BRUXELLES - L`Union européenne a annoncé lundi être prête à soutenir le déploiement d`une force de stabilisation africaine sous mandat de l`ONU, au Mali, et à sanctionner ceux qui menacent la transition démocratique dans le pays.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont chargé la Haute représentante de l`UE aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, de faire des "propositions concrètes" en vue de soutenir "le possible déploiement d`une force de stabilisation de la Cédéao au Mali bien préparée, sous mandat de l`ONU et en concertation avec un gouvernement d`union nationale et l`Union africaine".
"L`UE se tient prête à adopter des sanctions ciblées à l`encontre de ceux qui continueraient à menacer le processus de transition démocratique, la paix, la sécurité et la stabilité au Mali", dit aussi la déclaration commune adoptée par les ministres.
Ils s`inquiètent particulièrement de la situation au Nord-Mali, contrôlé par des groupes terroristes et extrémistes violents "agissant de concert avec les réseaux criminels internationaux, y compris de trafiquants de drogue".
Les Européens se disent aussi "préoccupés par la lenteur des progrès de la transition politique à Bamako". Selon eux, "des progrès rapides sont nécessaires pour assurer le retour effectif à l`ordre constitutionnel au Mali et la stabilité au nord du pays".
Les autorités de transition, en place depuis le retrait en avril de militaires auteurs d`un coup d`Etat le 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré, ont été impuissantes à empêcher l`emprise des groupes islamistes qui ont commencé à appliquer la charia dans le nord du pays.
Critiqué au Mali et à l`étranger pour n`avoir pas su asseoir son autorité, le Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra a récemment promis un "cadre consultatif comprenant toutes les forces vives", en vue d`un gouvernement d`union nationale.
L`UE a également demandé lundi à la Commission européenne de faire des propositions en vue de "reprendre graduellement la coopération au développement y compris le soutien au processus électoral", qui accompagnerait "d`une façon incitative la mise en oeuvre par un gouvernement d`union nationale d`une feuille de route consensuelle dès que les conditions seront réunies".