Suite aux troubles qui ont accompagné la mise en place du comité syndical du Parc national du Mali, notre rédaction a cru bon d’en savoir un peu plus. Ainsi donc, nous avons décidé d’enquêter sur les dessous de ce rififi. Il en ressort une situation alarmante au regard des conditions inhumaines dans lesquelles les employés travaillent.
Le Parc national qui était le lieu privilégié de détente et de loisirs des Maliens a vu son taux de fréquentation baisser de manière drastique. Cette baisse coïncide avec le départ, il faut reconnaitre, de la directrice générale en 2012 (une malienne de nationalité). Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Toujours est-il qu’en son temps, le parc était le lieu de rencontre des grands événements où se côtoyaient chefs d’Etat et autres personnalités. Sa gestion n’avait jamais été mise en cause et elle était appréciée de ses employés. L’investissement du groupe Aga Khan dans la rénovation du Parc national du Mali s’évaluerait à plus de 8 milliards de FCFA. Ce qui avait fait dire au directeur italien, M. Roberto Fabbro, qui succéda à la première directrice comme directeur par intérim : «Cet endroit mérite d’être géré par un européen et non un africain ou un arabe».
Ce monsieur, durant son court règne, concevait manifestement la gestion du parc avec celle d’une plantation de tabac de l’époque esclavagiste. Insultes, humiliations et injures à l’égard des employés maliens étaient devenues monnaie courante. M. Fabbro et son amie, la directrice française du parc zoologique, ont, durant cette période, fait régner la terreur et l’arbitraire au mépris de la législation du Mali. Il se trouve qu’aujourd’hui encore, les employés du Parc travaillent 50 heures par semaine et ne bénéficient que d’un jour de repos. Ils sont privés de tous leurs droits (repas, respect, considération, payement des heures supplémentaires…). A l’heure actuelle, les employés ont même du mal à percevoir leurs allocations familiales, fautes de reversements réguliers des cotisations patronales. Quant au Parc lui-même il est bon de noter qu’il constitue aujourd’hui un réel danger pour les visiteurs et les employés de terrain. En effet, les pulvérisations contre les reptiles et les insectes sont suspendus depuis fort longtemps, les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire ne sont plus respectées dans les restaurants. Des fuites de gaz sont légion dans les cuisines et les boites à pharmacie de premiers soins sont quasiment vides. Mais où sont donc les auditeurs internes du groupe Aga Khan? A défaut, que fait le Mali pour mettre fin à ce scandale ? Il est à relever que tout cela se passe dans le silence assourdissant du Président du Conseil d’Administration du Parc national.
Ce dernier est également le directeur du Musée national et voisin du Parc. En son temps, il avait pourtant manifesté la volonté de devenir le grand directeur de la société de gestion du Parc national. Et maintenant que rien ne va plus, il a quasiment disparu de la scène. En ce qui concerne le management du Parc, la gestion de M. Fabbro fut tellement catastrophique qu’il fallut s’en débarrasser au plus vite. L’actuel directeur de la restauration, un égyptien, assure depuis la fonction de directeur du Parc par intérim. Force est de constater que ce dernier semble plus se soucier de jouir des opportunités que lui offre notre pays plutôt que de relever le Parc de sa lente mais inéluctable agonie. Il se serait découvert entre autres une vocation de commerçant import-export entre le Mali et l’Egypte et toucherait par ailleurs au passage des retro commissions auprès de certains fournisseurs du Parc. Comme si tout cela ne suffisait pas, M. Roshdy vendait au détriment du Parc certains produits pour son propre compte, tels que l’eau minérale. La cerise sur le gâteau pour M Roshdy est qu’il est totalement pris en charge par le Parc jusqu’aux frais d’insecticide et d’abonnement télévision.
Ce n’est pas demain la veille qu’il renoncerait à son poste juteux de directeur par intérim du Parc. Car il semble que lui et son homologue française du Zoo supporteraient mal le fait d’avoir un supérieur hiérarchique malien comme le prévoit pourtant le Protocole d’accord.