« Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n’échapperais pas à la calomnie. » William Shakespeare
L’Assemblée nationale du Mali, celle que le peuple s’est souverainement donnée, s’est réunie Mardi dernier en se session inaugurale au Palais de Bagadaji pour choisir souverainement celui qui va présider la seconde institution du pays pendant 5 ans.
Forte de 124 députés dont 70 pour le seul Rassemblement pour le Mali (RPM), la majorité parlementaire a choisi d’élire M. Isac Sidibé, issu des rangs du parti majoritaire, à la tête de l’Assemblée nationale.
Logique du fait majoritaire ? La lapalissade serait bien trop généreuse pour les adversaires du président IBK qui en toute inélégance susurrent la consécration du népotisme et trompettent la gestion familiale des affaires de l’Etat. Et trouve une presse bien complaisante pour étaler sur ses manchettes : « IBK choisit le beau-père de Karim » ; « le beau-père de Karim à la tête de l’Assemblée nationale », etc. Karim soit dit en passant est le fils ainé du président.
Très commode, en effet, de réduire un homme qui a un parcours politique éloquent qu’à « beau-père de Karim » ! Comme s’il n’avait pas de passé politique, de parcours politique avant que sa fille n’épouse Karim !
La tirade n’est pas seulement au-dessous de la ceinture, elle émerge d’une partialité insulaire qui donne de la nausée. Le RPM devrait-il s’en offusquer ?
L’impartialité et l’objectivité, en politique, sont une gageure ; autrement la politique serait une chasteté. Mais la politique n’est pas que partialité, qu’improbité, médisance et calomnie.
Les tenants de l’argutie ne vouent pas un culte au veau d’or, mais c’est tout comme. Car, leur foi en les vertus de la démocratie et en la règle de la majorité n’a jamais tenu entre le déjeuner et le diner. Autrement ils devraient aussi reconnaître que Isac Sidibé a eu une autre vie avant celle de « beau-père de Karim », a été député au sein de cette même Assemblée qui l’a élu aujourd’hui président avant que Karim n’épouse sa fille, a été des dignes et loyaux députés qui ont dit non à l’absolutisme présidentiel et claqué la porte de l’Adéma pour créer le groupe parlementaire « Alternative 2002 » avant que Karim n’épouse sa fille, a été donc membre fondateur du RPM, et est membre du Bureau politique National du parti qui a gagné les élections législatives avant que Karim n’épouse sa fille.
Mais « contre la médisance il n’est point de rempart » dira Molière et « serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n’échapperais pas à la calomnie. » renchérira William Shakespeare. Alors, responsables du Rassemblement pour le Mali (RPM), dites à ceux qui vous distraient à la suite de Francis Bacon : « Va ! calomnie hardiment, il en reste toujours quelque chose … » et faites, suivant les conseils du poète, énergiquement votre longue et lourde tâche dans la voie où le peuple vous a appelé… à son chevet.
« Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. »
Allah ka tignè demè ! N’est-ce pas ce à quoi vous a tous convié le porte-étendard du peuple souverain ? Un homme d’Etat qui a toujours prôné le « Mali d’abord » et bien avant son plébiscite s’est institué arbitre impartial entre ses ambitions et l’intérêt du Mali !
Ils savent que le président IBK n’a jamais rien cherché frauduleusement pour lui, encore moins pour sa famille a fortiori pour la belle famille de son fils.
Mais qu’est-ce que vous voulez, c’est ça la politique malienne faites de jacasseries, de commérages, de médisances, de calomnies… La calomnie ? Une fausse monnaie dont bien des gens qui ne voudraient pas l’avoir émise la font circuler sans scrupule… sur le président, sa famille et la belle famille de son fils.
Hier, c’était le fils du président, comme si c’était la première qu’un enfant de chef d’Etat devenait député sur la planète. Aujourd’hui, c’est le « beau-père » du fils du président… demain se serait peut-être la belle sœur du cousin du président !
Le Mali est une famille, et chacun y est. Ne percevoir les responsabilités institutionnelles et administratives que suivant le prisme déformant des relatives familiales ou personnelles pourrait nous conduire loin. Qu’à dieu ne plaise !
Quoique feront le président IBK et la famille, au propre comme au figuré, ils entendront les cris troublés des déchus politiques et des adversités mélancoliques percer la sérénité et confiance du peuple. A eux de s’assumer, d’assumer leur destin de force majoritaire, largement plébiscité par leur peuple en vue de conduire sans faiblesse et sans état d’âme les changements auxquelles s’attendent les maliens : POUR L’HONNEUR DU MALI ET POUR LE BONHEUR DES MALIENS !
Bamako, le 25 janvier 2014
Balla F. Keïta
Rpm, Bamako-coura