Des membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont débuté dimanche une visite de deux jours au Mali destinée à soutenir la stabilisation du pays dont le Nord a été occupé en 2012 par des jihadistes.
"Les membres du Conseil de sécurité débutent aujourd’hui (dimanche) une visite de deux jours. Sept mois après le déploiement de la Minusma (force de l’ONU) au Mali, la visite du Conseil de sécurité a pour objectif de soutenir la stabilisation du pays et l’action" de cette force, a déclaré à la presse Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations unies et membre de la délégation.
"Les casques bleus se déploient dans des conditions très difficiles au nord du Mali et nous voulons donc avoir toutes les informations nécessaires", a-t-il poursuivi à l’arrivée de la délégation, sans donner de détail sur l’identité des membres de la délégation onusienne et leur nombre.
La Minusma a pris en juillet dernier le relais de la Misma, force panafricaine qui avait été déployée à la suite d’une intervention militaire française (opération Serval) déclenchée en janvier 2013 pour aider Bamako à reprendre le contrôle du nord du Mali, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes islamistes armés.
Ces jihadistes ont été affaiblis mais demeurent actifs, commettant à intervalles réguliers des attaques meurtrières. Selon un rapport de l’ONU, les effectifs de la Minusma s’élevaient fin 2013 à 5.539 soldats, sur les 11.200 autorisés par le Conseil de sécurité.
M. Araud a par ailleurs affirmé que "les membres du Conseil de sécurité souhaitent appuyer la mise en place dès que possible d’un dialogue national inclusif pour une solution durable au nord du Mali (qui) ne peut être que malienne, décidée par les Maliens, et pour le Mali".
Le gouvernement malien a signé en juin 2013 avec les groupes armés arabes et touareeg du nord les accords de Ouagadougou, qui ont permis l’organisation de l’élection présidentielle sur tout le territoire mais ils tardent à être appliqués.
Peu avant l’arrivée à Bamako de la délégation de l’ONU, David Gressly, représentant adjoint du secrétaire général adjoint des Nations unies à Bamako, avait déclaré à l’AFP que "les problèmes humanitaires" seront également abordés lors de cette visite. "Malgré les progrès constatés sur le terrain dans le nord du Mali, les populations sont vulnérables à cause de la baisse de la production agricole", a déclaré M. Gressly.
Il a également affirmé que "la période de soudure sera très difficile" parce que "les pâturages sont actuellement difficiles à trouver pour les animaux". Onze organisations non gouvernementales dont Oxfam ont estimé vendredi que plus de 800.000 personnes "ont besoin d’une assistance immédiate au Mali" à cause des "faibles récoltes de ces deux dernières années" et du "contexte sécuritaire instable".
Selon elles, "environ trois millions de personnes risquent de ne plus avoir de quoi manger dans les prochains mois". La délégation onusienne devait effectuer dimanche une visite à Mopti (centre). Elle aura également des entretiens avec les représentants des groupes armés du nord, actuellement présents à Bamako, ainsi qu’avec le président Ibrahim Boubacar Keïta et d’autres responsables maliens.
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