Ce sont les autorités en charge des transports et de la sécurité qui l’ont annoncé au cours d’une rencontre tenue, hier, au département de l’Equipement et des transports.
Si cette mesure est appliquée à partir de cette période, cela signifiera que beaucoup de motocyclistes vont devoir laisser leur engin à la maison. Au motif que le prix du casque n’est pas abordable pour tous. Et la puissante association estudiantine, l’AEEM, est partie jusqu’à menacer de descendre dans les rues si, toutefois, le port du casque devenait obligatoire pour les élèves et étudiants. Dans le souci de préserver la paix sociale, le gouvernement d’ATT avait dû battre en retraite. Et cela à la grande satisfaction des autres usagers dont, c’est vrai, c’est le prix qui effraie le plus. En effet, celui-ci varie sur le marché national de 6000 à 80 000 FCFA. Un casque de moyenne qualité est vendu entre 15 000F à 40 000FCFA.
Le casque pour les motards est cédé, par exemple, à 80 000FCFA.
casqueC’est dire que chaque motocycliste doit se munir, d’ici deux semaines, d’un casque pour pouvoir circuler à Bamako. Cela étant valable pour tous. Y compris certainement les agents des forces de l’ordre chargés de l’application de la présente mesure.
Rappelons que les différents gouvernements d’ATT n’ont jamais pu mettre en application cette mesure et cela compte tenu de l’opposition qui a accueilli ladite mesure au sein de la société. Chacun avançant des raisons plus ou moins convaincantes.
Qu’est ce que le casque
Selon le grand dictionnaire, un casque de moto est un casque destiné à la pratique de la moto. Il a pour vocation de protéger la tête du conducteur en amortissant le choc avec le sol ou les obstacles naturels en cas de chute, mais aussi à protéger de l’abrasion provoquée par le glissement sur la chaussée.
Le casque de moto a aussi une fonction de protection des yeux contre le vent, les insectes, voire une fonction de pur confort en comprenant un dispositif de climatisation ou de chauffage et des haut-parleurs pour écouter de la musique ou un compagnon de route. C’est également un isolant phonique.
Le casque protège la tête par l’absorption d’une partie plus ou moins importante de l’énergie cinétique de l’impact. Plus la quantité d’énergie absorbée par la déformation ou par la destruction du casque est importante, mieux la tête sera protégée. L’absorption d’énergie est assurée par sa destruction (partielle ou complète, visible ou non). Par conséquent tout casque doit être changé après un accident, car sa capacité de protection sera diminuée.
La coque externe protège contre les risques de pénétration du casque par des objets pointus. En même temps, elle assure le glissement du casque sur les surfaces impactées d’une manière tangentielle. La coiffe interne composée de matériaux expansés (polystyrène, polypropylène ou autre) absorbe l’énergie de l’impact par écrasement. Le rembourrage interne en mousse légère et en tissu assure un contact confortable, une protection contre le froid, contre le bruit du moteur et des courants d’air.
Les matières plastiques (thermoplastiques) : les coques des casques sont obtenues par injection de polycarbonates dans un moule et sont ensuite vernies. De réels progrès ont été obtenus et permettent d’obtenir des casques plus résistants et moins lourds. Mais le poids reste supérieur à celui des casques en fibre. C’est dans cette catégorie que l’on trouve par contre les prix les plus compétitifs.
Les matières composites : celles-ci peuvent être du kevlar, de la fibre de verre, de la fibre de carbone ou encore du Dyneema alliées à des résines. Chacune des fibres possède des avantages et des inconvénients en termes de poids, résistance à l’allongement et à la compression, facilité d’utilisation industrielle et elles peuvent être utilisées conjointement.
Il n’existe pas de matériau idéal mais les composites ont bien souvent la faveur des motards.
La garniture intérieure est en polystyrène habillé de tissus non irritants, parfois traités anti-allergie ou antibactérien.
Étiquette d’homologation au règlement E 2205
Un casque moto doit être homologué aux normes. Les normes sont des exigences minimales établies de commun accord entre les différents fabricants et les représentants de la société civile et des gouvernements.
Afin d’être homologué, un casque doit avoir passé toute une série de tests mécaniques (absorption des chocs, rétention de la jugulaire, déchaussement, …).
En France, la norme française (norme NF S 72.305) signalée sur une étiquette verte est maintenant totalement obsolète, bien qu’il soit toujours légalement autorisé, mais fortement déconseillé, d’utiliser des casques portant encore cette norme abandonnée maintenant depuis près de 15 ans, au profit du règlement » E22 « . Ce dernier n’est pas, contrairement à une idée reçue, un règlement de l’Union européenne, mais un règlement de l’ONU de Genève, massivement adopté par tous les pays européens, mais aussi de nombreux pays d’autres continents.
Ils sont identifiés par une étiquette blanche portant :
un cercle contenant la lettre E suivie du code pays ayant accordé l’homologation ( 1 = Allemagne, 2 = France, 3 = Italie, 4 = Pays-Bas, …)
un numéro d’homologation dont le début rappelle la norme en vigueur (04 pour 22-04 ou 05 pour 22-05)
depuis l’apparition de l’amendement 05 de la norme 22, l’adjonction d’une lettre permet de connaître le résultat d’un test de protection de la mâchoire auquel le casque a été soumis :
J pas de protection maxillaire (casques de type jet ou demi jet) ;
NP indique que le casque ne répond pas aux tests de protection de la mâchoire (casques modulables) ;
P garantit une protection maxillaire intégrale (casques intégraux)
J/P indique la double homologation jet et intégral
un numéro de série de production.
Aux États-Unis, il s’agit de la norme DOT FMVSS 218 (pour Department of Transportation Federal Motor Vehicle Safety Standard 218), seule norme officielle, à laquelle peuvent se rajouter soit la norme Snell M2005 ou M2010 (plus récente) 2, qui surpassent les exigences de la norme du Department of Transportation (DOT). Le Canada accepte également la norme CAN3-D230 de l’Association canadienne de normalisation. Le Japon la norme JIS T 8133, l’Australie la norme SAIG.
Toutefois, la plupart de ces pays, en particulier les États-Unis et le Canada, s’orientent maintenant vers le règlement E22, qui est aujourd’hui le plus récent et le plus abouti [réf. nécessaire].
Le casque doit être attaché en toute circonstance grâce à sa jugulaire.
Obligation de port du casque [modifier | modifier le code].
En Europe et dans certains États américains, le port du casque est obligatoire pour le pilote et le passager.
Dans certains pays européens, par exemple en Holland
e, l’utilisation d’un casque reste optionnelle pour les scooters et les cyclomoteurs de moins de 50 cm³. Le port du casque n’est pas obligatoire dans certains États des États-Unis, c’est le cas de la Floride par exemple.
En France, l’absence de port du casque est passible d’une contravention de 135 euros avec retrait de trois points sur le permis de conduire et une immobilisation possible du véhicule.
C’est un arrêté du 28 juin 1973 qui a rendu obligatoire, à partir du 1er juillet, le port du casque pour tous les usagers de motocyclettes (+ de 125 cm³) et de vélomoteurs (- de 50 cm³) en et hors agglomération, et les conducteurs de cyclomoteurs (- de 50 cm³) hors agglomération. Désormais l’article R431-1 du code de la route rend obligatoire le port du casque pour les passagers et les conducteurs de deux roues motorisées, en circulation. En cas d’accident et fonction des conditions précisées par la loi, l’absence de casque peut motiver une réduction de l’indemnisation des dommages corporels couverts par l’assureur.
Selon la législation française, un dispositif réfléchissant est obligatoire sur les quatre faces du casque3. Si le casque en est dépourvu, il serait considéré comme non homologué et passible d’une contravention de la quatrième classe, mais également un retrait de trois à quatre points.
Qu’en est-il au Mali ? Les casques passeront- ils le test d’homologation ?
Au cours de la réunion d’hier sur le port du casque, au ministère de l’équipement et des Transports, il s’agissait surtout de savoir si les commerçants ont en leur disposition le nombre de casques nécessaires afin de satisfaire la demande qui va être forte au cas où la mesure venait à être appliquée dans le délai annoncé. Il s’agira pour le département en charge du commerce de répondre d’abord à cette préoccupation des décideurs.
Dans le cadre de la campagne de sensibilisation qui sera amorcée, une délégation de la puissante AEEM est attendue aujourd’hui au ministère de l’équipement et des transports.
Inutile de dire que les débats seront houleux. En tout cas, pour le moment, les casques qui viennent de partout doivent obligatoirement subir le test d’homologation. Car, rien ne sert de mettre sur la tête un casque qui n’est pas plus résistant qu’une calebasse.
Mamadou Fofana