Lutte contre la Corruption et la délinquance financière : Pourquoi la méthode du ministre Bathily fait

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Lutte contre la Corruption et la délinquance financière : Pourquoi la méthode du ministre Bathily fait – elle peur ?

Publié le samedi 1 fevrier 2014 | La Mutation

© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie de clôture du Forum National sur la Corruption et la délinquance financière au Mali
Bamako, le 24 janvier 2014 au CICB. C`était ce Jeudi que les travaux du Forum National sur la Corruption et la délinquance financière ont pris fin. La cérémonie de clôture a été présidée par M.Mohamed Ali Bathily, Ministre malien de la justice, Garde des sceaux.

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Justice et droits de l’homme

Depuis la nomination de Mohamed Aly Bathily comme ministre de la justice, on assiste à une véritable peur bleue parmi les cadres et fonctionnaires à col blanc du pays. Et pour cause ce magistrat chevronné devenu par la force des choses avocat des causes justes et nobles, est connu pour sa rigueur et son intransigeance à aller jusqu’au bout dans un pays où la délinquance financière et la corruption sont devenues le seul moyen d’enrichissement rapide depuis l’avènement de la démocratie en 1991.

A peine installé, la méthode du ministre Bathily a commencé à faire mouche avec l’arrestation pour la première fois dans les annales de la justice malienne de cinq juges dont deux magistrats. Aussitôt le ministre décide de rouvrir tous les dossiers sales qui avaient été mal gérés par ces différents prédécesseurs sans oublier certaines procédures lancées contre certains cadres véreux et sans scrupules. Fidèle à son serment de servir le peuple malien, le ministre de la justice instruit au juge anti-corruption près du tribunal de la CIII de poursuivre le maire central, Adama Sangaré pour ‘’excès de pouvoirs’’ à l’encontre de certains citoyens. Ce qui n’a pas été du goût de ce dernier qui a préféré démissionner aux dires du ministre de la justice.

Mais à la surprise générale, le Procureur général de la République, Daniel Téssougué a démenti les propos du ministre en déclarant dans un journal de la place, que le juge anti-corruption de la CIII n’a pas démissionné du tout. Et le ministre de riposter à la faveur d’une conférence de presse en traitant le Procureur général de la République d’irresponsable et manquant de bons sens. Selon nos informations, le ministre est décidé à aller jusqu’au bout de sa logique à savoir l’interpellation de tous les cadres et fonctionnaires de l’Etat impliqués dans des affaires douteuses. Cela conformément au vœu du président de la république qui a décidé de consacrer l’année 2014 comme une année de lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.

En tout cas cette attitude des juges d’éteindre l’affaire Adama Sangaré ne doit surprend personne au Mali. En effet ce dernier avait déclaré ceci aux responsables de l’association des Sans Voix « Aucun juge, aucun policier, aucun cadre de l’Etat ne peut me juger à Bamako. Vous pouvez allez se plaindre là où vous voulez, vous ne pouvez rien contre moi ». Mais il avait peut être oublié que la justice divine est implacable et sans pitié car quelques jours après cette déclaration fracassante, l’homme séjourna environ 6 mois à la prison de Koulikoro avant d’être en liberté provisoire. Mais en dehors de cette affaire, les magistrats ont décidé d’en découdre avec le ministre pour avoir osé d’arrêter leurs collègues.

Selon nos informations cette fronde des magistrats s’explique par le fait que ces derniers n’ont jamais cautionné qu’un avocat puisse les commander. On a en mémoire encore l’affaire d’Abdoulaye Garba Tapo sous l’ancien régime où les magistrats ont obtenu son départ du gouvernement. Espérons que le ministre de la justice aura le soutien total et l’accompagnement sans faille du président de la république, Ibrahim Boubacar Keita pour permettre au pays de se débarrasser des Augias tant au sein de la justice que de l’administration. Comme on le voit IBK a pris conscience que l’injustice et la mauvaise gestion ont été toujours les sources de malheur des régimes démocratiques en Afrique.
Moussa Bamba

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