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Pierre Buyoya: la réconciliation en marche au Mali malgré les obstacles
Publié le samedi 1 fevrier 2014  |  RFI


© Autre presse par Présidence du Burkina Faso
Les représentants Spéciaux des Nations Unies et de l’Union africaine échangent avec le Président du Faso sur la situation au Mali
Jeudi 2 mai 2013. Burkina Faso. Ouagadougou. Le président burkinabé Blaise Compaoré a reçu en audience, le haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya et le représentant spécial du secrétaire géanéral de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest, Saïd Djinnit


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A chaque sommet de l’Union africaine son lot de crises et de conflits. Les chefs d’Etat ont beaucoup échangé sur les moyens de mettre fin aux conflits au Soudan du Sud et en Centrafrique. L’an passé, ils avaient fait de même au sujet du Mali. Le pays ne doit pas pour autant baisser la garde et la vigilance vaut pour toute la bande sahélienne. Nous abordons ces défis avec Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et haut représentant de l’Union Africaine pour le Sahel.

RFI : Le Mali n’est pas très une priorité dans l’agenda de ce sommet de l’Union africaine. Est-ce finalement, vraiment une bonne nouvelle ?

Pierre Buyoya : Je crois que c’est une bonne nouvelle. Il y a eu des progrès remarquables dans ce pays. Sur douze mois, il y a eu la libération du Nord, l’organisation des élections présidentielle, législatives, la conférence des bailleurs de fonds, la négociation de l'Accord de Ouagadougou. Ça a été une année pleine et le Mali est sur le chemin de la sortie de crise.

L’Algérie a entamé des négociations exploratoires pour la réconciliation, pour régler le problème que posent les groupes armés. Est-ce que cette nouvelle offre d’Alger est un heureux tournant ?

Pour moi, c’est une bonne chose que le gouvernement puisse demander à tous ceux qui peuvent intervenir, d’intervenir pour qu’enfin les pourparlers inclusifs soient et que la réconciliation soit.

Le HCUA a accepté cette offre d’Alger. Mais le MNLA refuse. Peut-on envisager des négociations dans ces conditions, sans le MNLA ?

Le processus de négociations est toujours quelque chose de complexe ! Alors je crois qu’il faut faire tous les efforts pour amener aussi le MNLA à la table des négociations. On n’a pas désespéré. Et les contacts que j’ai avec les Algériens et les autres indiquent qu’il y a des possibilités que ce mouvement aussi, réponde au rendez-vous.

A l’Union africaine, nous encourageons beaucoup le MNLA, et tous ceux qui sont concernés, à venir. Et nous encourageons aussi le respect de ce qui est prévu par l’accord de Ouagadougou parce que c’est la référence. Les pourparlers inclusifs se feront dans la transparence entre Maliens, mais sous l’observation de la Communauté internationale.

Il faut aller vite parce qu’il y a des situations qui, si on ne les traite pas rapidement, ont le potentiel de ramener en arrière. Et notamment je crois, les pourparlers inclusifs et les avancées sur les pourparlers inclusifs, pour moi c’est ça qui va calmer définitivement ce qu’on a appelé « la situation de Kidal ».

L’Etat de droit n’est pas encore revenu. Divers groupes armés pullulent dans cette région. Est-ce une bombe à retardement Kidal ?

Non, je crois que ce qu’il faut faire c’est justement avancer sur le processus de réconciliation. Cela va permettre de distinguer les groupes armés, je pourrais dire non terroristes, et les groupes armés terroristes.

Comment être sûr ? Parce qu’ils sont passés d’un groupe armé à un autre. Ils ont tenté peut-être de se racheter et de quitter leurs amitiés et leur coopération avec des groupes terroristes pour ensuite se faire passer pour des politiques. Ce n’est pas un exercice très facile !

Ce n’est pas un exercice très facile, mais c’est un exercice faisable. Une fois le cantonnement opéré, je crois que tous ceux qui seront en dehors du cantonnement seront considérés comme des groupes terroristes !

Alors, le combat contre les groupes terroristes dans le nord du Mali comme dans tout le Sahel, sera un processus de longue haleine qui concerne le Mali et qui concerne aussi les autres pays du Sahel, ainsi que la Communauté internationale.

Il est nécessaire dans cette région du Sahel, qu’au-delà des accords avec la France ou d’autres puissances, que les pays de la région coopèrent entre eux. Parce que la France elle-même ou d’autres puissances, ont des limites ! Et on voit que la France toute seule ne réussit pas tout là où elle va !

Ce qui a manqué c’est cet esprit de coopération, cette volonté politique. II faut que nous travaillions sur cela. Si cet esprit de coopération avait été là, peut-être que l’intervention de la France au Nord-Mali n’aurait pas été nécessaire.

Venons-en à la Libye. Les frontières poreuses et l’absence de l’Etat dans le Sud libyen sont-elles un sujet qui vous préoccupe ?

Oui. Parce que nous avons là-bas une situation où il n’y a pas une autorité centrale qui contrôle tout ce qui se passe. Certains des groupes terroristes qui ont été chassés du Mali se sont dirigés vers là-bas, ont pu se reposer, se réarmer, se reconstituer, avoir des capacités de revenir frapper au Mali ou ailleurs. Donc, c’est une situation de sécurité préoccupante au niveau régional.

→ à (re)lire : La France évoque une opération internationale dans le Sud libyen

J’espère qu’il y aura de plus en plus une prise de conscience [de cette situation ] au niveau régional, au niveau africain pour qu’on puisse redoubler d’efforts pour [ y ] faire face. J’avais préconisé qu’il y ait pour la Libye, comme cela a été pour le Mali, un groupe international de suivi de cette situation. De cette manière, les efforts de la Communauté internationale pourront être coordonnés. Et on pourra réellement discuter avec les Libyens sur ce que l'on peut faire pour les aider.
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