Toute une Nation humiliée. Le peuple malien au cours de son histoire a-t- il connu des phases aussi tragiques que celles qu’il traverse aujourd’hui ? Jamais ! Ceux qui en sont responsables doivent répondre devant le tribunal de l’histoire. Accusés ! Levez vous !
Des siècles d’histoire, pour ne pas dire des millénaires d’histoire : de l’empire du Wagadou, à l’empire du Mali de Soundjata sans citer les multiples royaumes qui se sont succédés, l’histoire du Mali est couronnée de hauts faits. En tout cas le Malien d’avant 2012 était fier de sa nationalité malienne et n’hésitait pas à l’afficher à la moindre occasion qui se présentait. Nous étions réputés pour notre richesse morale (probité), notre richesse culturelle et historique. Toutes ces valeurs auxquelles nous nous reconnaissions semblent appartenir aujourd’hui au passé. Notre passé si riche et si glorieux est mis en mal par une bande de « fou de diable», des « diables » venues de partout et de nulle part, et une bande de malades au sentiment indépendantiste déplacé(MNLA) et dépourvu de sens.
Qui sont les vrais responsables de nos souffrances et Pourquoi avons nous échoué ?
Pour qui connait le passé du Mali, la rébellion armée ne date pas d’aujourd’hui. En effet, juste deux ans après l’accession à la souveraineté nationale et internationale du Mali, la première rébellion armée éclate sous le président Modibo Keïta en 1962. Puis entre 1990-1992 sous Moussa Traoré ATT et A.O. Konaré. Bref il faut souligner que même pendant la période coloniale, lestouaregs ont toujours été sujets de méfiance de la part de l’administration coloniale. Ils n’ont jamais été recrutés comme tirailleurs pendant la seconde guerre mondiale (1939-1945) par la France, tout simplement par ce qu’ils étaient réputés pour être très belliqueux (la révolte des oulléimidem en 1916) et trop jaloux de leur indépendance. Ils ont été recrutés uniquement pour assurer la sécurité des voies de communications et des différentes infrastructures, Cependant si de 1962à 1992 les autorités maliennes ont su contenir les différents mouvements armées, pour quoi l’échec d’aujourd’hui ?
Le pacte national signé en 1992 sous le président Alpha Oumar Konaré, dans une de ses colonnes recommandait le retrait pure et simple de l’armée des régions du Nord Mali et la sécurité de ces régions devait être confiée aux anciens rebelles conformément aux principes du Pacte. Comme si cela ne suffisait pas,en 2005-2006 les rebelles en son temps, menés par Bahanga et Fagaga réussirent avec ATT et compagnie à faire accroupir le peuple malien sur un accord « l’accord d’Alger ». Le RPM avec son président Ibrahim Boubacar Keïta, en son temps a eu du mal à se faire entendre sur la question, avec les quelques autres partis politiques de l’opposition, ils ont tenté en vain d’empêcher la signature de cet accord dit d’Alger. Après quoi le colonel Kadhafi a acheté le conflit en incorporant les rebelles dans son armée après les avoir dument formés.
Accord ou pacte ce n’est juste qu’un jeu de mot sinon leurs contenus sont les mêmes et ils n’ont abouti à rien si ce n’est l’échec et la désolation. Ces accords ont sans doute fragilisé davantage l’armée malienne dans ses capacités de défense de l’intégrité territoriale.
Le doyen de la communauté arabe du mali a confié un jour ceci sur BBC : « …en son temps l’Etat malien a confié la défense de la région de Tombouctou à des milices arabes, nous étions contre cela, car ceux-ci ne faisaient que le trafique de drogue et autres stupéfiants, mais nous avons averti le gouvernement sans succès…. ». Ce sont ces milices arabes qui ont facilité l’infiltration des différents groupes armées dans la ville de Tombouctou fin mars.
Si ailleurs c’est l’armée qui est la grande muette, au mali la grande muette c’est la société civile. Elle ne bronche jamais aux affaires la concernant. Elle s’est tu comme si elle n’avait jamais parlé. Pourtant c’est elle qui a amorcée les événements de 1991, mais aujourd’hui elle est devenue si méconnaissable et si indifférente qu’elle sert d’appas pour ses propres responsables politiques.
Quelle a été la réaction de la société civile contre la signature de cet accord ?
L’indifférence absolue.
Quelle a été sa réaction quand les femmes de Kati, excédées de voir leurs maris envoyés à l’abattoir ont marché sur Koulouba ?
Encore un silence inqualifiable.
Qu’est ce que le Mali a obtenu en échange de cet accord ?
Absolument rien, si ce n’est la désolation : car si le but de sa signature est la paix, nous avons obtenu tout sauf la paix.
Quand le Capitaine Sanogo prend ses responsabilités
Tout le monde est resté indifférent, surtout les leaders politiques, en qui d’ailleurs peu de maliens font confiance aujourd’hui, comme si c’était une affaire qui ne concernait que les femmes de soldat. Il a fallu que le CNRDRE décide de prendre ses responsabilités vis-à-vis du péril national qui se profilait à l’horizon, pour les voir surgirent de toute part.
Au pays où la population accepte tout, il est évident que les dirigeants peuvent se permettre tout. Même vendre l’âme de leur peuple au diable.
Des partis politiques qui ressemblent plus à des GIE (groupement d’intérêt économique) qu’à des mouvements soucieux de l’avenir de leur nation, a part quelques uns.
Certains hauts responsables sans scrupules de l’armée ont détourné les primes destinés aux soldats servant au front ainsi que des fonds destinés à l’achat des matériels de guerre.
La corruption est un vice devenu une habitude dans la société malienne.
Ils sont nombreux les maliens qui n’ont plus la notion de patrie.
S’il y’avait d’Etat au Mali, il s’avère évident qu’il n’était pas fort. Sinon incapable. Incontestablement le Capitaine et ses hommes ont bien raison sur ce point.
Sombre que soit ce tableau, tout n’est cependant pas perdu encore, mais le chemin est jalonné d’embuches :
Des jeux de volteface de la CEDEAO au silence complice de la communauté internationale (du moins jusqu’à la profanation des mausolées à Tombouctou et Gao) et aux agissements partisan du FDR, le gouvernement de transition n’a pas mal de défis à relever.
La guerre est devenue aujourd’hui presqu’inévitable.
Les pays comme le Burkina Faso et l’Algérie privilégient le dialogue à l’option militaire. Mais sur quelle base?
Est-ce qu’il faut négocier avec des étrangers qui occupent une partie de notre territoire au nom de la « charia » ?
Est-ce qu’il faut négocier avec le MNLA qui ne représente même pas 1% de la population du Nord?
S’il faut négocier d’accord, mais pour obtenir quoi ?
Le régime précédant avait pourtant opté pour le dialogue et le résultat c’est ce que nous vivons aujourd’hui.
Après la crise Libyenne : le Niger, la Mauritanie et l’Algérie ont minutieusement contrôlé leurs frontières et ont désarmé leurs différents groupes armées revenant de la Libye.
Au Mali, ATT les a reçu avec armes et bagages, avec l’accueille chaleureuse d’une délégation gouvernementale et 50.000.000FCfa pour leur souhaité la bienvenue.
Le gouvernement de transition vat-il retomber dans les mêmes erreurs que le gouvernement précédent ?wait and see !