? Si oui, réal politic oblige, nous devons accepter d’accorder aux autorités françaises de quoi couvrir leur arrière- légalement partout-. Paris peut avoir peur d’être taxé d’impérialiste ou quelque chose comme cela. Chacun de nous sait ce qu’il dit de la France, du reste, et la France ne le sait que trop bien.


Jean Yves le Driant a été maladroit de déclarer au nouvel an qu’il allait revenir signer « un accord de défense ». Certes, il n’a rien inventé et il est sûr qu’il avait conclu quelque chose avec Bamako, mais il devait laisser le président élu dévoiler le pot aux roses aux Maliens. Le rendez-vous du 20 janvier fut un flop monumental pour les nouvelles autorités qui ont cafouillé et parlé de deux voix. Mais il faut se garder de jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous devons signer quelque chose avec la France pour continuer ensemble. Quoi au juste ? IBK de le savoir et de passer par là ou il faut.

Amadou Tall

 Commentaires