Le ridicule ne tue vraiment pas au Mali. Après avoir transformé son parti, le CIND-FYT, en un instrument de promotion sociale pour lui sa famille et alliés, Me Mountaga Tall, qui court derrière un poste ministériel auprès du ‘’Mandé mansa’’, peut-il s’offusquer devant le depart massif des cadres de sa formation ? Question de conscience.
tallNul doute que derrière le pamphlet signé par son neveu Amadou Baba Sy, publié dans la presse se cache bien Me Mountaga Tall, qui profite pour solder ses comptes à ses désormais ex-camarades du parti du soleil levant. Dans de telles manœuvres, Me Tall laisse tomber des plumes. S’il en a encore, après les défaites accumulées. Ce genre de spectacles de Me Tall, pour de nombreux observateurs, fait rappeler au lendemain des scrutins de 1997, qui ont été très dur pour lui. D’où ses accrochages répétitifs à l’Assemblée avec le gouvernement dirigé par un certain Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). L’après 2013 lui semble également réservé des moments pas facile à vivre. Comme dirait l’autre, un malheur ne vient jamais seul. Après la défaite à la présidentielle de juillet dernier, suivra pour lui un revers cuisant lors des législatives de novembre et décembre dernier. Depuis, il ne cesse de mélanger les pédales. Selon nos sources, il aurait mis sa famille « les Tallosis » à contribution pour obtenir du ‘’Mandé mansa’’ un fauteuil dans le futur attelage gouvernemental. Aura-t-il ? C’est là toute la question. Mais, on est en politique. Tout est possible.
Un seul chef avec un parti en lambeaux !
C’est dire que le navire est en train de prendre de l’eau, il reste peu pour qu’il sombre à jamais en plein océan. Modibo Kadioké et les siens constituaient le dernier carré des fidèles après le départ de Tiébilé Dramé, Hamidou Diabaté et Yoro Diakité en 1994 pour former le PARENA, Me Demba Traoré, Djibril Tall et son épouse en 2008, suivi de NDiaye Ba et ses compagnons pour former le PDES avec les amis d’ATT. Récemment, Dr Accory de Kidal a lui aussi claqué le porte avant le départ de Kadioké et ses proches. C’est dire que le CNID-FYT détient le trophée de la cassure au Mali. Il devance même les abeilles dans cette mésaventure. Tous les partants entonnent le même refrain : « Me Tall fait du parti sa chose… ».
Après tous ces départs, il est évident que l’héritier du grand guerrier toucouleur, El Oumar Tall, perd quelque peu le nord. Mais, la sagesse qui l’anime ne lui recommande jamais une autocritique.
Comment peut-on être abandonné par tous ses amis sans raison ? Devrait-il s’interroger. Certes, la politique et la morale ne font pas bon ménage mais, convenons-nous que tout le monde ne peut être ingrat. En réalité Me Tall, en sa qualité du doyen des présidents de parti de l’échiquier politique national doit faire un exercice de réminiscence avant de se lancer dans une opération de dénigrement contre des personnes avec lesquelles il partage beaucoup de secrets. Il court de gros risque en voulant toujours agir coup par coup comme devant un parquet.
Quand Me Tall tire la couverture sur son neveu !
Sinon, son neveu, Baba Sy, qu’il utilise dans cette activité subversive, sous d’autres cieux aurait dû s’expliquer ailleurs de sa gestion du Ministère des Mines. Lui qui a la mauvaise réputation, selon certains de ses ex-collaborateurs, d’enclencher les pourparlers d’attribution des permis de recherches minières ailleurs que dans les locaux de son Cabinet ministériel. C’est pourquoi, les esprits malins ont deduit des récents gymnastiques une manœuvre pour Me Tall et son neveu de se faufiler entre les mailles de la justice au cas où, Baba Sy serait appelé à s’expliquer des conséquences fâcheuses de ces errements ? Ou, bien que Me Tall cherche à sauver son contrat d’assistance judiciaire que le régime ATT lui a indument accordé. « Qu’il pleuvait ou qu’il neigeait, l’Etat lui versait une coquette somme de 100 millions de Fcfa pour des prestations jamais effectuées », avons-nous appris. Selon nos sources, c’est le ministre Tièna Coulibaly qui aurait refusé de lui payer un copeck. Au motif, qu’il n’y a non seulement pas d’argent, mais que pendant ladite période, l’Etat n’a pas eu besoin de ses services devant aucune juridiction tant au Mali qu’à l’étranger. En conséquence, pas de chèque à payer.
Parlant de son parti, Me Tall veut plus tôt avoir en face de lui des captifs en lieu et place de militants. Quoi de plus normal donc, qu’il s’offusque du départ de ces éminents cadres, qui laissent derrière eux un grand vide difficile à combler. Dans les confidences, les partants se plaignent de son autoritarisme. Mais aussi, de la chosification du parti par Me Tall et les siens.
Même si Me Tall a assisté à de nombreuses saignées de son parti, le récent départ de Modibo Kadioké, semble celui qui a fait saigner son cœur, lui-même. Il n’a d’égale que le scénario inédit de Blaise Compaoré et ses anciens amis du CDP. Les deux hommes se connaissent beaucoup. Leurs familles sont toutes à Ségou. Et bien d’autres facteurs humains qu’on ne saurait les évoquer tous.
Mais, il sied de rectifier une erreur de jugement distillée dans le pamphlet, s’exclament les proches de Kadioké. Selon eux, Modibo Kadioké ne doit son poste de ministre ni au parti encore moins à Me Tall, mais à son mérite personnel, sa persévérance.
Les partants dénoncent aussi le fait que Me Tall ,à la surprise générale, après avoir soutenu contre vents et marées ATT et son régime, soit le premier à visiter le Camp Soundiata de Kati en oubliant qu’il y avait sur la liste du gouvernement de Cissé Kaïdama Sidibé déchu, un militant et cadre de son parti, en la personne de Modibo Kadioké. C’est vraiment dommage pour la démocratie.